Clémence Botino : "Si je dois garder mon titre de Miss France quelques mois de plus, je le ferai"

Publié le 6 novembre 2020 à 17h20, mis à jour le 27 novembre 2020 à 15h55

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW - La Guadeloupéenne de 23 ans devrait passer le flambeau à une nouvelle reine de beauté en décembre au Puy du Fou. Une cérémonie encore en suspens en raison de la crise sanitaire, mais qui sera "un des plus beaux primes de l’histoire du concours", promet Miss France 2020.

Elle aura connu un règne des plus étranges. Une pandémie mondiale, un confinement et un incendie dans l'immeuble de son appartement de fonction. Mais Clémence Botino n'a "aucun regret" sur son année en tant que Miss France, qui doit prendre fin avec le sacre de Miss France 2021. 

Programmée pour la mi-décembre au Puy du Fou, l'élection marquant le centenaire du concours n'est pourtant pas encore assurée en raison de la pandémie de coronavirus et des nouvelles mesures que pourrait prendre le gouvernement pour endiguer la deuxième vague. Mais une certitude, la jeune Guadeloupéenne de 23 ans finira bien par passer le relais à une nouvelle jeune femme. "Je ne peux pas être la Miss France qui traîne. À un moment où a un autre, je vais pouvoir rendre mon titre", nous a-t-elle expliqué lors d'un entretien par Zoom.

Clémence Botino, Miss France 2020, sur le tapis rose du festival Canneséries en octobre 2020 à Cannes.
Clémence Botino, Miss France 2020, sur le tapis rose du festival Canneséries en octobre 2020 à Cannes. - Valery HACHE / AFP

Vous avez passé votre premier confinement en Guadeloupe auprès de votre famille. Vous êtes actuellement à Paris. Comment se passe votre isolement ?

Pour l’instant, j’arrive encore à avoir une activité professionnelle. J’ai eu des shootings et je suis partie à La Réunion pour assister à l’élection de Miss Réunion le week-end dernier. Mais je sais qu’à partir de la semaine prochaine, ce sera terminé. C’est vrai que j’ai un peu d’appréhension parce que je n’ai pas encore vécu seule en confinement. Je n’ai pas le choix, je vais m’adapter et faire plus de digital (elle rit).

La Guadeloupe, vous deviez y retourner avec l’ensemble de la promotion 2021 pour le traditionnel de voyage de préparation en novembre. Pas trop déçue de le voir annulé ?

Sincèrement, je le sentais venir depuis déjà plusieurs mois. On s’est battu pour pouvoir le faire mais quand il faut se résigner, il faut se résigner.  Depuis le premier confinement, je m’étais imaginé que cette année ne serait pas comme les autres et qu’il y aurait toujours cette possibilité de changements de plans de dernière minute. Je suis un peu déçue parce que c’est vrai qu’emmener toute sa promo chez soi… J’ai vu ce que la Guadeloupe pouvait faire quand je suis rentrée en janvier. Je me suis dit qu’avec les 30 candidates, ça pouvait être grandiose. Mais on fera le voyage une autre année ! Je ne serai pas la Miss France en titre mais j’essaierai de venir leur faire un coucou s’ils le font en Guadeloupe, ce n’est pas grave.

Vous parlez de "nouvel endroit". Avez-vous des indices à nous donner sur le prochain lieu de rassemblement des candidates ?

 

Alors il faut vraiment savoir que la dernière personne au courant de tout, c’est Miss France (elle rit) ! Comme c’est souvent à moi qu’on pose les questions, ils évitent de m’en informer. J’aurais aimé vous donner des indices mais c’est tellement compliqué en ce moment que je ne préfère pas me prononcer. Quoi qu’il en soit, c’est sûr qu’il y aura un petit voyage dans l’Hexagone. Je ne peux pas regretter des choses que je n’ai pas vécues. Les années précédentes sont comme elles sont, la mienne est comme elle. Ce sera pareil pour la promo de Miss France 2021. Elles vont vivre quelque chose de différent, certes, mais elles vont apprendre à l’apprécier.

La Guadeloupéenne Clémence Botino a été élue Miss France 2020, samedi 14 décembre à Marseille.
La Guadeloupéenne Clémence Botino a été élue Miss France 2020, samedi 14 décembre à Marseille. - CHRISTOPHE SIMON / AFP

C’est une année est d’autant plus spéciale qu’il s’agit de celle du centenaire pour Miss France. En septembre, vous étiez en repérage au Puy du Fou, où doit se tenir la cérémonie. Qu’avez-vous le droit de nous dire sur les premiers préparatifs que vous avez faits ?

C’est une année compliquée, il y a plein de choses qui ne vont pas mais l’élection en elle-même sera magnifique. J’ai commencé à voir un peu les vêtements des filles, les différents thèmes et pfiou ! Le Puy du Fou, c’est vraiment une structure parfaite pour un évènement de cette ampleur. Il y a une salle avec un miroir d’eau par terre, on sera vraiment dans une ambiance historique et magique. Pour moi, ce sera un des plus beaux primes de l’histoire de Miss France. Il y aura des surprises, et pas qu’avec les candidates. Je ne peux pas en dire plus parce que je pense que même à moi on réserve certaines surprises.

