Chanteuse populaire et femme engagée, Anne Sylvestre est morte à l’âge de 86 ans

Publié le 1 décembre 2020 à 13h07, mis à jour le 1 décembre 2020 à 13h50

Source : TF1 Info

DISPARITION - Vedette de la chanson française dans les années 1960 et 1970, Anne Sylvestre est décédée ce lundi à l’âge de 86 ans des suites d'un accident vasculaire cérébral.

Elle s’était fait connaître pour ses textes à la fois drôles et engagés. Chanteuse, auteure et compositrice, Anne Sylvestre, de son vrai nom Anne-Marie Thérèse Beugras, est décédée le 30 novembre des suites d'un accident vasculaire cérébral, indique son attaché de presse dans un communiqué. Elle avait 86 ans et se produisait encore sur scène il y a quelques semaines avec son spectacle "Nouveaux manèges". 

Après avoir débuté dans les cabarets de la rive gauche, à la fin des années 1950, Anne Sylvestre plusieurs albums de chansons pour adultes. Elle va se produire à la télévision aux côtés de Georges Brassens, Barbara, Georges Moustaki ou encore Boby Lapointe. Elle se dirige ensuite vers les chansons enfantines avec notamment l'album Les Fabulettes, paru en 1969, qui lui vaut d'avoir laissé son nom à de nombreuses écoles et crèches, même si elle ne les a jamais interprété sur scène.

Son répertoire est également riche de chansons plus engagées. Attentive aux faits de société, et notamment la condition des femmes, elle se revendique chanteuse féministe. En 1973, deux ans avant l'adoption de la loi Veil, elle publie ainsi "Non, tu n'as pas de nom", dont les paroles évoquent le droit à l'avortement. Plus tard, en 2007, elle interprétera "Gay, marions-nous", en soutien au mariage homosexuel.

Dans la chanson "Roméo et Judith", Anne Sylvestre évoquera également son histoire familiale, marquée par le passé collaborationniste de son père, Albert Beugras, bras droit de Jacques Doriot pendant la guerre et emprisonné près de dix ans après la Libération : "J'ai souffert du mauvais côté/Dans mon enfance dévastée/Mais dois-je me sentir coupable/Et ce qui fut impardonnable/Et que je ne pardonne pas/ Pourquoi le rejeter sur moi?".

"Pendant très longtemps, il y avait beaucoup de chanteuses mais elles chantaient des chansons écrites par des hommes",  racontait-elle sur France Culture en juillet 2015. "C'est-à-dire qu'elles chantaient ce que les hommes avaient envie d'entendre. Et ça a été un peu déconcertant, je pense, d'avoir des femmes qui arrivaient avec leurs mots."


Jérôme VERMELIN

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