JUSTICE – L’acteur américain Ron Jeremy, célèbre pour avoir tourné dans plus de 2.000 films porno, a été inculpé mercredi pour viols et agressions sexuelles sur 21 victimes, dont certaines mineures. L’épilogue sordide d’une carrière qui avait fait de lui une icône décalée de la pop culture.
"Mon client n’est pas un violeur. Il a été le partenaire de plus de 4.000 femmes. Elles se jettent sur lui", déclarait l’avocat de Ron Jeremy en juin 2020, lors de sa comparution devant un tribunal de Los Angeles. Des arguments difficiles à entendre pour les quatre femmes qui l’accusaient de viol et d’agressions sexuelles à l’époque. Et qui n’ont pas convaincu le procureur, qui l’a inculpé et placé en détention.
Depuis, de nombreuses femmes sont sorties du silence et ont porté plainte à leur tour contre cette star de l’industrie pornographique qui figure au générique de plus de 2.000 films, lui valant une citation au Guiness Book des Records. Ce mercredi, il a de nouveau été inculpé pour viols et agression, cette fois sur pas moins de 21 victimes, les faits les plus anciens remontant à 1996. Il lui est notamment reproché le viol d'une jeune fille de 17 ans à son domicile de Woodland Hills en 2008 et l'agression sexuelle d'une adolescente de 15 ans en juin 2004.
Des pages de "Playgirl" aux plateaux
Ron Jeremy, qui s'était déclaré totalement "innocent" sur Twitter, a plaidé mercredi "non coupable" de tous les faits dont il est accusé. S'il est reconnu coupable, il pourrait finir sa vie en prison. L’épilogue sordide d’une carrière entamée à la fin des années 1970. Prof de théâtre, ce fils d’une famille juive du Queens, de son vrai nom Ronald Jeremy Hyatt, écume les sorties scènes comiques de Broadway lorsque sa petite amie envoie une photo dénudée de l’acteur au magazine Playboy qui la publie en double page centrale.
Son sens de l’humour et son physique d’homme ordinaire – il mesure 1m68 - le distinguent de ses collègues à une époque où le porno est encore interdit. Ce qui lui vaut d’ailleurs d'être interpellé à deux reprises par la police. Sa grand-mère recevant des tombereaux d’insultes par téléphone, il décide de changer de nom de famille et de se présenter désormais sous le patronyme de Ron Jeremy.
Les années 1980, marquée par le développement du X en vidéo, feront de celui qu’on surnomme le hérisson, en raison de son abondante pilosité, une star incontournable de la profession. Il sera d’ailleurs engagé comme consultant sur les scènes érotiques sur plusieurs films dont 9 semaines et ½ avec Kim Basinger et Mickey Rourke et Boogie Nights de Paul Thomas Anderson avec Mark Wahlberg.
Icône décalée de la pop culture, il figure dans des clips vidéo de Guns N’Roses et Moby. Ces dernières années, sa réputation avait été ternie par les accusations de plusieurs jeunes femmes dans la presse, entraînant son éviction de plusieurs événements liés à l’industrie du X, sans qu'il soit jamais inquiété par la justice. Jusqu’à l’an dernier où son inculpation a libéré la parole de plusieurs victimes présumées.