Sylvie Tellier a dit dans le Dauphiné libéré "étudier toutes les possibilités pour que l’élection de Miss France ait lieu" en décembre. Vous imaginez qu'elle ne puisse pas se produire ?

Il y a des jours où je me dis : "C’est sûr qu’on aura l’élection". Et d’autres où je me dis : "Ouhlala, c’est plus compliqué que prévu". L’élection aura lieu, ça c’est sûr. Peut-être qu’on devra changer la date. Avec tout ce qui se passe, c’est une éventualité. Quoi qu’il en soit, je rends mon titre. Si c’était ça la question, oui il y aura une Miss France 2021 (elle rit). Je serai là pour elle parce que commencer une année de Miss France dans ce contexte-là, ce n’est pas facile du tout. Maintenant, je me rapproche de la fin et il faut boucler la boucle à un moment. En tant que jeune femme, c’est important de conclure certaines choses. Je ne peux pas être la Miss France qui traîne. À un moment ou à un autre, je vais pouvoir rendre mon titre.

Justement, on se demandait si vous seriez prête à garder l’écharpe de Miss France une deuxième année de suite, comme Matahari Bousquet, votre deuxième dauphine qui conserve son titre de Miss Tahiti cette année ?

S’il faut le faire, je le ferai. De toute façon, il faut une Miss France. On ne peut pas faire une année sans ! C’est comme chez les rois et les reines finalement. Quand il n’y a pas de successeur, on reste en titre (elle rit) ! Je me dis quand même qu’un an en tant que Miss France, c’est beaucoup. C’est beaucoup de responsabilités, c’est un contrat donc notre image ne nous appartient pas forcément. C’est une expérience magnifique mais il faut aussi qu’on puisse s’émanciper en tant que jeune femme. Si je dois rester Miss France pendant encore dix ans, je dirai non quand même (elle rit) ! Mais si je dois faire encore quelques mois, je le ferai avec plaisir.

J’ai envie d’aller représenter la France à Miss Univers, encore plus aujourd’hui
Clémence Botino, Miss France 2020

Que répondez-vous à ceux qui considèrent encore le concours Miss France comme quelque chose de "non essentiel", pour reprendre l’expression qu’on entend partout en ce moment ?

Je dirais que c’est faux. Si on écoute l’actualité, si on recontextualise ce qu’on est en train de vivre dans le monde en tant que citoyen, on fait une déprime générale ! Si on fait abstraction de tout ce qui nous donne un peu d’ondes positives, de rêve...  qu’est-ce qui nous donne un peu de joie dans notre quotidien ? Je n’imagine pas un monde dans lequel on se morfond tous, dans lequel on s’éloigne aussi. L’avantage avec Miss France, c’est que ça fédère. On se réunit autour des Miss, on en discute, on en débat. Si on enlève tout ce qui nous réunit, on vit tous dans nos enclos et ce n’est pas une vie. Donc non, Miss France c’est essentiel. Ça fait 100 ans que c’est essentiel et ça ne changera pas. 

Les concours de beauté internationaux ont évidemment été décalés en raison de la crise sanitaire. On peut espérer vous voir représenter la France à Miss Univers ou Miss Monde une fois que ce sera possible ?

Miss Monde a été annulé donc il n’y en aura ni en 2020 ni en 2021. Miss Univers a été reporté au premier trimestre 2021 donc si c’est maintenu, et je l’espère, j’irai. En ce moment, je commence vraiment à me dire que je peux me préparer. Bon, dans mon appartement mais je peux me préparer quand même (elle sourit). J’ai envie d’aller représenter la France à Miss Univers, encore plus aujourd’hui. Il faut qu’on rêve, qu’on soutienne nos Miss. J’ai eu le temps de faire le bilan de mon année et je vais porter fièrement tout ce que j’ai appris à Miss Univers.

Votre programme en 2021, c’est la reprise de vos études d’histoire de l’art et de la mode ?

En ce moment, c’est un peu compliqué d’être étudiant. J'aimerais bien reprendre en septembre 2021. D'ici là, j’aurais eu le temps de faire Miss Univers et de me réadapter à ma vie "normale". Miss France c’était un objectif dans ma vie, mais aller au bout de mon master aussi. Peut-être que ça prendra plus de temps. Je vais aussi l’appréhender différemment. Avant, je me disais qu’il fallait absolument que j’ai mon diplôme pour avoir un métier. Maintenant j’ai eu d’autres opportunités donc c’est vraiment par pure passion que je vais reprendre mon master en histoire de l’art et histoire de la mode. J’ai aussi envie d’évoluer dans le milieu de la culture et de l’art, on ne peut pas s’y inventer de connaissances. Il faut vraiment avoir un bagage solide, donc je suis obligée de reprendre, sinon je ne sentirais jamais légitime à évoluer dans ce milieu-là.


Delphine DE FREITAS

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