Laëtitia Milot, dans "On se retrouvera" : "Le viol ne doit plus rester impuni"

Publié le 18 juin 2015 à 15h50
Laëtitia Milot, dans "On se retrouvera" : "Le viol ne doit plus rester impuni"

INTERVIEW – Changement de décor pour Laëtitia Milot. A mille lieues du personnage de Mélanie dans "Plus belle la vie", la comédienne est l'héroïne d'"On se retrouvera", l'adaptation télévisuelle de son premier roman, diffusée ce jeudi soir sur TF1. Elle joue Margot, une jeune femme qui découvre qu'elle est le fruit d'un viol.

Comment votre roman On se retrouvera est-il devenu une fiction ?
Ça s'est fait de façon très naturelle au moment de "Danse avec les Stars". TF1 est venu me voir pour me dire qu'ils avaient envie d'adapter mon roman. J'ai dû me pincer pour y croire ! Je n'aurai jamais pu imaginer que ça puisse arriver. Déjà pour le faire éditer, ça n'a pas été facile. J'ai fait face à beaucoup de refus. Ce n'est parce qu'on est comédien que les portes nous sont ouvertes, au contraire. Les gens ont beaucoup d'a priori.

Incarner un personnage qu'on a créé, ça doit être assez étrange, non ?
C'est complètement fou ! Le fait que je joue le rôle de Margaux a été une évidence, aussi bien pour TF1 que pour moi. Je me suis mis une pression hallucinante car je n'avais pas le droit à l'erreur. Mais ce rôle est un véritable cadeau pour une comédienne. Il y a une telle palette d'émotions à jouer, c'est grisant.

Aborder le thème du viol, ce n'est pas anodin. Pourquoi ce sujet ?
Je trouve que c'est quelque chose dont on ne parle pas assez alors que c'est un fléau monstrueux. Il y a 205 femmes qui se font violer tous les jours, vous vous rendez compte ? Mais c'est un sujet tabou et les victimes ont peur de parler. Quant aux violeurs, leur crime reste souvent impuni. Il faut briser le silence pour que les choses bougent.

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C'est une réalité à laquelle vous avez déjà été confrontée ?
J'ai une amie à qui c'est malheureusement arrivé. Mais on est toutes touchées, de près ou de loin par des agressions, que ce soit des gestes ou des paroles déplacées. Il faut se bouger pour que cela cesse. J'ai rencontré beaucoup de victimes et toutes ont le même discours : même si elles sont encore là physiquement, elles sont toutes mortes dedans. Face à elles, j'étais choquée, bouleversée, révoltée.

La fiction parle également de quête identitaire, un sujet qui semble aussi vous toucher.
J'ai eu la chance de grandir dans une famille structurée avec un père militaire et une mère infirmière, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Pour se construire, on a besoin de savoir d'où on vient. Pour Margot c'est difficile car elle est le fruit d'un viol. Mais malgré tout, la fiction se veut positive. Il y a de l'espoir et de l'amour.

Quel souvenir gardez-vous de votre participation à "Danse avec les stars ?"
"Danse avec les stars" a vraiment bouleversé ma vie. J'avais oublié ce que ça voulait dire de travailler tous les jours avec une telle exigence. Ça a été une expérience difficile mais ça m'a transformé psychologiquement. Aujourd'hui, je suis plus forte, j'ai moins peur. La danse a été aussi libératrice que l'écriture.

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Vous continuez encore à vous battre contre l'endométriose, une maladie dont vous souffrez et qui vous empêche de devenir maman...
C'est important de parler de cette maladie qui touche 3 à 6 millions de femmes et qui pourrit la vie au quotidien. L'endométriose est très mal diagnostiquée, on a mis 6 ans avant de me la déceler. Nous menons un vrai combat avec mon mari pour avoir un enfant. Je donne une image positive car il faut toujours garder l'espoir mais en réalité c'est vraiment épuisant.

D'où vient votre tempérament de battante ?
C'est mon mari Badri, qui m'a ramassée à la petite cuillère quand mon petit ami Yanis est décédé à 22 ans, qui m'a transformée en battante. J'avais abandonné le métier de comédienne, mais il m'a poussée à me relever. Et il ne lâche sur rien ! 

Vous jouez le rôle de Mélanie depuis presque 11 ans dans Plus belle la vie. N'y a-t-il pas de lassitude au bout d'un certain temps ?
Il y a des hauts et des bas avec le personnage de Mélanie, mais je ne m'en lasse pas. C'est important pour moi de vivre d'autres expériences pour m'enrichir et lui apporter d'autres émotions. Mais j'aimerais beaucoup qu'on fasse évoluer le personnage, qu'elle ait plus de profondeur car ces derniers temps j'avoue que je m'ennuie un petit peu.

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Rania HOBALLAH

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