Interview

Cindy Fabre à la tête de Miss France : "Geneviève de Fontenay est la première que j’ai appelée"

Propos recueillis par Delphine DE FREITAS
Publié le 5 octobre 2022 à 15h10

Source : Sujet TF1 Info

Nommée directrice du concours de beauté il y a tout juste un mois, Miss France 2005 prend peu à peu ses marques dans ses nouvelles fonctions.
Avant de s’envoler pour la Guadeloupe avec les candidates à Miss France 2023, la Normande a répondu à nos questions.

Elle décrit son planning comme un "bon jeu d'équilibriste". C'est vrai que le nouveau quotidien de Cindy Fabre ressemble à celui d'un funambule constamment en action. Cheffe de projet et associée dans une société spécialisée dans l'évènementiel à Dijon, elle occupe depuis début septembre la direction du concours Miss France après le départ de Sylvie Tellier. "Ça va, je rentre un peu plus dans des sujets liés à la production de l'émission. C'est plaisant", nous assure la Normande de 37 ans avec le même sourire qui avait charmé les Français un soir de décembre 2004.

Élue Miss France 2005, elle partagera son expérience et ses bons conseils avec les candidates de la promotion 2023 lors de leur voyage de préparation en Guadeloupe en novembre. "J’ai bloqué la semaine dans mon agenda pour venir avec elles. C’est important pour moi de les accompagner une bonne partie du séjour", glisse-t-elle. C'est à la gare de Lyon à Paris, où l'attendait son train pour rentrer en Côte-d'Or, que nous l'avons rencontrée mardi 4 octobre.

Vous n’étiez pas la plus médiatique des anciennes Miss France. Avez-vous demandé "pourquoi moi ?" à Alexia Laroche-Joubert quand elle vous a contactée pour diriger le concours ?

Ça aurait été vexant de lui dire "pourquoi moi ?" (elle rit). Elle cherchait une entrepreneuse qui travaille beaucoup, pas une jeune femme médiatique. On me demande juste de travailler et d’apporter des idées, c’est ce que je sais faire le mieux. On a besoin de mettre la main dans le cambouis pour comprendre comment ça se passe et continuer à faire évoluer le concours.

Le règlement a changé, permettant notamment aux mères de famille de concourir. 2023, c’est l’année du renouveau pour Miss France ?

On n'est pas sur du renouveau, on est juste sur une évolution. Si on jette un petit coup d'œil en arrière, le concours a évolué chaque année. C'est pour ça qu'il est toujours autant suivi par les spectateurs. Le règlement a changé en juin, celui de Miss Univers a évolué dans le même sens en juillet. Pour une fois, on est précurseur face aux Américains et ça, c'est super ! (elle rit)

Vous insistez sur le fait que vous ne remplacez pas Sylvie Tellier, comme Sylvie n’avait pas remplacé Geneviève de Fontenay. Vous n’avez d’ailleurs pas le même titre, car vous êtes "directrice du concours Miss France". Votre expérience dans l’événementiel, ce sera la clé de voûte de votre rôle ?

Tout à fait. Les missions restent les mêmes. La différence, c'est tout simplement que je ne suis pas salariée de la société Miss France. Ma force, c'est mon parcours dans l'événementiel. Le fait que je continue à être associée dans la société EMA Events me permet aussi d'avoir un regard extérieur, d'apporter des idées nouvelles et d'aborder d'autres aspects que ceux propres aux Miss France.

C’est important d’avoir un pied-à-terre où tout se passe, en région. Il n’y a pas que Paris
Cindy Fabre

Vous êtes installée à Dijon, où vous vivez avec votre fils. C’est un clin d’œil à votre amour des régions ?

