Le prince Edward, ce fils si discret de la reine Elizabeth II

Publié le 13 septembre 2022 à 19h27

Source : TF1 Info

La reine Elizabeth s'est éteinte le 8 septembre, à l'âge de 96 ans.
Elle laisse derrière elle un héritage immense et quatre enfants, dont le petit dernier, Edward.
Méconnu, souvent dans l'ombre de ses aînés, le comte de Sussex n'en possède pas moins une place spéciale au sein de la famille royale.

Une personnalité qui s'est longtemps tenue à l'écart de la lumière des projecteurs. Né en 1964, le prince Edward est le dernier des quatre enfants de la reine Elizabeth II et du prince Philip. Il a vu le jour plus d'une dizaine d'années après l'accession de l'emblématique souveraine au trône d'Angleterre. Ainsi, il bénéficiait tout particulièrement de l'affection de sa mère, alors moins préoccupée par son statut et ses obligations monarchiques. "La reine Elizabeth adore ses enfants ainés, mais durant les premières années de son règne, elle a été contrainte de se concentrer essentiellement sur son rôle de monarque", explique la biographe Catherine Meyers dans son livre Charles : The Heart of a King.

Entre Cambridge et la Nouvelle-Zélande

Fort de cette proximité avec ses parents, Edward reçoit une éducation légèrement différente de celle de ses aînés. S'il est rapidement envoyé en pensionnat, à Gordonstoun (Écosse), il s'accorde, au terme de son cursus, une année sabbatique, en 1982. Il s'envole en Nouvelle-Zélande, où il travaille comme professeur durant deux semestres à la Whanganui Collegiate School. À son retour, il intègre la prestigieuse université de Cambridge - où il obtiendra un Bachelor of arts.

Les princes Andrew et Edward, avec leurs parents Philip et Elizabeth II, à Londres, en  1966.
Les princes Andrew et Edward, avec leurs parents Philip et Elizabeth II, à Londres, en 1966. - AFP

S'il rejoint ensuite un temps la Marine, il abandonne rapidement l'idée d'une carrière militaire. Il cède plutôt à sa fibre artistique. À la surprise générale, la Reine le soutient dans ce projet, même s'il ne portera pas vraiment ses fruits. À 23 ans, il devient assistant de production pour la société Really Useful Theatre Company - la compagnie Andrew Lloyd Webber -, dans le secteur du divertissement. Il participe notamment à la création de The Phantom of the Opera, Starlight Express et Cats. Fort de cette expérience, le prince Edward lance sa propre société de production, Ardent, en 1993. 

Un fort engagement humanitaire

Par la suite, le quatrième enfant d'Elizabeth II s'engage dans l'humanitaire. Il se consacre, aux côtés de son père - aujourd'hui décédé - au développement du programme The Duke of Edinburgh's Award (DofE), qui encourage les adolescents et jeunes Britanniques à développer leurs talents pour entrer à l'université. En 2015, il devient président de la fondation du même nom. Il a aussi largement soutenu les Jeux paralympiques de Londres, en 2012. 

Un mariage... à Windsor

Sur le plan sentimental, là aussi, il a bénéficié d'une plus grande latitude que le reste de la fratrie. Alors qu'Elizabeth et Philip avaient toujours vivement encouragé le mariage de leurs enfants aînés, ils se montrent beaucoup moins insistants sur ce point auprès du prince Edward. C'est finalement en 1993 qu'il rencontre Sophie Rhys-Jones, lorsqu'il l'engage comme attachée de presse pour l’une de ses œuvres caritatives. La connexion est immédiate. Le couple annonce ses fiançailles quelques années plus tard, le 6 janvier 1999. D'après la presse britannique, le divorce de Charles et Diana puis la mort tragique de cette dernière aurait retardé cet engagement. Les deux partenaires s'unissent le 19 juin 1999, dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor. Une petite entorse à la tradition, puisque tous les membres de la famille royale se sont mariés à l’abbaye de Westminster. Il est par ailleurs le seul de la fratrie à ne pas avoir divorcé. 

Au terme de la cérémonie, Edward hérite du titre de comte de Wessex et de celui de vicomte Severn. En revanche, lorsqu’il est devenu père à son tour, il n'a pas voulu imposer le poids de la monarchie à ses enfants. C’est la raison pour laquelle Louise et James ne portent pas de titres royaux (ils décideront eux-mêmes à leur majorité s'ils veulent les prendre ou y renoncer). Lui-même s'est ingénié à s'effacer, se faisant discret à l'ombre d'une monarchie qui a multiplié les scandales. Pas de séparation défrayant l'actualité, pas d'allure excentrique ni de sortie médiatique tonitruante... Chez les Windsor, Edward détonne. 


Maxence GEVIN

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