Meurtre, survie et love story : le best-seller "Là où chantent les écrevisses" arrive au cinéma

Publié le 16 août 2022 à 11h51

Source : Sujet TF1 Info

Olivia Newman signe une adaptation fidèle et émouvante du roman de Delia Owens, vendu à plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde.
Kya, une jeune femme qui a grandi seule dans les marais de Caroline du Nord, est accusée de meurtre le jour où son ancien amant est retrouvé mort.
Une poignante quête de survie portée par la magnétique Daisy Edgar-Jones, en salles mercredi 17 août.

Certaines histoires vous hantent plus que d’autres. Celle concoctée par Delia Owens a déjà marqué plus de 10 millions de lecteurs dans le monde. Biologiste américaine spécialiste de la faune, elle se décide à écrire son premier roman à l'approche de la soixantaine. Le projet mettra près de dix ans à arriver en librairies. Publié à l’automne 2018, Là où chantent les écrevisses trouve immédiatement son public. Absorbée par le récit, l’actrice Reese Witherspoon ne tarde pas à racheter les droits pour le cinéma avec sa société Hello Sunshine avant que le livre ne connaisse un regain d’attention pendant le confinement.

Reese Witherspoon l'a lu "en un jour peut-être deux"

"Je l’ai lu probablement en un jour, peut-être deux", raconte-t-elle dans les notes de production. "Je suis tombée amoureuse du livre", nous confirme la réalisatrice Olivia Newman. Son actrice principale, Daisy Edgar-Jones, non plus n’a pas pu le lâcher. Tout comme nous. "C’est le genre de livre impossible à reposer, on ne peut pas le refermer. Et puis il y a cette fin, qui est vraiment un choc. Le monde décrit est si immersif", insiste l’actrice britannique que le tout Hollywood s'arrache. Le monde en question, c’est celui de Kya Clark que les habitants de sa ville de Caroline du Nord préfèrent appeler "la fille du marais".

L'actrice et productrice Reese Witherspoon entourée des acteurs Harris Dickinson (Chase Andrews), Daisy Edgar-Jones (Kya Clark) et Taylor John Smith (Tate Walker) sur le tournage du film "Là où chantent les écrevisses".
L'actrice et productrice Reese Witherspoon entourée des acteurs Harris Dickinson (Chase Andrews), Daisy Edgar-Jones (Kya Clark) et Taylor John Smith (Tate Walker) sur le tournage du film "Là où chantent les écrevisses". - Sony Pictures

Mise au ban de la société, Kya grandit seule dans ce bout de territoire sauvage de l’Amérique des années 1950-1960. De chapitre en chapitre, Delia Owens plonge le lecteur dans le quotidien difficile de cette enfant qui, abandonnée par sa famille, grandira seule en pleine nature. Humiliée, ostracisée, la jeune femme indépendante qu’elle est devenue sera accusée du meurtre de son amant Chase Andrews quand il sera retrouvé mort. Titre aussi énigmatique que son héroïne, Là où chantent les écrevisses est un dicton qu’utilisait souvent la mère de l’autrice, l’incitant à aller jouer dans cet endroit où on ne fait qu’un avec la nature. 

Il y en a pour tous les goûts. Il y a une enquête pour meurtre, une histoire d’amour épique ainsi qu’une lettre d’amour à la nature et à la survie
Daisy Edgar-Jones

L’atmosphère moite du livre, qui transpire dans les mots de Delia Owens, semblait inadaptable. Mais Olivia Newman, sur un scénario de Lucy Alibar, traduit avec une grande fidélité ce qui se joue sur 384 pages. Comme l’impression de voir défiler à l’écran ce que nos lectures avaient imaginé. "Même si vous n’avez pas lu le livre, il y a une grande quantité d’éléments dans le film que vous pouvez apprécier, précise Daisy Edgar-Jones auprès de TF1info. Il y en a pour tous les goûts. Il y a une enquête sur un meurtre, une histoire d’amour épique ainsi qu’une lettre d’amour à la nature et à la survie."

