Les premiers épisodes de "Tapie", la série Netflix consacrée à l'homme d'affaires, ont été dévoilés à CanneSéries dimanche.Un projet auquel l'intéressé s'était opposé avant sa mort, rappellent depuis les membres de sa famille.Sur la Croisette, l'acteur Laurent Lafitte s'est défendu de vouloir caricaturer l'ancien patron de l'OM, décédé en 2021.
C’était l’événement du Festival CanneSéries ce week-end. Les deux premiers épisodes de Tapie, la série consacrée à la vie de Bernard Tapie, ont été projetés ce dimanche au Palais des Festivals en présence de Laurent Lafitte, qui incarne l’homme d’affaires à l'écran, et toute l’équipe de cette production Netflix qui faisait déjà des vagues avant même le premier clap.
À l’été 2021, quelques mois avant sa disparition, Bernard Tapie s’était en effet offusqué du projet initié par les réalisateurs Olivier Demangel et Tristan Séguéla, le fils du publicitaire Jacques Séguéla, un ami de longue date. "J’étais contre", avait-il déclaré dans Var-Matin. "C’est le fils d’un copain. Le faire sans me demander mon accord de principe, ce n’est pas très bien. Il y a des choses qu’on ne fait pas. Qu’il y ait des documentaires, c’est autre chose, mais emprunter mon nom, c’est un peu lourd".
Depuis la mort de l’ancien patron de l’OM, emporté par le cancer à l’âge de 78 ans le 3 octobre 2021, sa famille n’a vraisemblablement pas cherché à bloquer le projet. Mais elle ne l’a toujours pas validé non plus. Le tournage de Tapie a débuté au printemps 2022, Netflix dévoilant un premier cliché de Laurent Lafitte au volant d’une voiture. Et il s'est poursuivi sans accrocs au fil des semaines. Même si en coulisses, les proches fulminent.
Interrogée sur RTL en mars dernier, Dominique Tapie, la veuve de l’homme d’affaires, a expliqué que "la personne qui a fait cette série", sous-entendu Tristan Séguéla, était venu l’informer du projet. "Bernard lui avait dit ‘Non, si quelqu’un doit raconter mon histoire, ce sera mon fils Laurent’. Et voilà… No comment".
La grosse colère de Sophie Tapie
Diplômé d’école de commerce, Laurent Tapie est l’un des quatre enfants de l’ancien patron de l’OM. Patron de la marque Delage Automobile, il n’a jamais exprimé officiellement la volonté de monter une fiction autour de son père. Ni son opposition au projet de Netflix. Ce qui ne veut pas dire que le clan Tapie a enterré la hache de guerre, bien au contraire.
En amont de la projection à CanneSéries dimanche, c’est sa sœur Sophie qui s’est offusquée d’un post Instagram de la plateforme présentant le personnage comme "businessman, homme politique, patron de l’Olympique de Marseille, chanteur… et aussi arnaqueur". Un dernier qualificatif inacceptable pour l'ancienne candidate de "The Voice".
Il ne s’agit pas d’en faire un saint. Et il ne s’agit surtout pas de le charger non plus
Laurent Lafitte
"Tapie l’arnaqueur. Sachant qu’il avait verbalisé avant sa mort qu’il était contre cette série. Comme quoi l’irrespect n’a pas de limite", a-t-elle écrit dans sa story. "Je suis d’autant plus choquée que la série est à l’initiative de Tristan Séguéla, une famille 'amie' des Tapie depuis 40 ans." L'intéressé appréciera.
Depuis ce coup de gueule, le post de Netflix a été republié sans le qualificatif polémique. Mais pas de quoi freiner une fiction entrée désormais dans sa dernière ligne droite. Interrogé sur le tapis rouge dimanche, Laurent Lafitte a répondu, à sa manière, aux critiques de la famille. Et à la lourde tâche d'incarner un personnage qui a marqué la vie publique française pendant plus de 30 ans.
"J’espère que cette série est la plus objective possible, avec toute la fascination qu’il peut provoquer, aussi les questions, les interrogations, les zones d’ombre. La malice, l’intelligence", a-t-il déclaré. "C’est un personnage qui est très très complexe. Et il est intéressant justement parce qu’il est complexe. Il ne s’agit pas d’en faire un saint. Et il ne s’agit surtout pas de le charger non plus. Mais d’essayer d’être le plus objectif pour raconter son parcours incroyable." Verdict le 13 septembre prochain.
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