Mon amour pour la France et pour les régions, c’est quelque chose qu’on ne peut pas m'enlever. Quand on me demande d’où je viens, je réponds que je suis née à Cosne-Cours-sur-Loire dans la Nièvre. J'ai grandi et j’ai été élue en Normandie. J’ai des origines guadeloupéennes, toute ma famille est en Guadeloupe et je suis revenue vivre du côté de la Côte-d'Or. J’ai aussi vécu à Paris et dix ans sur la Côte d’Azur. Donc, vous voyez, je connais parfaitement les régions ! C’est important d’avoir un pied-à-terre où tout se passe, en région. Il n’y a pas que Paris. Les 30 Miss sont des candidates régionales. Cet amour de la France, je l’ai grâce à Geneviève de Fontenay.

C’est d’ailleurs à elle que vous avez réservé votre premier coup de fil en tant que directrice du concours…

C’est la première personne que j’ai appelée, très tôt le matin. Mon éducation m’a appris qu’il fallait toujours être reconnaissant envers ceux qui ont changé votre vie. Et Geneviève a changé la mienne. Je lui en serai toujours reconnaissante. C’était important pour moi qu’elle n’apprenne pas la nouvelle d’une autre bouche que la mienne.

Tous les ans, ce sont les mêmes critiques qui reviennent au sujet des concours Miss : anti-féministes, avilissants… Avez-vous rôdé votre discours ?

On n'a pas besoin de rôder notre discours. Il faut que les gens fassent ce constat simple. À partir du moment où une femme assume son choix, on n'a pas besoin de contredire ni de juger ce qu'elle fait. Nous ne jugeons pas les candidates puisque ce sont elles qui décident de s'inscrire. Et le féminisme, c'est ça : c'est respecter le choix des femmes. 

Tout juste élue Miss France 2005 le 4 décembre 2004 à Tours, la Normande Cindy Fabre est couvée du regard par la dame au chapeau Geneviève de Fontenay.
Tout juste élue Miss France 2005 le 4 décembre 2004 à Tours, la Normande Cindy Fabre est couvée du regard par la dame au chapeau Geneviève de Fontenay. - ALAIN JOCARD / AFP

Que penserait la jeune Cindy élue un soir de décembre 2004 de la Cindy qui s’apprête à vivre sa première élection en tant que directrice du concours qui a changé sa vie ?

À aucun moment je n’aurais imaginé ça ! J’ai mis du temps à comprendre ce qui m’arrivait à 19 ans. J’étais jeune, on n’avait pas les réseaux sociaux. L’aventure était un peu obscure. On savait juste que la Miss élue partait avec Geneviève de Fontenay pendant un an. Donc imaginer que des années après, je prendrai la tête du concours… On est vraiment sur un Retour vers le futur (elle rit) !

Vous auriez participé à Miss France si vous aviez eu 19 ans en 2022 ?

J’aurais foncé parce que c’est une réelle opportunité. Il y a un vrai accompagnement et des carrières se créent ensuite.

Amandine Petit nous disait qu’elle avait pris dix ans d’expérience pendant son année de Miss France…

Je dirais à peu près cinq ans, dix c'est beaucoup (elle sourit). On prend énormément en maturité et en assurance. On mène une vie à 100 à l'heure, voire à 1000. On aborde différentes activités, différents secteurs. Diane Leyre, Miss France 2021, est sur Virgin Radio le matin, à la mi-journée, elle assiste à un défilé de mode et l’après-midi, elle part en région pour élire une Miss. Le soir, elle est de retour à Paris pour attaquer la matinale le lendemain. Aucune formation en France ne permet de s'adapter aussi vite à ce genre d'emploi du temps. Hormis un ministre (elle rit) !

Plus de la moitié de la promotion 2023 a été élue. Avez-vous pu regarder les premiers profils des candidates ? 

J’ai assisté à certaines élections, mais je ne regarde jamais les candidates en amont. Je préfère les découvrir moi-même. Les photos ne veulent rien dire, je parle beaucoup d’âme. J’ai besoin de les voir se mouvoir, s’exprimer, rigoler, profiter pour découvrir quelle âme se dégage du groupe.

L’an prochain, on vous retrouve à l’animation du concours sur TF1 ?

Paraît-il ! (elle rit) Ça va être un vrai stage d’observation cette année (elle rit de plus belle).


Propos recueillis par Delphine DE FREITAS

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