La plainte pour viol déposée contre Armie Hammer sonnera-t-elle le glas de sa carrière ?

Publié le 19 mars 2021 à 17h18
L'acteur américain Armie Hammer lors du festival de Sundance, en janvier 2019.

L'acteur américain Armie Hammer lors du festival de Sundance, en janvier 2019.

Source : Rich Polk / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

SCANDALE - Déjà épinglé pour ses fantasmes cannibales, l’acteur américain de 34 ans fait désormais l’objet d’une enquête pour viol par la police de Los Angeles. Le énième rebondissement d’un sombre feuilleton qui a précipité sa chute.

Sa voix se brise à plusieurs reprises. Ses yeux ne quittent pas sa feuille, sur laquelle était rédigée sa déclaration. D’elle, on ne connaîtra que son prénom. Effie. La jeune femme de 24 ans est sortie de son anonymat jeudi 18 mars pour détailler l’agression présumée dont elle aurait victime il y a quatre ans.

"Le 24 avril 2017, Armie Hammer m’a violemment violée pendant quatre heures à Los Angeles", déclare-t-elle lors d’une conférence de presse virtuelle donnée en présence de son avocate. "Il a frappé ma tête contre le mur à plusieurs reprises, me laissant des bleus au visage", poursuit-elle, évoquant aussi des coups de cravache sur les pieds. Des gestes que l’acteur américain a effectués sans son consentement, assure-t-elle.

Je pensais qu’il allait me tuer

Effie, victime présumée d'Armie Hammer

"J’ai essayé de m’échapper mais il m’en a empêchée. Je pensais qu’il allait me tuer. Il est ensuite parti, sans se soucier de mon état", se souvient-elle. Effie affirme avoir été abusée "mentalement, émotionnellement et sexuellement" pendant les quatre années qu’a duré sa relation avec la star mariée de Call me by your name. La police de Los Angeles a indiqué dans la foulée qu’une enquête avait été ouverte après une plainte déposée contre Armie Hammer le mois dernier par une jeune femme avec qui il entretenait une liaison extra-conjugale. Sans toutefois confirmer l’identité de la jeune femme en question. 

L’acteur américain a rejeté en bloc les accusations d’Effie, assurant qu’il s’agissait d’une relation "complètement consensuelle" sur laquelle "ils se sont mis d’accord en amont et à laquelle ils ont participé mutuellement". En guise de contre-attaque, son avocat a évoqué "les messages explicites" envoyés par la jeune femme en juillet 2020 "dans laquelle elle lui disait ce qu’elle voulait qu’il lui fasse"

"Monsieur Hammer a répondu de manière claire en disant qu’il ne voulait pas maintenir ce type de relation avec elle", précise son représentant dans un communiqué transmis au magazine People. "Monsieur Hammer n’a jamais eu l’intention de l’embarrasser ou de d’exposer ses obsessions ou ses désirs sexuels coquins mais elle a porté l’histoire à un autre niveau en engageant un avocat pour tenir une conférence de presse publique", poursuit le texte, martelant que "toutes les interactions du comédien avec elle ou toutes ses autres partenaires sexuelles ont été consensuelles".

Messages privés, penchants cannibales et relations BDSM

Car depuis trois mois, l’acteur de 34 ans est devenu la cible favorite de la presse à scandale qui a étalé sur papier glacé les fantasmes les plus intimes de l’éphèbe hollywoodien. Tout a démarré le 22 janvier par la publication sur Instagram par la même Effie, qui l’accuse désormais formellement de viol, de messages privés. Les échanges publiés sur le compte House of Effie dévoilaient les penchants du comédien pour le cannibalisme et la domination. 

D’autres anciennes partenaires sexuels de la star ont par la suite témoigné d’abus et de violences non consenties dans le cadre de relations BDSM. Si les tabloïds sont friands de ce genre d’affaire, les studios beaucoup moins.

La polémique née sur les réseaux sociaux a contraint Armie Hammer à renoncer au film Shotgun Wedding qu’il devait tourner avec Jennifer Lopez. Il a également cédé sa place dans la série The Offer, produite pour la plateforme Paramount+. Sur sa fiche IMDb, c’est le calme plat. Ses deux prochains projets ont déjà été tournés. Et ensuite ? Plus rien. L’agence qui le représentait à Hollywood lui a tourné le dos, tout comme son attaché de presse. 

Séparé de sa femme et mère de ses deux enfants depuis juillet, le natif de Los Angeles issu d’une riche famille serait même ruiné selon une récente enquête de Vanity Fair. Fin février, il a déménagé en pleine nuit de son manoir de LA pour échapper aux paparazzis. Ce sont ses voisins qui ont vendu la mèche à Page Six.

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Certains voyaient en Armie Hammer une nouvelle victime de la cancel culture - cette culture de l’annulation qui ostracise. Puis est arrivée cette plainte pour viol qui a fait basculer l’affaire dans une autre sphère. En 2017, la journaliste Anne Helen Petersen écrivait un article pour BuzzFeed qu’a peu apprécié le principal intéressé. Son titre : "10 long years trying to make Armie Hammer happen" - "10 longues années pendant lesquelles on a tenté de faire d’Armie Hammer une star". Elle analysait notamment comment son statut d’homme blanc et riche lui avait permis de toujours rebondir à Hollywood malgré ses sorties hasardeuses dans les médias. 

Elle a repris son article début février sur son blog personnel. "Hammer aurait facilement pu devenir un acteur oscarisé et à moitié célébré pour l’éternité. Ce scénario était vraiment à sa portée, parce que jusqu’à très récemment, son comportement aurait pu être et aurait été dissimulé", écrit-elle. L’avenir du comédien, présumé innocent, est suspendu aux résultats de l’enquête de la police. Pas sûr que cet habitué des deuxièmes chances en est droit a une nouvelle s'il était inculpé pour viol.


Delphine DE FREITAS

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