EXPOSITION – Plus de 300 pièces – peintures, dessins sur silicone, photos – permettent de découvrir toute la culture du tatouage au musée du Quai Branly.
Ils l'ont dans la peau. Les tatoueurs et les tatoués font actuellement l'objet d'une très belle exposition au musée du Quai Branly. Conçue par Anne & Julien, les fondateurs de la revue
Hey ! Modern art & pop culture
, elle permet de découvrir toutes les facettes de cette pratique qui séduit un public de plus en plus large. En France, selon une étude Ifop de 2010, environ
10% de la population
est aujourd'hui tatouée. ''Je pense que ce phénomène est lié au fait que le corps est devenu un des derniers vrais espaces de liberté pour l'homme, même si se faire tatouer relève davantage d'une démarche intime que revendicatrice'', nous explique Julien.
identifier les criminels
Quai Branly oblige, les premiers espaces sont consacrés aux dimensions historiques et ethnologiques du tatouage, dont les plus vieux témoignages remontent à la Préhistoire. La momie d'Ötzi, qui vécut il y a 5 000 ans, comporte ainsi pas moins de 57 tatouages. Cette pratique rituelle de certains peuples asiatiques et océaniens est présentée ici à travers des photos, des morceaux de peau conservés dans du formol ou des crânes tatoués. En Europe, ces dessins indélébiles, réprimés par le christianisme, étaient au départ réservés à l'identification d'individus dangereux. Ce n'est qu'au XIXe siècle que l'acte est devenu volontaire et s'est répandu tout d'abord dans les milieux criminels comme le montre une série de photos prises entre 1920 et 1940 dans un laboratoire de la police lyonnaise.
Une large partie de l'exposition est ensuite consacrée à l'univers actuel du tatouage. Trente tatoueurs, des maîtres chez qui la liste d'attente peut atteindre les deux ans, ont été sollicités pour l'événement. Photos de corps recouverts d'encre, présentations de projets, tatouages sur des moulages en silicone permettent de se rendre compte de l'étendue de cet art en constante évolution. ''Nous voulions montrer cette esthétique qui est partagée dans le monde entier et qui transforme le corps en toile. C'est une culture à part entière'', déclare Julien. Impossible de le contredire quand on voit les réalisations végétales éclatantes de couleur du Japonais Horiyoshi III, les dragons du Français Tin-Tin ou l'étonnant travail très abstrait du tatoueur tchèque Musa.
''Tatoueurs tatoués'' jusqu'au 18 octobre 2015 au musée du
Quai Branly
, Paris VIIe. Infos : 01 56 61 70 00. Tarifs : de 7 à 9 €.
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