Laurent Ournac : "Je sens que le regard des femmes sur moi a changé"

par Judith KORBER
Publié le 15 avril 2016 à 15h01
Laurent Ournac : "Je sens que le regard des femmes sur moi a changé"

INTERVIEW - Laurent Ournac vient de sortir "Celui que je rêvais d'être" (éditions Flammarion), dans lequel la star de "Camping Paradis" retrace sa carrière et revient surtout sur sa récente perte de poids spectaculaire. Un témoignage touchant et très instructif sur l'obésité.

Dès l'enfance, vous étiez en surpoids. Vos parents n'avaient pas pris la mesure du problème ?
Non, on ne se posait pas trop de questions dans les années 1980 par rapport à la malbouffe. Quelques kilos en trop c'était bon signe.

Vous décrivez une enfance et une adolescence heureuses. Finalement, le moment où vous n'avez plus assumé votre corps est venu assez tard, non ?
Même si on peut vivre heureux en étant gros, il y a malgré tout des failles et des souffrances que l'on camoufle derrière une carapace. Il y a un jugement et un regard négatif permanent sur les gros. J'ai eu une vie globalement heureuse et j'ai vécu des choses personnelles et professionnelles extraordinaires mais mon corps n'était pas en adéquation avec ma tête.

"Je suis quelqu'un d'anxieux"

Avant de rencontrer le chirurgien qui vous a enlevé une partie de l'estomac n'aviez-vous pas conscience que votre obésité [140 kilos pour 1,77 m] représentait un danger pour votre santé ?
J'avais conscience de ce danger mais la question était : 'comment réussir à perdre 60 kilos ?'. Avec les régimes basés sur les privations, c'était l'effet yoyo. Cette opération n'est pas une recette miracle, un acte de bravoure ou de vaudou, c'est juste une aide mécanique. On ne peut pas trop manger puisque l'estomac est plus petit. Mais la maladie n'est pas soignée. On reste obèse. Ce n'est que le début d'une nouvelle vie où il faut apprendre à manger différemment.

On a l'impression que rien n'aurait pu vous faire reculer face à cette opération. Vous êtes comme ça dans la vie, vous ne doutez jamais ?
Au contraire, je suis quelqu'un d'anxieux et je doute beaucoup. Je dis tout le temps : 'Si je ne suis plus acteur, je ferais un autre métier parce que je suis curieux'. Mais c'est une façon de masquer mes doutes sur mon avenir. Mais cette opération pouvait changer ma vie et je voulais prendre le risque.

"Je suis loin d'être le nouveau George Clooney !"

Vous racontez qu'avec Ludivine, votre femme, vous avez lu des témoignages de couples qui n'ont pas résisté à cette opération. Est-ce que pour vous ça a changé quelque chose dans votre relation ?
Non. On avance ensemble, on s'est marié. L'opération a été une autre étape de notre couple. Aujourd'hui, on partage plus de choses. On fait du sport tous les deux puisque j'ai retrouvé une vitalité que je n'avais plus.

Sentez-vous que le regard des femmes sur vous a changé ?
Honnêtement oui. On se retourne rarement sur quelqu'un de 140 kilos. Aujourd'hui, on me regarde comme un homme et pas comme un bon copain. Je sens des regards féminins ou des réflexions sur les réseaux sociaux que je n'avais pas avant. C'est flatteur même si je prends ça avec beaucoup de recul et d'humour : je suis loin d'être le nouveau George Clooney !

Cela ne fait pas peur à Ludivine ?
Je ne crois pas. Elle voit bien l'intérêt que j'y porte. Je suis un homme, marié, heureux et épanoui. Et puis contrairement à certains témoignages que j'ai lus, je n'ai jamais eu l'impression d'être avec la seule femme qui ait bien voulu de moi quand j'étais gros.

"La pique de Pierre Ménès m'a surpris"

Est-ce que vous surveillez l'alimentation de votre fille de 3 ans Capucine ?

Oui. Avec le papa qu'elle a, elle peut avoir un terrain favorable à la prise de poids. Je fais surtout en sorte de lui donner de bonnes habitudes alimentaires et les bases d'une alimentation équilibrée. Ce n'est pas quelque chose d'inné.

Vous dites que les critiques aujourd'hui ne vous atteignent plus. Que pensez-vous de la dernière en date : Pierre Ménès, qui déclare dans VSD, que vous êtes passé "du gros jovial au maigre sinistre" ?
Ça m'a surpris parce que je l'aime bien et sans trop se connaître, je pensais qu'il y avait une cordialité entre nous. C'est son fonds de commerce d'être méchant, acerbe. S'il le pense tant pis mais il juge un peu rapidement. Il ne faudrait pas qu'il devienne lui-même le gros sinistre aigri qui critique en permanence. C'est dommage. Il a une vraie force verbale. Ça ne sert a à rien de lancer des piques comme il le fait.

A lire : "Celui que je rêvais d'être", de Laurent Ournac, éditions Flammarion, 224 pages, 18 euros.

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