"Lamb" : l'incroyable histoire d'amitié entre un enfant éthiopien et sa brebis

Mehdi Omaïs
Publié le 28 septembre 2015 à 13h26
"Lamb" : l'incroyable histoire d'amitié entre un enfant éthiopien et sa brebis

CRITIQUE – Présenté en mai dernier au Festival de Cannes, dans la section Un Certain Regard, "Lamb" sort mercredi en salles. Ce conte réaliste de l’éthiopien Yared Zeleke relate les aventures plutôt attendrissantes d’un jeune garçon sans le sou et de sa chère brebis.

En Ethiopie, la sécheresse est un cancer métastasé qui ne cesse de faucher des vies. Comme celle de la maman d’Ephraïm, 9 ans, le héros falasha de Lamb. Lequel est envoyé par son père, désemparé et impuissant, chez des parents par alliance, dans un coin verdoyant où la famine serait (a priori) moins vorace. Là, au milieu de terres volcaniques olympiennes, l’enfant a le mal du pays, cherchant vainement dans le tumulte du vent l’ébauche d’un signe maternel. Incompris par son oncle, qui le force à devenir un homme par monts et par vaux, il se console auprès des femmes. Protectrices, bienveillantes, ces dernières célèbrent sa sensibilité accrue et applaudissent ses talents culinaires. Mais son réconfort premier, Ephraïm le trouve chez Chuni, sa brebis et immuable amie, qui sait tout de ses joies et ses peines. 

Entre conte et réalité 

Yared Zeleke ne s’en cache pas. Lamb, son premier film, est fortement inspiré de sa propre vie. Elevé par la gent féminine, le cinéaste préférait dans son enfance mettre la main aux fourneaux plutôt que courir derrière des ballons. Une période de vie où dansaient tour à tour les ombres du chagrin, de la détresse, du rire et du désir. Celui de fuir, loin, pour mieux respirer et (sur)vivre. Sobrement mis en scène, ce long métrage entremêle réalité et conte avec une humilité opportune. L’animal de compagnie d’Ephraïm cristallise en effet l’allégorie du départ, de l’émigration et, d’une certaine façon, de la mère manquante. S’il manque toutefois de caractère et qu’il carbure à l’image de carte postale, l’ensemble n’en demeure pas moins un joli récit d’apprentissage et d’amitié. A découvrir en famille.

A LIRE AUSSI >> "Le Grand Jour" de Pascal Plisson, un film qui sauve des vies


Mehdi Omaïs

Tout
TF1 Info