Le couscous du Maghreb entre au patrimoine immatériel de l'Unesco

Publié le 17 décembre 2020 à 7h28
Le couscous fait désormais partie du patrimoine immatériel de l'Unesco.
Le couscous fait désormais partie du patrimoine immatériel de l'Unesco. - Source : Fethi Belaid / AFP

GASTRONOMIE - L'emblématique plat populaire de l'Afrique du Nord est officiellement entré mercredi au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco après une candidature commune de quatre pays du Maghreb.

Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie ont vu leur candidature commune pour faire entrer le couscous au patrimoine mondial de l'Unesco couronnée de succès. Une fois n'est pas coutume, les quatre pays se sont associés autour du dossier "savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous", sans s'en disputer la paternité. L'initiative a soulevé des espoirs quant à un possible rapprochement politique. Le couscous a en tout cas reçu une reconnaissance aussi bien gastronomique que culturelle de la part de l'institution des Nations unies. Ce plat populaire à base de semoule de blé dur, d'orge ou de maïs, servi avec légumes et viande ou poisson savamment épicés est typique d'Afrique du Nord. 

Un plat populaire et universel

Après avoir eu vent de l'heureuse nouvelle, les représentants de ces pays traditionnellement opposés se sont succédé pour faire part de leur "joie" et leur "fierté". "L'esprit du couscous est l'expression de la vie en société", souligne le document de la candidature rappelant que des "femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, sédentaires et nomades, issus du monde rural ou citadin, ainsi que de l'émigration" s'identifient à ce "mets emblématique", symbole du "vivre ensemble". Présent dans tous les événements familiaux ou culturels, que le moment soit "heureux ou tragique", le plat ancestral a en effet autant de recettes que de noms.

À entendre plusieurs cuisiniers locaux, le couscous est bien plus qu'un plat traditionnel. "C'est un plat populaire que toutes les familles, riches ou pauvres, préparent le vendredi", explique Fatima Moussafir, 49 ans, cuisinière à Dar Rbatia, un restaurant marocain du centre-ville de Rabat. "Il y a plusieurs variétés, chaque maison ou presque, a sa graine", confie de son côté le chef Taieb Bouhadra, propriétaire du restaurant El Ali à Tunis. Le chef algérien Rabah Ourrad Ourrad voit enfin le couscous comme un ingrédient d'unification. Chaque pays a ses particularités culinaires mais "nous sommes tous le même peuple, le couscous est maghrébin, le couscous nous appartient", avance t-il. 


Maxence GEVIN

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