JK Rowling, Margaret Atwood, Salman Rushdie.... Plus de 150 intellectuels signent une tribune en faveur de la liberté d'expression

Publié le 8 juillet 2020 à 13h13
J.K. Rowling, Salman Rushdie et Margaret Atwood défendent la liberté d'expression.

J.K. Rowling, Salman Rushdie et Margaret Atwood défendent la liberté d'expression.

Source : AFP

LIBERTÉ - Dans la tribune publiée ce mercredi par "Le Monde", 150 personnalités s'élèvent contre la "cancel culture", une pratique venue des Etats-Unis qui appelle à boycotter des personnalités ou des œuvres jugées dissonantes ou haineuses.

Ils ont décidé de faire part de leur inquiétude. Plus de 150 intellectuels ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils se préoccupent des conséquences désastreuses du phénomène de la "cancel culture". Née aux Etats-Unis, cette pratique qui consiste à dénoncer et à boycotter des personnalités ou des œuvres jugées dissonantes ou haineuses par un groupe de personnes, est désormais très répandue sur les réseaux sociaux. 

Tout en soulignant l'importance des "puissantes manifestations en faveur de la justice raciale et sociale", les signataires du texte publié sur le site de Harper's Magazine et relayé par Le Monde, s'insurgent contre cette nouvelle forme de censure qu'ils jugent dangereuse. "L’inclusion démocratique que nous appelons de nos vœux ne peut advenir que si nous refusons le climat d’intolérance général qui s’est installé de part et d’autre", estiment les signataires parmi lesquels on retrouve les écrivains Margaret Atwood, Salman Rushdie et J.K. Rowling. Cette dernière a par ailleurs fait les frais de cette "cancel culture" après avoir tenu des propos jugés transphobes.

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"L’échange libre des informations et des idées, qui est le moteur même des sociétés libérales, devient chaque jour plus limité. La censure, que l’on s’attendait plutôt à voir surgir du côté de la droite radicale, se répand largement aussi dans notre culture : intolérance à l’égard des opinions divergentes, goût pour l’humiliation publique et l’ostracisme, tendance à dissoudre des questions politiques complexes dans une certitude morale aveuglante", continue le texte.

Conséquence de ce climat délétère : il est désormais devenu très compliqué de prendre la parole sans craindre des représailles. "Nous en faisons déjà les frais, à en juger par l’aversion au risque qui se développe parmi les écrivains, les artistes et les journalistes, inhibés par la peur de perdre leur gagne-pain s’ils s’écartent du consensus ou même s’ils ne font pas preuve du zèle attendu pour se conformer", poursuivent les auteurs qui sont convaincus que pour combattre les "mauvaises idées", il ne faut pas essayer de les faire disparaître, mais au contraire, les exposer afin de pouvoir argumenter et ouvrir le dialogue  nécessaire pour faire évoluer les choses. 


Rania HOBALLAH

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