Le jeu vidéo "Hogwarts Legacy" sera-t-il victime des propos "transphobes" de la romancière J.K. Rowling ?

Publié le 7 février 2023 à 15h56

Source : Sujet TF1 Info

Disponible en France le 10 février, "Hogwarts Legacy" prolonge l'univers de la saga Harry Potter, après les livres et les films.
Mais une partie des internautes appellent au boycott en raison des propos jugés transphobes de la romancière J.K Rowling.
Une polémique de longue date qui ne devrait toutefois pas empêcher le jeu de battre des records de ventes.

Il parait que c’est sans doute le meilleur jeu vidéo dérivé de l’univers Harry Potter. Disponible en France le 10 février, "Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard", embarque les gamers à la célèbre école de sorcellerie pour une série d’épreuves toutes plus spectaculaires – et magiques – les unes que les autres.

Si cette superproduction du studio Avalanche Software devrait cartonner, sa sortie s’accompagne d’un appel au boycott, qui s’est intensifié ces dernières heures sur les réseaux sociaux. Rien à voir avec le graphisme des personnages ou la qualité de l’animation : si certains internautes sont en colère, c’est à cause... des propos jugés transphobes de la romancière J.K. Rowling.

Depuis 2020, chaque projet associé à J.K. Rowling fait l'objet d'attaques virulentes sur les réseaux sociaux.
Depuis 2020, chaque projet associé à J.K. Rowling fait l'objet d'attaques virulentes sur les réseaux sociaux. - AFP

La polémique ne date pas d’hier. La quinquagénaire est en effet dans l’œil du cyclone depuis l’été 2020 et la publication d’un tweet dans lequel elle ironisait sur l’initiative d’une ONG qui souhaitait "créer un monde post-Covid pour les personnages qui ont leurs règles".

"Les personnes qui ont leurs règles ? Je suis sûre qu’il devait exister un mot pour ces personnes ?", s’interrogeait la romancière avant de suggérer trois mots imaginaires : "Wumben ? Wimpund ? Woomud ?" Manière de reprocher à l’auteur de l’article de ne pas avoir employé le mot "Women" (femmes en anglais).

Vilipendée par les acteurs de la saga

À l’époque, J.K. Rowling est tancée par les associations de défense de la communauté LGBTQ+ mais aussi par les vedettes des films tirés de ses romans. "Les femmes transgenres sont des femmes", écrit alors dans une tribune en ligne Daniel Radcliffe, l’interprète du petit sorcier sur grand écran. "N’importe quelle déclaration disant le contraire efface l’identité et la dignité des personnes transgenres". Et vlan. 

Depuis, chaque projet touchant de près ou de loin la romancière est la cible d’attaques virulentes. On a vu des employés de sa maison d’édition anglaise se révolter contre la publication de son roman jeunesse The Ickabog, à l’automne 2020, ou encore un collège de l’Essex rebaptiser l’un des bâtiments qui portait son nom. Sans parler des menaces de mort dont elle se dit victime.

Le jeu vidéo "Hogwarts Legacy" sera-t-il victime de la "cancel culture" ? Pour certains internautes, en tout cas, impossible d’y jouer sans se rendre complice de "transphobie"… 

D'autres, en revanche, jugent ce boycott inutile, voire injuste puisque J.K. Rowling n'a pas été associée à la création de Hogwarts Legacy, quand même bien elle toucherait de l'argent pour l'utilisation des personnages sortis de son imagination. Beaucoup estiment en effet que leur passion pour la saga Harry Potter ne doit pas souffrir des propos de la romancière. Bref qu'il convient de séparer la femme du jeu vidéo...

Aux dernières nouvelles, les pré-ventes de "Hogwarts Legacy" ne seraient pas franchement impactées, voire même boostées par la polémique. Mais les créateurs du jeu vidéo ne l'ont visiblement pas prise à la légère puisque plusieurs médias qui ont pu le tester en avant-première ont découvert la présence de Sirona Ryan, un personnage de magicienne trans qui n'existait ni dans les livres, ni dans les films. J.K. Rowling appréciera...


Jérôme VERMELIN

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