CONFLIT DE GENERATIONS - L'humoriste, à l'affiche du film primé trois fois l'an dernier "La Vache", était de retour à l'Alpe d'Huez ce mercredi pour une session de questions-réponses avec des collégiens et lycéens du département de l'Isère. L'occasion d'évoquer son aversion du selfie, ses choix de carrière, sa vie de famille. Et de vanner quelques participants.
"J'avais prévu d'être chômeur, électricien, plombier". Mais en aucun cas comédien. Humoriste parmi les plus brillants de sa génération, Jamel Debbouze ne pouvait que partager son expérience avec les plus jeunes. Il est allé à la rencontre, mercredi 18 janvier, de collégiens et lycéens du département de l'Isère dans la cadre de la "journée jeunesse" organisée par le Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez. Dès le début de la session de questions-réponses organisée dans la grande salle du Palais des sports et des congrès, calé dans le canapé blanc installé sur la scène, sa doudoune orange sous le bras, il a mis à l'aise ceux qui ont osé prendre le micro devant leurs camarades. A sa manière.
Journée Jeunesse #FAH2017 - @DebbouzeJamel parle de son expérience de comédien et producteur aux Jeunes du département de l' @CDIsere pic.twitter.com/IciumXDnPw — Festival de comedie (@Festivalpedhuez) 18 janvier 2017
"Je propose qu'on fasse comme aux Alcooliques anonymes", lance-t-il en demandant à toute l'assemblée de répéter le prénom de Tissen, première à l'interroger. Un "bonjour" suivi du prénom qui sera répété à chaque question. Des questions axées sur son parcours et ses choix professionnels essentiellement. Compte-t-il réaliser d'autres films après Pourquoi j'ai pas mangé mon père ? "C'est l'une des choses les plus difficiles que j'ai faites", explique Jamel Debbouze, affirmant qu'il va "y réfléchir avant d'y retourner". "Pour l'instant, non", répond-t-il en vannant Nordine, l'auteur de la question, et son bonnet à pompon sur la tête : "Si je cherche un lutin, je t'appelle".
L'endroit que je préfère au monde, c'est mon salon avec ma femme et mes enfants
Jamel Debbouze sur ses petits bonheurs simples
Jamel Debbouze raconte ensuite qu'il existe beaucoup de raisons pour lui de refuser un film. "L'endroit que je préfère au monde, c'est mon salon avec ma femme et mes enfants. Et pour un tournage, tu pars trois mois. Avant d'accepter, il faut aussi se poser la question de savoir si on veut laisser ça comme trace", détaille-t-il en listant ce qui pourrait le pousser à dire non à un long-métrage. "L'histoire, le personnage à défendre, l'équipe avec qui tu pars au combat, le metteur en scène. Et évidemment le cachet, toujours reversé à une association qui oeuvre pour le bien-être de la famille Debbouze", s'amuse-t-il. Il s'amusera également du prénom d'Aliénor - "C'est la première fois que je l'entends. Pourquoi tu t'appelles comme ça ?" - en l'écorchant à plusieurs reprises. "C'est une reine d'Aquitaine et elle est cool", réplique-t-elle sans se démonter.
Vous seriez déçus. On était filmé en public, c'était grisant pour nous, ça nous boostait. Il faudrait prendre des gens nouveaux comme Ahmed Sylla, Alban Ivanov, Kev Adams
Jamel Debbouze confirme : "H" ne reviendra pas avec le casting d'origine
Un autre adolescent, visiblement pas satisfait d'une première réponse sur le retour sur scène de Jamel Debbouze, prévu pour la fin de l'année, demande plus de précisions. "Ce sera à la Cigale, le 3 décembre, le jour de l'anniversaire de mon fils. Mais je vais venir en tournée, tu n'auras pas besoin de venir à Paris", le taquine l'humoriste avant de poursuivre les échanges. Non, H ne reviendra pas. "Vous seriez déçus. On était filmés en public, c'était grisant pour nous, ça nous boostait. Il faudrait prendre des gens nouveaux comme Ahmed Sylla, Alban Ivanov, Kev Adams", ajoute-t-il. Non, il n'a pas non plus pensé à arrêter - "c'est quoi cette question de dépressif?", demande-t-il. "Ce n'est pas toi qui arrête, c'est le cinéma ou la scène qui t'arrêtent et qui en ont marre de toi. Moi, ça m'a sauvé la vie", reconnaît-il, se souvenant que ses cours d'impro étaient à l'époque "l'un des rares endroits où j'étais le bienvenu".
Ce qu'il aime moins ? Les selfies. "Ce truc de selfie, ça commence à me taper sur les nerfs. Tu te rends compte que les gens s'en foutent en fin de compte de la photo. J'ai l'impression d'être un selfiteur parfois", souffle-t-il. Jamel Debbouze "préfère vraiment avoir une conversation dans les yeux. Ce téléphone a changé la perception des choses. Même sur scène, les gens regardent leur portable qui filme ce qui se passe. Vivre l'expérience, c'est plus important que de la photographier", déclare-t-il dans une phrase pleine de sagesse. Tout en assurant les ados devant lui qu'il prendra tout de même la pose avec eux quelques minutes plus tard. Un message reçu cinq sur cinq vu la file d'attente qui s'est formée devant lui dès la fin de l'évènement.
La file est longue pour la photo souvenir avec @DebbouzeJamel #FAH2017 pic.twitter.com/mWTq9sylCg — Delphine De Freitas (@DelphineDf) 18 janvier 2017
Cinéaste un jour, cinéaste toujours. Pas vrai @DebbouzeJamel ? #FAH2017 @LCI @Festivalpedhuez pic.twitter.com/os8kNBXVAg — Delphine De Freitas (@DelphineDf) 18 janvier 2017