MILITANT – Dans un court-métrage posté sur Twitter, le réalisateur Spike Lee dresse un parallèle terrible entre la mort de George Floyd, le 25 mai dernier, et celle de l’un des personnages de son film "Do the right thing", sorti en 1989.
Son regard compte au sein de la communauté afro-américaine. En 1989, le jeune Spike Lee faisait sensation avec "Do the right thing", un drame qui chroniquait une journée de tensions dans la vie d’un quartier de Brooklyn, en plein été. Lors d’une scène terrifiante de réalisme, le personnage de Radio Raheem, interprété par Bill Nunn, mourrait étranglé par la police suite à une bagarre avec Sal, le restaurateur italien incarné par Dany Aiello, sous le regard médusé des habitants.
Dans un court-métrage posté ce lundi sur Twitter, le cinéaste aujourd'hui âgé de 63 ans a choisi de mettre cette séquence en parallèle avec des images bien réelles. Celles de la mort de George Floyd, le 25 mai dernier à Minneapolis, diffusée en boucle sur les réseaux sociaux et point de départ des émeutes qui secouent depuis plusieurs jours l’Amérique.
Mais aussi celle en 1994 d’Eric Garner, un commerçant du quartier de Staten Island, qui après avoir été questionné au sujet d’un trafic de cigarettes illégales, sera étranglé par l’un des policiers venu l’interpeller. A l’époque déjà, la scène avait été filmée par des passants et diffusée en masse sur Internet.
3 Brothers-Radio Raheem, Eric Garner And George Floyd. pic.twitter.com/EB0cXQELzE — Spike Lee (@SpikeLeeJoint) June 1, 2020
"Will History Stop Repeating Itself ?" (L’Histoire va-t-elle arrêter de se répéter ?), écrit Spike Lee en ouverture de ce montage dans lequel il a choisi de ne pas flouter les visages de deux victimes. Un choix radical qui rappelle celui qu’il avait effectué en 2017 dans son film "BlacKkKlansman", une fiction inspirée de l’histoire d’un policier noir, infiltré au sein du Ku Klux Klan à la fin des années 1970.
Dans les ultimes secondes du film, il avait ajouté un montage d’images de l'attentat de Charlottesville, le 12 août 2017, lorsqu'un homme avait délibérément foncé dans la foule des contre-manifestants venus protester contre un rassemblement de suprémacistes blancs. Un drame qui avait entraîné la mort d’une femme de 35 ans et fait 17 blessés.
"Cette tragédie est survenue juste après la fin du tournage", avait raconté Spike Lee lors de la présentation de BlackkKlansman au Festival de Cannes en mai 2018. "Lorsque j’ai vu ce qui s’était passé, je me suis immédiatement dit que c’était l’épilogue de notre film", avait précisé le cinéaste.
Lors d'une conférence de presse mémorable, Spike Lee s’en était ensuite pris à Donald Trump, sans le nommer, le qualifiant de "fils de p..." avant de lui reprocher de ne pas avoir dénoncé la responsabilité de l’extrême-droite dans ces violences, afin de ne pas se mettre à dos une partie des Américains qui l'avaient élu. Bis repetita en 2020 ?
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