Marisa Bruni-Tedeschi : "Nicolas Sarkozy est un homme exquis"

Publié le 25 mai 2016 à 12h47
Marisa Bruni-Tedeschi : "Nicolas Sarkozy est un homme exquis"

INTERVIEW – Elle est presque aussi célèbre que ses enfants. Marisa Bruni-Tedechi, publie ses mémoires : "Mes chères filles, je vais vous raconter" (éditions Robert Laffont). Dans cet ouvrage savoureux, la mère de Carla Bruni et de Valéria Bruni-Tedeschi, et accessoirement belle-mère de Nicolas Sarkozy, lève le voile sur sa vie et celle de sa célèbre famille.

Ecrire ses mémoires, est-ce un exercice imposé quand on atteint un certain âge ?
Non pas vraiment. Je n'avais jamais pensé à écrire un livre. Mais en racontant des choses de mon passé à mes filles, je me suis rendue compte qu'elles ne savaient rien de ma vie jusqu'à mes 16 ans. J'ai commencé à écrire et à leur faire lire des petits textes. Toutes les deux m'ont dit : "Maman, pourquoi tu n'en fais pas un livre ?"

Vous ne vouliez pas au départ ?
Non, pas vraiment, parce que je raconte beaucoup de vérités qui risqueraient de choquer. Sans savoir que j'écrivais, les éditions Robert Laffont m'ont approchée. J'ai donc fait lire mon livre à mes filles en me disant que si j'avais leur accord, je le publierai. Et toutes les deux ont beaucoup aimé.

Vous avez eu une vie très romanesque…
C'est vrai que j'ai rencontré beaucoup de gens fabuleux. Parce que dans ma vie, au fond, je n'ai rien fait d'extraordinaire mais j'ai croisé du monde.

"Mon livre voyage avec ses petits scandales"

Vous êtes d'ailleurs d'une très grande honnêteté. Vous n'avez pas cherché à masquer la réalité ? 
Non, pas du tout. Mon livre voyage avec ses petits scandales, ces vérités vont déranger pas mal de personnes, surtout dans la famille de mon mari. Mais j'ai lu beaucoup d'autobiographies et je me suis ennuyée à mort parce que les gens ne parlent que de leur carrière. Quelle barbe, on s'en fiche ! A part celle de Depardieu, que j'ai aimée car elle était sincère, la plupart des biographies sont ennuyeuses.

Vous évoquez notamment l'histoire du père biologique de Carla Bruni. C'est un chapitre qui a fait beaucoup couler d'encre. 
On a l'impression que les gens découvrent cette histoire alors qu'on en avait déjà beaucoup parlé. Le père de Carla est d'ailleurs venu à son mariage avec Nicolas Sarkozy et aujourd'hui, on se fréquente tous. On m'interroge encore sur cet épisode mais j'ai déjà tout dit : j'ai eu un amour pour un jeune homme dont je suis tombée enceinte. Ce que ma fille m'a reproché, ce n'est pas tellement de l'avoir eue avec un autre homme, mais c'est de ne pas lui avoir dit. Ça, je le regrette, mais dans les familles autrefois on ne parlait pas de ces choses-là. Mais il doit y en avoir un paquet, de ce genre d'histoires (Rires).

Vous consacrez un chapitre à votre beau-fils, Nicolas Sarkozy, que vous appréciez énormément. 
Oui, la partie consacrée à l'ancien président est minime mais je l'ai écrite avec beaucoup de cœur. C'est un homme qui s'est beaucoup attaché à notre famille, il est exquis et attentionné. C'est un véritable animal politique, il a ça dans le sang. Il aime la bagarre, les difficultés, la bataille. Moi, politiquement je suis nulle. 

 

"La mort d'un fils, ça ne vous lâche jamais"

Nicolas Sarkozy a-t-il lu le livre ? 
Je ne sais pas ! Il l'a reçu mais il ne m'a pas encore fait de commentaires. La seule chose que je lui ai dite c'est que j'espérais vendre plus de livres que lui (Rires) !

Le chapitre sur la mort de votre fils Virginio a-t-il été difficile à écrire ? 
Non, parce que j'y pense tous les jours. C'est venu très spontanément. J'avais déjà revécu tout cela dans le film de Valéria, "Un château en Italie". La mort d'un fils, ça ne vous lâche jamais.

Avez-vous censuré des choses ? 
La seule chose dont je n'ai pas parlé, c'est de la vie sentimentale de mes filles, Valéria et Carla, car ça ne me regarde pas. J'évoque quelques-unes de leurs histoires quand elles étaient jeunes, comme l'amour de Valéria pour ce garçon qui est mort. Mais ce n'était pas le sujet du livre. Pour moi en revanche, je ne me suis pas censurée ! 
 


Marisa, une femme libre et qui se fiche du qu'en dira-t-on.
Marisa, une femme libre et qui se fiche du qu'en dira-t-on.

"Ce livre va fâcher beaucoup de personnes"

Est-ce jubilatoire de tout balancer ? 
Oui, c'est jubilatoire même si ça va fâcher beaucoup de personnes. J'ai croisé deux cousins de la famille de mon père l'autre jour et ils ne m'ont pas saluée. Pourtant, je trouve que le chapitre sur mon papa est très correct. Je ne sais pas ce qui ne leur a pas plu. D'autres m'écrivent car ils ne sont pas contents de ne pas être cités !

Le piano est-il encore votre grande passion ? 
Oui, j'en joue tous les jours même si là c'est compliqué car je n'ai pas beaucoup de temps entre la promotion de mon livre et mes petits-enfants. Mais ça me permet de me maintenir en forme, comme le sport.

Il paraît que vous voulez accueillir des réfugiés ? 
Oui, je suis en train de trafiquer pour pouvoir accueillir deux migrants avec un enfant dans le deux-pièces que j'ai en bas de chez moi. Mais ce n'est pas facile. C'est un geste minime, une goutte d'eau mais quand on voit les photos de ces gens dans l'eau ou l'enfer de Calais, on ne peut pas rester sans rien faire.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? 
Je n'ai pas beaucoup d'années devant moi. Si mon cerveau et mes jambes tiennent, j'ai peut-être 10 bonnes années encore. J'espère pouvoir continuer à m'occuper de mes petits-enfants et leur inculquer l'amour de la musique. A la rentrée, je vais m'activer pour leur ouvrir ce monde merveilleux qui a été très important pour moi. Les migrants et la musique, ça fait déjà pas mal non ? (Rires ).

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Mes chères filles, je vais vous raconter, de Marisa Bruni-Tedeschi, éditions Robert Laffont, 306 pages, 19 euros.


Rania HOBALLAH

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