SANS FILTRE – L’humoriste britannique reprendra son décryptage acide de l’actualité dans la huitième saison de son late show "Last Week Tonight" dès le 16 février sur OCS City. L’occasion de l’interroger sur une année 2021 qu’il espère libérée de l’ombre de Donald Trump et son rapport avec la France.
Son regard est incisif. Ses punchlines ravageuses. John Oliver s’amuse de l’état du monde dans son propre late show qui entame sa huitième saison ce mardi 16 février sur OCS City. Là où Jimmy Kimmel et Jimmy Fallon font du pur divertissement, lui s’inscrit dans la lignée du "Daily Show", l’émission satirico-politique de référence outre-Atlantique où il a fait ses armes aux côtés du grand Jon Stewart.
Dans "Last Week Tonight with John Oliver", l’humoriste britannique de 43 ans décortique l’actualité comme personne avec une liberté de ton salvatrice. Un face-caméra aussi drôle qu’instructif pour le spectateur. "C’est un tel privilège d’avoir une demi-heure de temps d’antenne ininterrompu pour dire ce que vous voulez", explique-t-il lors d’une table ronde virtuelle à laquelle a participé LCI.
Si la France avait fait le choix de Marine Le Pen, ça aurait été déchirant
John Oliver
De la neutralité du net à la politique de l’enfant unique en Chine, du lobby des armes au Brexit, John Oliver et son équipe ne s’interdisent rien. "Nous avons un contrôle éditorial total et je suis bien conscient que ce n’est pas un luxe offert à tout le monde à la télévision. C’est justement ce qui nous oblige parfois à nous intéresser à des histoires qui ne semblent pas très attirantes. Tout sujet est intéressant si vous le regardez de suffisamment près", insiste-t-il. Après les attentats du 13 novembre, il ouvre son show en insultant les terroristes de "connards" et rend hommage au mode de vie français.
Deux ans plus tard, il dresse un portrait sans concession des candidats à la présidentielle française dans une émission spéciale. Même Jacques Cheminade et Jean Lassalle ont droit à un clin d’œil. "Cette élection était absolument fascinante. On s’est senti le devoir de pointer le regard des Américains sur ce qui se passait en France parce qu'il semblait que ce n'était pas seulement intéressant, mais aussi extrêmement fondamental, surtout compte tenu de l’état du monde à cette époque. Si la France avait fait le choix de Marine Le Pen, ça aurait été déchirant", note-t-il.
Il a été en Inde rencontrer le Dalaï-Lama et en Russie interviewer Snowden
Si la séquence traverse l’Atlantique, c’est parce que John Oliver s’y adresse en français aux électeurs de l’Hexagone et les exhorte à ne pas voter pour la candidate du RN qu’il qualifie de "trou du cul démagogue". "J’ai vraiment fait de mon mieux avec mon français à la fin de cette émission. C’est un peu déprimant de dire ça mais j'ai vraiment essayé. Nous avions fait venir une traductrice pour que ma prononciation soit exacte. A la fin, je lui ai demandé comme c’était et elle m’a juste dit : 'ça allait, ça allait' d’un ton pas très convaincu. C’était bien pire plutôt dans la semaine !", nous raconte-t-il dans un grand éclat de rire.
Il martèle être humoriste et pas journaliste. Il a pourtant signé quelques-unes des interviews les plus percutantes de ces dernières années. Il est allé jusqu’en Inde pour interroger le Dalaï-Lama sur ses rapports avec la Chine et s’est rendu en Russie pour rencontrer l’ancien analyste de la NSA Edward Snowden. Alors pourquoi pas ajouter Emmanuel Macron à son tableau de chasse ? "Est-ce que vous m’offrez une interview avec le président Macron ? Parce que je suis très intéressé. Je pense que j’aimerais être dans la même pièce que lui pour lui parler. S’il est d’accord, oui j’adorerais. Je crois que la première question que je lui poserais serait 'Qui vous a dit que c’était une bonne idée ?'", nous répond-il, toujours le sourire aux lèvres.
Je ne pense pas que Trump ait été bon pour la comédie, la politique ou l’humanité
John Oliver
Ces quatre années ne l’ont pas toujours amusé. "À certains moments, c’est devenu assez démoralisant d’écrire de la comédie à partir d’un désespoir total", reconnaît-il. La faute à un locataire de la Maison Blanche aussi imprévisible que destructeur. La présidence de Donald Trump a approfondi les fractures de l’Amérique, phagocytant les antennes. "Son ombre a plané sur tellement de sujets qu’on a traités. Avec toute l’équipe, on a vraiment hâte de nous attaquer à de nouvelles problématiques sans qu’il n’aspire toute l’oxygène de la pièce. Parce que je ne pense pas qu’il ait été bon pour la comédie, la politique ou l’humanité. Il y aura encore beaucoup de choses qui nous mettront en colère, je le crains, avec l’administration Biden. Ce sera juste sympa de ne pas avoir Trump comme unique facteur de motivation", glisse-t-il.
À la fin de la saison précédente, John Olivier faisait littéralement exploser 2020. Alors, que faut-il attendre de 2021 ? "Qui sait ? Si vous m’aviez posé la question l’an dernier, je n’aurais sans doute pas visé juste. Je suis un peu réticent à spéculer là-dessus. Je pense que les défis sont plutôt clairs. Il ne s’agira pas seulement de sortir de cette pandémie mais de travailler aux problèmes systémiques qu’elle a mis en lumière", estime-t-il avant de tempérer : "Mais il ne faudra pas un retour à la normale. Parce que ce n’était pas idéal".
>> Last Week Tonight with John Oliver – saison 8 dès le 16 février à 23h10 sur OCS City et en replay sur OCS à la demande
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