Miss Provence victime de tweets antisémites, Marlène Schiappa saisit la justice

Publié le 20 décembre 2020 à 14h49, mis à jour le 20 décembre 2020 à 20h59

Source : Sujet TF1 Info

RÉACTIONS - De la classe politique à la chaîne TF1 en passant par l'organisation Miss France, nombreuses sont les voix qui condamnent fermement ce dimanche les attaques antisémites qui ont visé April Benayoum, 21 ans, première dauphine de Miss France 2021, samedi soir lors de l'élection.

Derrière le sourire, les attaques. Alors qu'elle défilait sur la scène du Puy du Fou, April Benayoum était au même moment la cible de nombreux messages antisémites disséminés sur Twitter. Dans son portrait, la représentante de la région Provence avait fièrement évoqué ses origines diverses dont celles de son père israélien. Suffisant pour relancer la machine des commentaires haineux, allant jusqu'à des références à Adolf Hitler.

Le diffuseur TF1, le producteur EndemolShine ainsi que l'organisation Miss France ont fait savoir dimanche qu'ils condamnaient "fermement les propos haineux et antisémites proférés sur les réseaux sociaux à l'encontre d'April Benayoum, Miss Provence. Le racisme et la discrimination sont totalement contraires aux valeurs de la chaîne, de la production et de l'émission. Tout notre soutien à Miss Provence, première dauphine".

"Nous ne devons rien laisser passer
Gérard Darmanin

Même son de cloche du côté de la classe politique. "Miss France n’est pas un concours d’antisémitisme. Tout mon soutien à April Benayoum, cible de propos antisémites d’une violence inouïe toute la soirée après avoir évoqué ses origines", a indiqué dimanche sur Twitter la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, avant de révéler qu'elle adressait "un signalement au Procureur",  au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale. Le ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin a également indiqué sur Twitter être "profondément choqué" par cette "pluie d'insultes antisémites". "Nous ne devons rien laisser passer. Honte à leurs auteurs. Les services de police et de gendarmerie sont mobilisés". Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a lui aussi publié un message sur Twitter :

"Miss France n'est plus un concours de beauté mais un concours d'antisémitisme", a de son côté dénoncé l'Union des étudiants juifs de France, captures d'écran à l'appui. 

Des tweets partagés par Aurore Bergé, qui dénonce une "haine antisémite et antisioniste" - "insupportable", a écrit la députée des Yvelines et présidente déléguée du groupe LaREM.

"Miss Provence est la France dans sa diversité des origines et des confessions", a pour sa part insisté Perrine Goulet, députée Modem de la Nièvre en partageant le tweet d'Aurore Bergé. "Aux traditionnels commentaires sexistes et racistes, on peut cette année ajouter les invectives antisémites. Cet événement me met toujours aussi mal à l’aise. Soutien à elles toutes. Non ! Elles ne l’ont pas cherché", a ajouté de son côté l'ancienne ministre et actuelle sénatrice socialiste de l'Oise, Laurence Rossignol. "Les lâches et les frustrés des réseaux sociaux frappent à nouveau. Derrière leur clavier et scotchés devant leur télé, les propos antisémites et haineux fusent contre Miss Provence. Des minables. Soutien à cette reine de beauté", a pour sa part tweeté le député LaREM de l'Indre François Jolivet.

"Je trouve ça triste qu’on en soit encore là en 2020, il faut se mobiliser pour que cela s'arrête. Je n’ai pas cherché à provoquer qui que ce soit, la France est un pays cosmopolite, les Miss viennent d’origines différentes, de cultures différentes, de régions différentes et c'est ce qui est beau dans cette compétition", a de son côté réagi April Benayoum auprès du quotidien La Provence.

La Licra n'a pas l'intention d'en rester là. À l'image du CRAN - qui l'an dernier avait porté plainte pour "propos racistes" à l'issue de l'élection de Clémence Botino -, l'association donne "rendez-vous devant la justice pour les twittos qui hier soir ont transformé Twitter en cloaque antisémite contre Miss Provence". Et invite les internautes à signaler les propos haineux "afin de mener une action de groupe".


Delphine DE FREITAS

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