Les Journées nationales de l'archéologie veulent remettre les truelles à l'heure

par Judith KORBER
Publié le 18 juin 2015 à 13h43
Les Journées nationales de l'archéologie veulent remettre les truelles à l'heure

ÉVÉNEMENT - Les Journées nationales de l'archéologie se tiennent jusqu'à dimanche dans toute la France. Au programme : des conférences et des ateliers pour faire découvrir tous les métiers et les moyens de recherche de cette discipline. Une soixantaine de chantiers de fouilles seront également ouverts exceptionnellement au public. Metronews a pu visiter l'un d'eux situé à Bourgbarré, dans la banlieue de Rennes. Visite guidée.

Un peu de scientifiques, beaucoup d'Indiana Jones. L'archéologie fait partie de ces disciplines qui suscitent de nombreux fantasmes. Pour remettre les truelles à l'heure, le ministère de la Culture organise jusqu'à dimanche, dans toute la France, les Journées nationales de l'archéologie. En plus des conférences et des ateliers, 60 chantiers de fouille ouvriront exceptionnellement leurs portes au public. Metronews a pu visiter l'un d'eux situé à Bourgbarré, dans la banlieue de Rennes. Visite guidée.

Perdu au milieu des champs et de quelques maisons, le site s'étale sur 11 hectares à l'emplacement d'une future zone d'activité commerciale. Avant que les bulldozers ne rentrent en action, les sols ont été confiés pour quelques mois à l'Institut de recherches archéologiques préventives. Résultat : les vestiges de deux fermes de la fin de l'époque gauloise (IIe et Ier siècles av. JC) et un domaine gallo-romain (Ier-IIe siècles ap. JC) ont été mis à jour.

Construits en bois, ces habitats ont aujourd'hui entièrement disparu. ''Les traces sont ténues mais il y a beaucoup à dire dessus'', raconte Rudy Jemin, l'archéologue qui dirige les investigations. Sans son aide, n'espérez pas voir quoi que ce soit. A la place de ces simples trous, il visualise, lui, les fondations d'un enclos ou d'un grenier à grains. De même, un changement de couleur au niveau de la terre peut lui indiquer le tracé d'un fossé ou la présence d'un four. ''Autour de Rennes, il y a une ferme gauloise tous les 300 mètres. En comparant Bourgbarré avec d'autres sites, on peut déduire beaucoup de choses'', explique Rudy Jemin.

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Les ''poubelles'' de ces anciens habitants livrent également leurs lots d'informations. ''On a trouvé des tuiles cassées qui servaient pour les toitures, des tessons de céramique, des morceaux de cruche, des amas de poussières avec peut-être des pollens fossilisés... Aujourd'hui, on est capable de dater ces déchets à 15 ou 20 ans près'', détaille l'archéologue. Mais certaines découvertes demeurent des énigmes, comme cet amas de pierres brûlées, potentiels stigmates d'un incendie.

Grâce à ses explications, ce qui ne représentait à notre arrivée qu'un vaste espace de terre retournée se transforme en un lieu où vivaient il y a 2000 ans des familles, qui cultivaient des céréales, élevaient des animaux, travaillaient le métal pour construire des outils. Un voyage dans le temps fascinant.

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