La mort brutale à 32 ans de Charlbi Dean, star de la Palme d’or "Sans filtre", enfin expliquée

Elle est l’une des artisanes du succès de Sans filtre, hilarante et corrosive satire de la lutte des classes qui a obtenu la Palme d’or lors du dernier Festival de Cannes en mai. Charlbi Dean, 32 ans, est morte subitement un mois avant la sortie du film en France. L’actrice sud-africaine se trouvait à New York quand elle a commencé à ressentir de légers symptômes, comme des maux de tête fin août. Hospitalisée, elle est décédée quelques heures plus tard sans que les médecins ne puissent déterminer exactement pourquoi.

Son frère avait été obligé de répondre aux rumeurs les plus folles des antivax affirmant que la disparition de la jeune femme pourrait être liée au vaccin contre le Covid-19. "C’est totalement ridicule et naïf", affirmait-il dans Rolling Stone, évoquant "une infection virale aux poumons". Il révélait qu’une autopsie était en cours et "pourrait prendre du temps". Il a fallu attendre quatre mois pour que la science puisse établir que Charlbi Dean a succombé à une septicémie bactérienne. "Une complication due à une asplénie (l’absence de rate, ndlr)", précise le bureau du médecin légiste de New York cité par People.

Charlbi Dean a subi une ablation de la rate après un sérieux accident de voiture en 2009. L’ancienne mannequin avait notamment souffert d’un pneumothorax et de plusieurs côtes cassées. D’après les spécialistes, l’asplénie accroît le risque de développer des infections bactériennes graves. La jeune femme a succombé à une bactérie connue sous le nom de Capnocytophaga, une infection rare sur laquelle le médecin légiste n’a pas communiqué davantage de détails.

Née au Cap, Charlbi Dean avait débuté sa carrière d’actrice dans son pays en 2010. Ruben Östlund en avait fait sa Yaya, mannequin et influenceuse invitée avec son compagnon à participer à une croisière pour les super riches qui vire à la catastrophe dans Sans filtre. Interrogé par nos soins avant la sortie de sa Palme d’or au cinéma fin septembre, le réalisateur suédois nous parlait d’une "femme généreuse" qui avait "l’esprit d’équipe". 

"Le travail sur ce film a duré trois ans, dont près de deux en montage. Nous devions partir en tournée promo ensemble, elle était impatiente d’aller à la rencontre des médias après avoir fait l’expérience de Cannes. Et puis soudain, on apprend qu’elle n’est plus là. Sa famille était tellement fière de son travail qu’il aurait été très étrange de ne pas maintenir mes engagements. Parce que ça me permet de mettre en lumière sa performance et de lui rendre hommage", assurait-il. Le film a attiré plus de 553.000 spectateurs dans les salles françaises.