"Une Affaire française" : la mini-série sur l'affaire Grégory veut donner "le point de vue de tous les protagonistes"

Propos recueillis par Rania Hoballah
Publié le 17 septembre 2021 à 14h00
L'affaire Grégory, une sombre histoire de secrets de famille et de vengeance.
L'affaire Grégory, une sombre histoire de secrets de famille et de vengeance. - Source : CAROLINE DUBOIS / CHEYENNE / TF1

DÉCRYPTAGE – TF1 dévoile lundi sa mini-série en 6 épisodes qui revient sur l'affaire Grégory. Les producteurs du projet racontent à LCI les coulisses de fabrication de cette fiction consacrée à un fait divers qui déchaîne toujours les passions.

C'est une des plus grandes énigmes judiciaires de notre époque. Lundi 20 septembre, TF1 dévoilera Une affaire française, sa mini-série sur l'affaire Grégory. Le meurtre de ce petit garçon de 4 ans, retrouvé noyé dans la Vologne en 1984, pieds et poings liés, continue de soulever les passions et les interrogations, plus de 37 ans après le drame. Qui a tué l'enfant ? Et pourquoi ? Qui est ce mystérieux corbeau qui revendique le crime ? 

Réalisée par Christophe Lamotte (Le Premier Oublié, La Part du Soupçon), et créée par Jérémie Guez (Sons of Philadelphia, Bluebird) et Alexandre Smia (Le Bureau des Légendes), Une affaire française nous replonge avec précision et émotion dans cette tragédie qui a connu de nombreux rebondissements. Aimée Buidine et Julien Madon, les coproducteurs de la mini-série, nous en disent plus sur ce projet qui revendique sa neutralité.

Pourquoi une fiction sur l'affaire Grégory ?

Aimée Buidine : La fiction est née de l'envie des créateurs, Jérémie Guez et Alexandre Smia, de proposer une série d'anthologie autour de faits divers devenus des faits de société. Et le premier cas auquel ils ont pensé, c'est l'affaire Grégory, dont on entend parler depuis toujours, et qui fascine tout le monde. 

Quel est le parti pris de la série ? 

Aimée Buidine : L'idée était de s'emparer de cette histoire de façon immersive, mais sans jamais verser dans le sensationnalisme. Dès le départ, il y avait cette idée de série chorale qui donne le point de vue de tous les protagonistes. Cette affaire n'étant toujours pas résolue, il fallait être très précautionneux. 

Nous n'avons contacté personne, pour respecter la neutralité de la série
Julien Madon

La fiction donne-t-elle un nouvel éclairage sur l'affaire ? 

Julien Madon : Oui, mais d'un point de vue sociétal, pas judiciaire. Ce qui nous intéressait, c’était de voir comment, à l'aune de l'information en continu, cette affaire marque le début de cette ère-là. À l'époque, les médias se sont immiscés dans l'intimité des gens et ils n'ont pas hésité à influencer l'enquête et la justice. Aujourd'hui, ça s'est banalisé, mais à l'époque, c'était étonnant de voir ça. 

Avez-vous demandé la permission aux protagonistes de l'affaire, notamment les parents, avant de produire la série ? 

Julien Madon : Nous n'avons contacté personne, pour respecter la neutralité de la série. Soit on contactait tout le monde, soit on ne contactait personne. Cependant, en accord avec la chaîne, nous avions appelé une des avocats des époux Villemin avant l'annonce du tournage, parce que c'est leur histoire intime. Nous voulions les informer. Mais il s'avère qu'ils étaient déjà au courant, car ils avaient eu l'information sur Internet d'un casting pour la fiction.

Vous attendez-vous à des réactions passionnées lors de la diffusion ? 

Julien Madon : J'espère surtout qu'il y aura un débat sur l'intervention des médias dans cette affaire, ainsi que sur le traitement juridique et l'acharnement dont a été victime cette famille. Mais nous sommes droits dans nos bottes, et nous estimons que la série n'est pas franchement attaquable.


Propos recueillis par Rania Hoballah

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