RENCONTRE – En attendant un nouvel album du "Chat du rabbin" le 28 août, il dégaine son troisième long-métrage, "La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil". Un film seventies ultra référencé qu’il qualifie de "thriller français amoureux de l’Amérique".
C’est le premier film dont vous n’écrivez pas le scénario. Votre approche a été différente ?
C’est angoissant mais créatif. Ma légitimité vient de mon écriture et là, ça m’a amené à me demander ce qu’était vraiment la réalisation. Question que je ne m’étais pas posée pour Gainsbourg et Le chat du rabbin. Je me suis plus intéressé à la forme, à la manière de faire, en cherchant à créer une émotion, un attachement à mon héroïne à travers elles.
Le roman de Sébastien Japrisot est réputé inadaptable...
C’est en partie vrai. Quand on évoque cet auteur, on le met dans la case polar mais, en réalité, il n’y a pas vraiment d’intrigues. Il y a des angoisses, de la culpabilité, des menaces, une ambiance... C’est très sensuel et subjectif, à l’image de L’été meurtrier dont l’adaptation était l’un de mes modèles. Je voulais produire la même étrangeté.
"Mon objectif, c’est de donner au spectateur du matériau pour ses rêves."
Des grandes figures du film noir à la reconstitution et l’ambiance seventies, votre film, c’est un exercice de style ?
Oui mais sans ironie ni second degré. Si des images sont puissantes dans le polar, comme la voiture sur une route de nuit ou la fille à lunettes, je les utilise car elles appuient sur une corde émotionnelle. Les dialogues étaient froids, peu incarnés, et il fallait trouver un moyen d’insuffler de la chaleur à travers des images qui produiraient une sidération, comme dans un rêve. Mon objectif ici, c’est de donner au spectateur du matériau pour ses rêves.
C’était un vieux fantasme de réaliser un thriller ?
Totalement ! Je n’ai pas hésité une seconde. Surtout qu’après Gainsbourg, on ne me proposait que des biopics, des films sur les déportés et des comédies familiales... Et puis, être détaché de l’écriture me permettait de me concentrer sur mes cadrages, mon storyboard, ma narration. Pour la première fois, j’assume d’ailleurs le fait d’emmener tous les outils de mon autre métier dans mes films. Je n’ai plus honte d’être un dessinateur de BD qui fait du cinéma.
C’est votre troisième film. Etre chef de meute vous plaît ?
Mon principal métier, c’est la BD et je passe mes journées à dessiner avec mon chien pour seule compagnie. Alors quand on me donne une équipe de 100 personnes avec qui échanger, c’est la fête au village. Et puis, au cinéma, tout est cher, compliqué. Cette contrainte qui n'existe pas en BD oblige à être créatif, inventif, et à reconnaître le talent des autres, à jouer collectif.
Déjà un autre projet de cinéma ?
On me propose plein de choses mais je n’ai pas choisi. Avec La Dame, la profession s’est aperçue que je pouvais travailler sur le scénario d’un autre et pour un tout petit budget alors qu’au sortir de Gainsbourg, tout le monde pensait le contraire. Mais, moi, je préfère faire des petits films en toute liberté plutôt que d’avoir une grosse machine sur le dos et des menottes aux poignets.
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