HOMMAGE – Le 42e Festival du Cinéma Américain de Deauville a honoré lundi la carrière prolifique du comédien multi-casquettes James Franco. Lequel a fait le déplacement pour inaugurer sa cabine sur les planches. LCI est allé à sa rencontre.
Acteur, réalisateur, poète, écrivain, plasticien, professeur… James Franco semble immunisé contre le repos. Sa vie s’apparente en effet à un train lancé à vive allure, slalomant entre publication de livre, cours magistral sur la littérature américaine à UCLA, tournages de blockbusters, production de longs métrages ou animation des Oscars. Il est comme ça "Jim" : intenable. De passage à Deauville pour un hommage, nous avons soumis à son attention deux hypothèses qui pourraient expliquer cette hyper-activité.
"Je vous écoute", murmure-t-il, amusé. On tente : "Soit vous développez une peur-panique du vide, soit la fascination que vous portez au cinéaste Reiner Werner Fassbinder vous donne des ailes." Il éclate de rire, se repositionne sur son siège et lance plus sérieusement : "Je crois que vous avez peut-être mis le doigt là où il faut. J’ignore ce qui se passera après ma mort. On ne dispose peut-être que de cette vie. Du coup, j’ai envie de la vivre à fond. Ce serait tragique de ne pas aller au bout de mes ambitions."
De Spider-Man à Wim Wenders
A l’instar de Fassbinder, Franco identifie sa carrière à une maison où chaque pièce serait une oeuvre qu’il a méticuleusement maçonnée. "Il faut varier les plaisirs, passer d’un petit à un gros projet. Vous savez, quand j’étais plus jeune, je voulais simplement être un acteur de drame, comme Sean Penn ou Marlon Brando. Et j’ai fini par rencontrer Seth Rogen qui, contre toute attente, m’a emmené avec succès vers la comédie." Une façon de nous prouver qu’il existe plusieurs voies artistiques et que "l’éclectisme et l’imprévu sont des forces."
Sa filmographie vient clairement étayer cette confidence. Révélé en 1999 par la série Freaks and Geeks, l’intéressé s’est toujours délecté des va-et-vient entre cinéma d’auteur (Spring Breakers de Harmony Korine, Harvey Milk de Gus Van Sant, Every thing will be fine de Wim Wenders) et machines à cash (sagas Spider-Man et La planète des singes, Le monde fantastique d’Oz).
Nommé aux Oscars en 2011 pour sa prestation éprouvante dans 127 heures de Danny Boyle, James Franco a su rester ces dernières années à l’écoute des propositions les plus modestes, faisant fi d’une possible surexposition. "Je sais ce que c’est d’être un jeune cinéaste et d’avoir envie qu’un film se fasse. Si je peux amener de l’argent grâce à mon nom, ça vaut le coup", clame-t-il sans sourciller.
Avec sa gueule de nouveau James Dean, qu’il a incarné dans un téléfilm en 2001, et sa faculté à passer d’un art à l’autre (dernier exemple en date : la parution de son roman Palo Alto), le Californien de 38 ans est conscient de susciter le mépris de ses détracteurs. "Des personnes que je respecte me poussent à ne pas m’arrêter, à ne pas y prêter attention. Harmony Korine me dit constamment que certains trouveront ça étrange que je sois écrivain, acteur, réalisateur, qu’ils me critiqueront forcément mais qu’ils s’y habitueront et finiront par passer à autre chose."
Après avoir adapté Faulkner, il tente Steinbeck
Il faut dire que l’acte créatif est une matrice chez les Franco, une raison d’exister. Betsy, la maman, est poétesse, écrivaine et rédactrice en chef et Mitzi Levine Verne, la grand-mère maternelle, dirige une galerie à Cleveland. "L’art de créer soi-même ou en collaboration avec d’autres est une des meilleures façons de savoir qui vous êtes", reconnaît la star. "Je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à ma vie sociale mais je travaille avec tous mes amis. Et je peux vous dire que je me sens plus proches d’eux après qu’on a fait un film ensemble qu’après avoir bu un verre en leur compagnie dans un bar."
Cette année, James Franco est venu à Deauville avec deux longs métrages. D’abord Goat, plongée dans l’horreur du bizutage dans les fraternités étudiantes, qu’il a produit. Et In dubious battle, sa nouvelle réalisation d’après le roman homonyme de John Steinbeck. Lequel relate la révolte menée contre les propriétaires terriens dans les années 1930 par neuf cents ouvriers migrants. "Mon film évoque des thématiques, dont celle des droits de la classe ouvrière, qui sont encore actuelles", a-t-il insisté lundi soir sur la scène du CID de Deauville, après avoir inauguré une cabine à son nom sur les fameuses planches.
