DISPARITION - Légende de la chanson française, Juliette Gréco est décédée à l'âge de 93 ans. Retour sur la carrière exceptionnelle de celle qu'on surnommait la "muse de Saint-Germain-des-Prés".
C'est une icône de la chanson français qui nous quitte. Juliette Gréco, la muse de Saint-Germain-des-Prés, est morte à l'âge de 93 ans. "Elle s'est éteinte ce mercredi 23 septembre 2020 entourée des siens dans sa tant aimée maison de Ramatuelle. Sa vie fut hors du commun", a indiqué sa famille dans un texte transmis à l'AFP.
Dans un ultime entretien publié cet été dans Telerama, la doyenne de la chanson française confiait sa tristesse de n'avoir pu remonter sur scène après l'AVC qui l'avait contraint à écourter sa tournée d'adieux, en 2016. "Ça me manque terriblement. Ma raison de vivre, c'est chanter ! Chanter, c'est la totale, il y a le corps, l'instinct, la tête", disait-elle.
Une enfance marquée par la guerre
Née le 7 février 1927 à Montpellier d’un père corse et d’une mère bordelaise, Juliette Greco se passionne enfant pour la danse. A l’âge de 13 ans, elle est petit rat à l’Opéra de Paris lorsque la Seconde guerre mondiale éclate. Engagées dans la résistance, sa mère et sa sœur aînée Charlotte sont arrêtées par la Gestapo et déportées au camp de Ravensbrück.
Jugée trop jeune, Juliette va être emprisonnée une dizaine de jours à Fresnes. Elles se retrouveront à la libération où l’adolescente entame des cours de théâtre. Dans le Paris de l’après-guerre, elle fréquente Boris Vian, Marguerite Duras, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir mais aussi le jazzman américain Miles Davis avec lequel elle aura une brève idylle.
En 1951, Juliette Greco remporte le Grand prix de la SACEM pour "Je hais les dimanche", premier succès d’une carrière discographique au cours de laquelle elle chante les textes de Serge Gainsbourg, Guy Béart, Léo Ferré, Jacques Brel ou encore Léo Ferré, qui lui a écrit "Jolie môme", une chanson qui lui colle à la peau.
En parallèle, elle s’est lancée dans une carrière d’actrice, en France d'abord où elle tourne pour Julien Duvivier (Au royaume des cieux, 1949), Jean-Pierre Melville (Quand tu liras cette lettre, 1953) ou encore Jean Renoir (Elena et les hommes, 1955). Mais aussi à Hollywood suite à sa liaison avec le producteur Darryl Zanuck. Elle joue ainsi son propre rôle dans Bonjour Tristesse d'Otto Preminger, d'après le roman de Sagan. Mais aussi dans Les Racines du ciel de John Huston (1958) et Drame dans un miroir de Richard Fleisher (1960).
Une icône indémodable
Mais c’est à la télévision qu’elle obtient son rôle le plus populaire en interprétant le personnage Bélphégor dans le feuilleton du même nom, en 1965. Au fil des années, Juliette Greco résiste aux modes et inspire la nouvelle génération à l’image de ses collaboration avec Benjamin Biolay, Olivia Ruiz, Abd Al Malik ou encore Miossec.
Au printemps 2015, Juliette Greco s’était lancée dans une tournée d’adieux intitulée "Merci", fêtant ses 89 ans au Théâtre de la Ville, à Paris, qu'elle avait inauguré en 1969. Victime d’un AVC elle allait être contrainte de l'écourter, en mars 2016. Elle n’était jamais remontée sur scène depuis.
De son premier mariage avec le comédien Philippe Lemaire, Juliette Greco avait eu une fille, Laurence, scripte de cinéma décédée en 2016. Elle sera ensuite l'épouse de l'acteur Michel Piccoli, de 1966 à 1977, puis du pianiste Gérard Jouannest, de 1988 à sa mort, en 2018.
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