Iran : l'actrice Taraneh Alidoosti libérée après trois semaines de détention

C’est la fin de trois semaines d’angoisse pour ses proches. L’actrice iranienne Taraneh Alidoosti, 38 ans, a été libérée ce mercredi sous caution, annonce son avocat, cité par les médias locaux. Le 17 décembre dernier, la star avait été arrêtée à Téhéran suite à la publication sur Instagram de plusieurs messages où elle dénonçait la mort de Moshen Shekari, 23 ans, le premier manifestant condamné à mort depuis le début des manifestations qui ont suivi le décès de la Kurde iranienne Mahsa Amini, en septembre.

Après son incarcération, plus de 500 personnalités du cinéma mondial avaient publié une lettre ouverte pour réclamer sa libération. Sa compatriote Golshifteh Farahani, les actrices Kristen Stewart, Kate Winslet et Marion Cotillard, l’Avenger Mark Ruffalo ou encore les réalisateurs Ken Loach et Pedro Almodovar dénonçaient le moment choisi pour son arrestation, peu avant Noël "pour faire en sorte que ses collègues à l'international soient distraits. Mais nous ne sommes pas distraits. Nous sommes révoltés."

Taraneh Alidoosti est la personnalité la plus en vue du cinéma iranien à avoir été prise pour cible par le pouvoir iranien ces derniers mois. Révélé en 2002 grâce à sa performance dans Moi, Taraneh, 15 ans, elle a joué sous la direction d’Asghar Farhadi dans À propos d’Elly et Le Client, Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017. L’an dernier, elle tenait le rôle féminin principal de Leïla et ses frères, le film de Saeed Roustayi présenté au Festival de Cannes.

En novembre, deux autres actrices, Hengameh Ghaziani et Katayoun Riah, avaient été arrêtées après avoir exprimé leur solidarité avec le mouvement de contestation en retirant leur voile en public. Elles ont toutes les deux été libérées sous caution. La répression en Iran s'étend à l'ensemble du monde de la culture puisque le rappeur Toomaj Salehi est lui incarcéré depuis la fin octobre. Accusé d'être "un ennemi de dieu" et de "corruption sur Terre" pour avoir soutenu les manifestants, il risque la peine de mort.