Si ce nouvel opus a une portée politique indubitable, Franco se montrera néanmoins plus sobre en évoquant de manière lapidaire Donald Trump : "C’est une star de télé-réalité. Ce serait effrayant s’il gagne." Pour information, In dubious battle n’a pas encore de date de sortie en salles.
Sur le
même thème
même thème
Tout
TF1 Info
TF1 Info
- 1Orages et vents violents : 15 départements placés en vigilance orangePublié hier à 7h11
- 5EN DIRECT - INFO TF1/LCI : l'armée française dément l'interception de canons Caesar en Ukraine par la RussiePublié le 24 juin 2022 à 6h30
- 6Avec les variants BA.4 et BA.5, "une reprise épidémique est attendue" en France cet étéPublié le 24 juin 2022 à 13h01
- 8Tickets restaurants : le plafond abaissé à 19 euros à partir du 1er juilletPublié le 24 juin 2022 à 18h35
- 9VIDÉO - "C'est un cauchemar de le voir tous les jours" : le détatouage en plein boomPublié aujourd'hui à 8h00
- 10Bébé décédé dans une crèche de Lyon : l'employée reconnait lui avoir fait ingérer un produit caustiquePublié le 24 juin 2022 à 18h56
- 1EN IMAGES - Voici "Happy Face", un Chinois à crête de 17 ans désigné "le chien le plus laid du monde"Publié aujourd'hui à 12h26
- 2Ryanair : un mouvement de grève perturbe les premiers départs en vacancesPublié aujourd'hui à 12h14
- 3Derniers mots des accusés, délibéré... Semaine décisive pour le procès des attentats du 13-NovembrePublié aujourd'hui à 11h49
- 4Un garçon de 12 ans se noie dans le Rhône, sa petite sœur sauvée par des témoinsPublié aujourd'hui à 11h21
- 5EN DIRECT - Emmanuel Macron ne propose "aucun compromis social", estime François Ruffin sur LCIPublié aujourd'hui à 10h31
- 6La folle semaine qui s’annonce à l’Assemblée nationalePublié aujourd'hui à 10h29
- 7Afrique du Sud : les corps inanimés de 20 jeunes gens découverts dans une boîte de nuitPublié aujourd'hui à 10h15
- 8Féminicide : une femme tuée à coups de couteau à NarbonnePublié aujourd'hui à 10h01
- 10Covid : Alain Fischer appelle les plus de 60 ans à faire leur 4e dose de vaccinPublié aujourd'hui à 8h59
- 2Camille Vasquez, l’avocate de Johnny Depp, porte secours à un passager en plein volPublié le 24 juin 2022 à 15h31
- 3"Je ne pensais à rien d’autre" : Brad Pitt victime d'un escroc dans son château du sud de la FrancePublié le 23 juin 2022 à 15h18
- 4À vendre : l’appartement de rêve où le mariage de Johnny Depp et Amber Heard s’est transformé en cauchemarPublié le 13 juin 2022 à 15h46
- 5Miss France 2023 : l'actrice transgenre Andréa Furet participera à Miss Ile-de-FrancePublié le 24 juin 2022 à 11h32
- 6"Le monde est devenu fou" : Kate Bush "choquée" par le regain d'intérêt pour sa musique après "Stranger Things"Publié le 22 juin 2022 à 15h20
- 7J.K Rowling piégée par deux comédiens russes se faisant passer pour ZelenskyPublié le 24 juin 2022 à 17h21
- 8Quels sont les départements français les plus abonnés à Netflix ?Publié le 22 juin 2022 à 17h23
- 9"C'est dévastateur" : Sharon Stone confie avoir fait neuf fausses couchesPublié le 24 juin 2022 à 12h19
- 10Le cancer lui a pris sa voix : le bouleversant combat de Val Kilmer pour revenir dans "Top Gun : Maverick"Publié le 6 juin 2022 à 19h45
- InternationalLa Cour suprême révoque le droit à l'avortement, ouvrant la voie à son interdiction
- InternationalStatut de candidat de l'UE pour l'Ukraine et la Moldavie
- PolitiqueYaël Braun-Pivet
- PolitiqueAssemblée nationale : le RN présent en force avec 89 députés
- InternationalAfghanistan : un séisme fait plus d'un millier de morts