L’une de ces 10 bandes dessinées recevra le Fauve d’Or au prochain Festival d’Angoulême

par Jennifer LESIEUR
Publié le 10 janvier 2017 à 15h22
L’une de ces 10 bandes dessinées recevra le Fauve d’Or au prochain Festival d’Angoulême

SELECTION - La 44e édition du prochain Festival international de la bande dessinée d’Angoulême se déroulera du 26 au 29 janvier prochains. Pour la première fois, une short list de 10 albums a été établie les 42 albums en compétition, dans laquelle le Grand Jury devra choisir son prochain Fauve d’Or.

Des journées entières à lire des BD : un rêve de paresse pour les uns, un gros boulot pour les autres. Le Grand Jury du prochain Festival d’Angoulême, présidé cette année par la Britannique Posy Simmonds, doit avaler 42 albums pour remettre leurs prix le 29 janvier. Qui succédera à Ici, de Richard Maguire, couronné du Fauve d’Or en 2016 ? L’établissement de cette short-list, par je jury lui-même, devrait permettre des pronostics plus serrés.

"Ce qu’il faut de terre à l’homme", de Martin Veyron (Dargaud)

Adapté d’une nouvelle de Léon Tolstoï, cet album de Martin Veyron (Grand Prix de la Ville d’Angoulême en 2002) met en scène un paysan du XIXe siècle obsédé par la fortune et prêt à tout pour agrandir ses terres. Une bande dessinée en forme de conte moral, dans une veine tragi-comique inattendue. 

"Chiisakobé", tome 4, de Minetaro Mochizuki (Le Lézard noir)

Après son succès dans le manga d’horreur, le Japonais Minetarô Mochizuki change complètement de ton et de style graphique en adaptant un roman de Shûgorô Yamamoto. Dans ce quatrième et dernier tome de la série, les enfants et les apprentis partent pour un séjour d’une nuit dans une station thermale tandis que Shigeji et Ritsu doivent veiller sur la petite Attchan qui souffre de fièvre.

"Histoires croûtes", d’Antoine Marchalot (Les Requins Marteaux)

Avec cet imposant recueil d’histoires courtes, publiées dans la revue numérique Professeur Cyclope, Antoine Marchalot se lâche dans un humour absurde et jubilatoire. Multipliant les techniques et pratiquant aussi bien le noir et blanc que la couleur, il imagine des situations toutes plus loufoques les unes que les autres. 

"La légèreté", de Catherine Meurisse (Dargaud)

Cet album retrace la détresse de la dessinatrice de Charlie Hebdo après l’attentat qui a touché ses collègues et ses amis. Après ce 7 janvier 2015, elle avoue avoir perdu la mémoire, le goût de dessiner et de la légèreté. Dessins de presse, pastels, strips composent ce recueil dont le fil rouge est la quête de la beauté comme antidote au chaos et à l’horreur. Un témoignage fort.

"Martha & Alan" d’Emmanuel Guibert (L’Association)

Après La Guerre d’Alan et L’Enfance d’Alan, Emmanuel Guibert revient sur l’histoire de l’Américain Alan Ingram Cope, à travers la relation qui l’unit à son amie d’enfance Martha. Guibert quitte le noir et blanc pour une mise en couleur puissante, et livre avec l’attention et la précision qu’on lui connaît un témoignage d’une bouleversante intensité. 

"Mauvaises filles", d’Ancco (Cornélius)

Prisonnière d’une société désenchantée, Jin-joo fait les quatre cents coups et tente de fuir sa famille aux côtés de Jung-ae, une autre jeune fille rétive à l’autorité. Dans ce récit sensible en noir et blanc, Ancco revient sur une adolescence difficile passée en Corée du Sud à la fin des années 1990, où la violence semble devoir faire partie du quotidien.

"Patience", de Daniel Clowes (Cornélius)

Cinq ans après Mister Wonderful, Daniel Clowes revient avec un album mêlant l'hommage à l’auteur de comics Steve Ditko et ses questionnements liés à son univers obsessionnel. Dans cette histoire de voyage à travers le temps, Clowes joue sur les paradoxes et les choix du personnage principal, en sublimant une histoire d’amour qu’il réécrit au fil de ses albums.

"Paysage après la bataille", d’Eric Lambé et Philippe de Pierpont (Actes Sud / Fremok)

Par une nuit sombre, une jeune femme se rend au camping du Ruisseau, où elle retrouve ses pensionnaires et leurs étranges habitudes. Dans ce récit poétique en peu de mots, qui invite à la contemplation et à l’errance, les auteurs suivent la reconstruction progressive d’une femme.

"Shangri-La", de Mathieu Bablet (Ankama)

Dans ce récit SF en couleurs de près de 300 pages, l’humanité habite une station spatiale soumise à l’hégémonie d’une multinationale qui a réussi à imposer la consommation de ses propres produits. Ce sont les dérives de notre monde contemporain que semble dénoncer Mathieu Bablet, jeune auteur prometteur.

"Stupor Mundi", de Néjib (Gallimard BD)

Hannibal Qassim El Battouti, un savant arabe en exil, tente de développer un procédé révolutionnaire Ž: la photographie Ž! Mais l’iconoclasme et l’obscurantisme de son temps ne vont pas l’aider dans ses recherches, bien au contraire. C’est dans l’Italie médiévale que nous entraîne Stupor Mundi, faisant avec brio l’éloge de la science et de la modernité.


Jennifer LESIEUR

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