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Mort d’Elizabeth II : comment expliquer les scènes de joie en Irlande et en Écosse ?

Publié le 9 septembre 2022 à 13h11, mis à jour le 9 septembre 2022 à 13h29
JT Perso
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Source : Edition Spéciale du Journal de 20h

Une vidéo postée en ligne montre des supporters de foot irlandais se moquer de la mort de la Reine.
À Édimbourg, une minute de silence a même été huée par des fans écossais.
Dans les anciennes colonies britanniques, le décès d’Elizabeth II a été accueilli avec joie par une partie de la population.

Ce n’est pas à Londres, au Palais de Buckingham, que la Reine s’est éteinte jeudi 8 septembre, mais dans sa résidence écossaise située à plus de 800 kilomètres de là, au château de Balmoral. En Écosse justement, sa mort n’a pas été accueillie par tous avec émotion et respect. De même qu’en Irlande, où des images postées en ligne renvoient à des scènes de joie après l’annonce faite par la famille royale. 

Scènes de liesse dans les stades

À Édimbourg, une minute de silence, observée lors d’une rencontre de football entre un club écossais et un club truc, a même dégénéré. Comme le raconte le Daily Mail, la nouvelle de la disparition d’Elizabeth II est tombée au cours d'un match de foot,  dans le cadre de la Ligue Europa Conférence, à Édimbourg. Une minute de silence, organisée avant la deuxième mi-temps, a  rapidement été sifflée par des supporters écossais, d’après un fan présent sur place : "Certaines personnes ont hué, d'autres ont juré et lancé des obscénités, d'autres ont tenté de respecter la minute de silence. D'autres ont chanté God Save The Queen". 

À Dublin au même moment, des fans de football ont chanté après l'annonce. D’après cette séquence, d’une durée de seulement 9 secondes mais vue plus de 4 millions de fois, le Tallagh Stadium de la ville a été le théâtre jeudi soir de scènes de joie et de chants célébrant la nouvelle. Les Irlandais jouant à domicile contre un club suédois, les fans étaient très nombreux à être présents dans les gradins. Et parmi eux, certains n’ont pas hésité à scander "Lizzys in a box", à savoir "Elizabeth est dans une boite".

D’autres images, compilant des mises en scène d’Irlandais ravis sur leurs réseaux sociaux, ont également été beaucoup partagées. Ces réactions ne sont pas anodines. Une partie de l’opinion est du côté des mouvements indépendantistes, qui existent toujours en Écosse et en Irlande, ces deux provinces les plus rebelles du Royaume-Uni et anciennes colonies. Le passif est donc lourd. En Irlande, les tensions peuvent être encore vives plus de vingt ans après les Troubles, le conflit l’ayant opposé à l’Angleterre de la fin des années 60 à 1997.

Et la Reine a été affectée personnellement par ces violences, puisque l’un de ses cousins a été tué en 1979, dans un attentat à la bombe perpétré par l’IRA, l’armée républicaine irlandaise "provisoire". Une organisation considérée comme terroriste par les Anglais, révolutionnaire par ses partisans. Pour autant, Elizabeth II a œuvré pour la réconciliation, actée par le traité de paix de 1998. Et s’est rendue à Dublin à 2011, dans ce but. Si sa visite a été hautement symbolique, elle a aussi été vue d’un mauvais œil par les nationalistes irlandais. 

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Et pour beaucoup d’Irlandais encore, la Reine symbolisait justement cette domination britannique, ainsi que "la brutalité dont leur peuple a été victime", rappelle le magazine américain Newsweek. Son décès a donc été accueilli comme la fin d’une ère. Pour d’autres en revanche, unionistes et loyaux envers la famille royale, la mort d’Elizabeth II a été un "tremblement de terre", analyse le Irish Times, et laissera "un véritable chagrin communautaire". 

Les Écossais, eux, pourraient de nouveau être appelés à se prononcer sur l’indépendance en 2023, si un référendum est organisé par le gouvernement local de Nicola Surgeon. En 2014, ils avaient été 55,3% à vouloir rester dans le Royaume-Uni. Sur les réseaux sociaux, certains ont d'ailleurs fait allusion à ce vœu pieu après la disparition de la Reine. "Écoutez-moi… nous gardons le corps et l'utilisons comme rançon pour l'indépendance", a par exemple réagi un comédien écossais. Le gouvernement britannique, lui, s’oppose aujourd'hui à la tenue d'un nouveau vote.

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Caroline QUEVRAIN

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