REPORTAGE - Malgré un temps capricieux, les festivaliers ont massivement répondu présent aux Papillons de Nuit pour faire la fête avec Eddy de Pretto, Orelsan, Clara Luciani et Arnaud Rebotini.
La tempête Miguel est passée. Le vendredi, le vent a soufflé fort sur une partie de la France et la Normandie n'y a pas échappé. Les Papillons de Nuit non plus. Mais tout est rentré dans l'ordre pour le deuxième jour du festival. Certes, le temps est branché en mode "shuffle", les éclaircies se battent en duel avec la pluie et les nuages. Mais cela ne semble pas gêner les festivaliers venus en masse. Avant qu'Eddy de Pretto monte sur scène, on les entend hurler "la pluie, la pluie, on t'******". Cela a marché, la pluie a filé.
Quelques minutes avant Eddy de Pretto, c'est le Prince Miiaou qui ouvrait les festivités. Affiche parfaite pour commencer une journée qui ne va faire que monter en puissance à mesure que le soleil s'incline. Le duo propose une musique rock parfois à la limite de l'expérimentale. Cinq albums à leur actif, pourtant le groupe n'est pas habitué aux grandes scènes. La chanteuse ne se prive pas pour leur dire et remercie infiniment le festival Papillons de Nuit pour cette opportunité. Elle sait aussi que ce concert est "le calme avant la tempête"... Pas Miguel donc, mais Eddy de Pretto. Il joue relativement tôt dans la journée. 18h15. Mais qu'importe, le public est largement présent. Il n'est plus seul sur scène, il est accompagné d'un batteur qui apporte encore plus de percutant à des textes déjà ciselés, crus et pleins de double sens. Des textes que les festivaliers connaissent par cœur. De "Kid" à "Beaulieu" en passant par "Random" ou "La Fête de trop".
Certainement pas la fête de trop
Le public des Papillons de Nuit est un public de connaisseurs et de mélomanes. À peine le show bouillant d'Eddy de Pretto terminé que le voilà qu'il glisse sur la scène voisine pour se laisser porter par le concert électrique de Clara Luciani. La jeune femme a vu sa notoriété croître avec sa Victoire de la Musique et c'est logiquement sa "Sainte Victoire" qu'elle parcourt sur scène. Lumineuse, la chanteuse est à l'aise. Seule femme parmi un groupe de musiciens masculins. Elle dédie d'ailleurs son titre "Drôle d'époque" aux femmes des Papillons, revisite une nouvelle fois "La Baie" de Metronomy et transforme le public en chorale sur "La Dernière Fois".
Ce public, il attendait surtout le local de la région : Orelsan. Alors oui, il vient de Caen, mais il est aussi chez lui à Saint-Laurent-De-Cuves, puisque c'est la troisième fois qu'il se rend aux Papillons de Nuit. Jouer à domicile, c'est particulier. Pour Orelsan et son public, c'est la communion totale. Il les taquine, les vanne, les console, les amuse, les fait danser. Les festivaliers répondent en scandant des "simple, basique", "bonne meuf", balance avec dextérité les paroles de "Défaite de famille". Ce samedi aux Papillons de Nuit était loin d'être une défaite ou la fête de trop... d'ailleurs, elle a continué tard dans la nuit aux rythmes des claviers classieux d'Arnaud Rebotini et des synthés de Kungs.