Le débat du 20 avril sur France 2 aura-t-il lieu ? Faute d'accord avec les candidats, la chaîne maintient son rendez-vous

Publié le 31 mars 2017 à 12h21, mis à jour le 31 mars 2017 à 12h38
Le débat du 20 avril sur France 2 aura-t-il lieu ? Faute d'accord avec les candidats, la chaîne maintient son rendez-vous

POLÉMIQUE - Après le retrait de Jean-Luc Mélenchon et les doutes exprimés par Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon au sujet du débat du 20 avril, la direction de France 2 recevait jeudi les états-majors des 11 candidats pour trouver une issue à la crise. Devant l'absence de consensus, la chaîne publique maintient le rendez-vous... Jusqu'au bout ?

Le débat du 20 avril sur France 2 aura-t-il lieu ? Ce jeudi, en fin d'après-midi, la direction de la chaîne convoquait les états-majors des 11 candidats pour trouver une "sortie de crise", alors que dans la foulée du renoncement de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon avaient fait part de leurs réserves à l'idée de débattre à 48h du premier tour. Après leur avoir proposé de nouvelles dates, ou une adaptation du format de l'émission pour intégrer d'éventuelles absences, France Télévisions déplorait, dans la soirée, l'absence de consensus. Et renouvellait son invitation à la date du 20 avril. Un casse-tête insoluble ? 

Dans une interview publiée ce vendredi matin dans Les Echos, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte se montre pragmatique. "Le service public est là pour garantir le débat démocratique. C'est pour cela que nous souhaitons organiser le seul débat à onze candidats sur une grande chaîne nationale", dit-elle, alors que BFMTV et CNews ont reçu l'accord des 11 candidats pour un débat sur la TNT, le 4 avril prochain. 

"Nous ne sommes arcboutés ni sur les dates, ni sur le format", insiste la patronne du groupe audiovisuel public. "J'entends les interrogations des candidats et la préoccupation du CSA", ajoute-t-elle. Afin de convaincre les récalcitrants, France Télévisions propose d'ouvrir ses antennes aux candidats le 21 avril, "pour permettre aux candidats qui auraient été mis en cause lors du débat par des éléments nouveaux de polémique électorale d’y répondre."

France 2 victime de ses "bad buzz" ?

C’est Jean-Luc Mélenchon, le premier, qui a semé le trouble. Mardi, il annonçait sur son blog son intention de ne pas participer au débat prévu le 20 avril sur France 2 entre les 11 candidats à l’élection présidentielle. S’il serait bien présent à celui organisé par BFMTV et CNews  le 4 avril, le candidat de La France Insoumise critiquait la proximité du rendez-vous avec le premier tour du scrutin, ne laissant que peu de temps pour réagir à une éventuelle polémique. Au-delà du 17 avril, c’est sûr : il n’en sera pas.

L’ancien sénateur socialiste s’en prenait également à la ligne éditoriale de la chaîne publique, s’appuyant sur les récents clashes dans "L’Emission Politique" pour refuser de devenir de la "chair à buzz". Des propos mal perçus par la direction du groupe France Télévisions qui, dans un communiqué envoyé à l’AFP, dénonçait des "attaques inacceptables". Et rappelait que "comme tous les candidats déclarés, Monsieur Mélenchon a reçu une lettre recommandée avec accusé de réception doublée d’un message mail le 31 janvier."

Pour que nous nous y rendions, il faudra que les conditions de la neutralité et de la loyauté du débat soient réunies
David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen

Le hic, c’est que cette politesse épistolaire ne convainc pas non plus Emmanuel Macron. Lors d’une conférence, mardi,  le candidat du mouvement En Marche estimait qu’"un débat suffira à onze, et pas un débat de dernière minute". Le lendemain, sur Europe 1, toujours aussi sceptique, il en appelait à la sagesse du CSA. Lequel, dans un communiqué publié quelques heures plus tard, dira partager les mêmes arguments que les deux candidats sur le timing du débat "vingt-quatre heures avant la période de réserve précédant le premier tour de l'élection présidentielle".

Fillon : "ou il y a tous les candidats ou le débat n'a pas de sens"

De là à ce que leurs concurrents se mettent à douter aussi. Mercredi, sur Public Sénat, c’est David Rachline, le directeur de campagne de Marine Le Pen, qui agitait "un vrai point d’interrogation (…) Pour que nous nous y rendions, il faudra que les conditions de la neutralité et de la loyauté du débat soient réunies", précisait-il, allusion à peine voilée à l’échange tendu, mardi soir, entre la patronne du FN et le journaliste David Pujadas sur le plateau de "L’Entretien Politique" sur France 2.

Parmi les membres du "top 5", seul Benoît Hamon a confirmé sa présence. De son côté, François Fillon a jugé jeudi sur RTL que si Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ne participaient pas à ce débat, "ça n'a aucun intérêt".  "Ou il y a tous les candidats ou le débat n'a pas de sens", a-t-il estimé.


Jérôme VERMELIN

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