Michael Fassbender : "Alicia Vikander est une comédienne et une femme extraordinaire"

Propos recueillis par Marilyne Letertre
Publié le 5 octobre 2016 à 7h30
Michael Fassbender : "Alicia Vikander est une comédienne et une femme extraordinaire"
Source : StudioCanal

INTERVIEW – En attendant de le découvrir dans l’adaptation très attendue du jeu vidéo "Assassin’s Creed" le 21 décembre, l'acteur Michael Fassbender n joue un gardien de phare tiraillé entre sa conscience et son amour pour sa femme, interprétée par Alicia Vikander, sa compagne à la ville, dans "Une vie entre deux océans". Rencontre.

Vous êtes paraîti-il un grand fan de Blue Valentine. En quoi Une vie entre deux océans, également réalisé par Derek Cianfrance, s’en rapproche-t-il ? 

Derek a l’art de sublimer des histoires universelles, très vraies : après la rupture dans Blue Valentine, il s’intéresse ici au désir d’enfant. J’ai été très touché par l’histoire déchirante de ce couple amoureux qui lutte pour fonder une famille. Après plusieurs fausses couches qui les ont traumatisés, la providence leur envoie un enfant qu’ils décident de garder en secret. C’est une histoire profondément humaine qui défend par ailleurs des valeurs anciennes, malheureusement considérées comme un peu désuètes. 

C’est à dire ? 

Aujourd’hui, nous sommes trop gâtés : nous pouvons voyager facilement, nous consommons sans réfléchir... Alors qu’à cette époque, tout était compliqué et donc plus responsable : quand on tuait un animal, on utilisait tout, on ne gâchait rien. Et quand les choses devenaient difficiles, on ne s’enfuyait pas, on affrontait les difficultés. C’est ce que fait Tom après avoir pris cet enfant qui n’est pas le sien : il assume ses choix et les conséquences. Quand j’ai découvert ce personnage, stoïque, fiable, loyal, je me suis dit que je devrais m’en inspirer. 

Les grands mélos classiques font partie de votre culture ? 

Je suis un fan du Pont de la rivière Kwai, Lawrence d’Arabie, Autant en emporte le vent. Ces films avaient le don de vous emporter mais ils sont de plus en plus rares aujourd’hui. Le problème avec le cinéma, c’est que lorsqu’une formule marche, on l’use jusqu’à l’os et on oublie qu’il peut y avoir d’autres façons de raconter des histoires. Une vie entre deux océans marque un retour à un cinéma classique que l’on avait oublié.

Comment avez-vous travaillé avec Derek ? 

Intensément ! Derek est un réalisateur très exigeant : il est capable de vous filmer en train de couper un oignon pendant 35 minutes ! Il cherche des moments de vie et d’erreurs : c’est un fan de l’échec, comme Steve McQueen (le réalisateur de Shame et Hunger, ndlr) qui, il y a quelques années, m’avait dit "Echoue, et après tu échoueras mieux". C’est une façon de nous inciter à baisser les armes, à n’avoir peur de rien, à tout tenter. 

Avez-vous trouvé cette même intensité avec Alicia Vikander ? 

L’alchimie a été immédiate. Alicia m’a impressionné : elle est concentrée, déterminée, très bosseuse et n’a pas peur de rendre son personnage antipathique. Certains acteurs jouent pour être aimés du public mais souvent, cela ne rend pas justice au film. Mais Alicia est très courageuse. Elle a aussi ce truc d’ex danseuse de ballet, comme Mia Wasikowska avec qui j’avais joué dans Jane Eyre : elle est très endurante, très disciplinée. C’est une comédienne et une femme extraordinaire.


Propos recueillis par Marilyne Letertre

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