Sans elle, Là où chantent les écrevisses n’aurait pas la même saveur. Car tout le film repose sur ses épaules au final pas si frêles. "Le plus difficile a été de trouver comment tisser ensemble tous les différents fils de l’histoire. Dans le livre, nous avons le point de vue d’autres personnages mais j’ai voulu qu’on soit avec Kya autant que possible, qu’elle soit notre point d’ancrage", insiste Olivia Newman. Caster Daisy Edgar-Jones, fascinante une fois de plus, a été une évidence. 

"Kya est très timide et maladroite, mais quand vous la mettez dans une situation difficile, elle va trouver un moyen de survivre. Et elle le fait grâce à ses observations de la nature", poursuit la cinéaste. "Nous avions besoin d'une actrice qui puisse vraiment ressentir sa vulnérabilité et sa tendresse, mais aussi de quelqu'un qui ait cette grande force et ce grand sens de l'estime de soi. Daisy est très différente de Kya mais elle a été capable de s'emparer superbement de tous les aspects du personnage", reconnaît la réalisatrice qui "ne voulait rien perdre du roman"

Sterling Macer Jr. (Jumpin) et Michael Hyatt (Mabel) dans "Là où chantent les écrevisses"
Sterling Macer Jr. (Jumpin) et Michael Hyatt (Mabel) dans "Là où chantent les écrevisses" - Sony Pictures

Sauf que dans son passage du livre au film, "il a fallu faire des sacrifices" pour condenser le récit en deux heures. Comme dans toute adaptation, certains passages ont été remaniés, d'autres ont disparu. On regrette de notre côté voir deux personnages essentiels du roman perdre quelque peu en épaisseur au cinéma. Mabel et Jumpin, couple d’Afro-américains qui aident la jeune Kya, incarnaient dans le roman la société ségrégationniste des États-Unis de l’époque. Olivia Newman nous assure avoir "travailler avec des historiens et des consultants" pour "saisir la période avec précision". 

"Si Kya se lie à Mabel et Jumpin, c'est parce que ce sont aussi des personnes marginalisées dans cette ville, d'une manière très différente. Ils sont les seuls à la prendre vraiment sous leur aile. Vous avez une idée de la façon dont on leur parle dans plusieurs scènes", martèle-t-elle. "La compassion qu’ils ont pour Kya ne peut être comprise que par ceux qui ont aussi été ostracisés et marginalisés dans leur société. Ils ne font pas tout pour elle mais ils lui donnent le pouvoir de s’autonomiser, comme n’importe quel bon parent le ferait", affirme de son côté Sterling Macer Jr, l’interprète de Jumpin. 

On a besoin de plus d’histoires comme celles de Kya, de vraies personnes qui font des choses extraordinaires
Taylor John Smith

Et si Kya était en fait à sa manière une véritable super-héroïne ? "J’adore ! Je suis absolument d’accord", s’enthousiasme Daisy Edgar-Jones. "Elle connaît tellement de revers et pourtant elle se relève, elle continue à avancer. Et elle finit par s’épanouir. C’est aussi un peu une dure à cuire", sourit-elle. "Aucun des super-héros que je connais ne porte une cape. On a besoin de plus d’histoires comme celles de Kya, de vraies personnes qui font des choses extraordinaires", acquiesce Taylor John Smith, qui joue Tate, l’ami d’enfance du personnage. 

Sony Pictures

Kya n’a pas de cape, pas de chaussures non plus pendant une partie du film, mais une force de caractère très inspirante qui, après avoir séduit les lecteurs, a aussi tapé dans l’œil du box-office américain. D’un budget – modeste pour Hollywood - de 24 millions de dollars, Là où chantent les écrevisses en a rapporté 17 millions dès son premier week-end d’exploitation.


Delphine DE FREITAS

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