Michael Keaton dans "Spotlight" : "Nous avons une responsabilité vis-à-vis des victimes de ces agressions pédophiles"

Publié le 26 janvier 2016 à 16h00
Michael Keaton dans "Spotlight" : "Nous avons une responsabilité vis-à-vis des victimes de ces agressions pédophiles"

SCANDALE – Après son retour au sommet dans "Birdman" l’an passé, l’acteur prend la tête d’une équipe de journalistes d’investigation dans "Spotlight", film d’enquête de Tom McCarthy sur des affaires de pédophilie au sein de l’Eglise catholique américaine. Rencontre avec un comédien accro à l’info.

Comment avez-vous travaillé avec Walter Robinson, le journaliste que vous incarnez ?
J’ai regardé des vidéos de lui pour apprendre à le connaître, voir comment il bougeait, étudier sa voix, choper ses mimiques. Je suis ensuite allé le rencontrer à New York. Nous avons assez peu parlé de l’affaire mais je l’ai laissé imprégner mes pores un par un. Je crois que la façon dont se comportent physiquement les gens en dit beaucoup sur qui ils sont.

Etes-vous un lecteur de presse assidu ?

Totalement. J’ai même suivi un cours de journalisme à la fac : j’ai pensé en faire mon métier pendant un temps. Je suis très admiratif des journalistes de la trempe de Robbie. L’affaire de pédophilie au sein de l’Eglise dont parle Spotlight était horrible mais l’équipe du Boston Globes a toujours surmonté l’horreur, ses coups de déprime et tous les obstacles pour aller au bout de l’enquête et aider les victimes.

Connaissiez-vous bien cette affaire ?
Je suis américain, j’ai été élevé dans la tradition catholique et je lis au moins deux quotidiens par jour, le New York Times et le L.A. Times : cette affaire m’avait évidemment interpellé. Tous les acteurs, moi y compris, se sont senti investis d’une responsabilité vis-à-vis des journalistes de Spotlight et surtout vis-à-vis des victimes de ces agressions pédophiles.

Quel regard portez-vous sur la crise de la presse actuelle ?
C’est terrible mais tout n’est pas perdu : l’information se déplace sur le web où il y a de plus en plus de choses intéressantes, du vrai bon journalisme. Certes, la démocratisation de la presse a des effets négatifs comme la surenchère ou le fait que n’importe qui fasse passer n’importe quoi pour une info, mais elle a aussi du bon : l’accès direct à l‘info, du contenu de qualité qui n’a plus sa place dans le papier, la rapidité de circulation... Avec un peu de chance, ce film fera d’ailleurs naître des vocations chez les jeunes.

Et quelle est votre propre relation avec la presse ?
Je ne me plains pas. Il y a eu des erreurs ou des inexactitudes mais personne n’a jamais écrit que j’avais tué ma mère. De toute façon, je ne lis pas ce qui se dit sur moi : le reste est bien plus passionnant.

Après Birdman, ce film assoit votre retour en grâce à Hollywood.
Je suis simplement ravi de travailler à nouveau et qu’on me propose de beaux rôles. Comme dans The Founder, mon prochain film dans lequel je joue Ray Kroc, le créateur de McDonald's. C’est une histoire américaine par excellence : le bien et le mal, le capitalisme et l’esprit d’entreprenariat... Le portrait d’un type aussi complexe que fascinant !



 

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La rédaction de TF1info

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