Il a joué dans plus de 130 films et tourné avec les plus grands.Retour sur les cinq films incontournables de la riche carrière du comédien décédé ce 17 juin à l'âge de 91 ans.
Il n'a jamais rêvé d'être une célébrité. Et pourtant. Disparu ce vendredi 17 juin à l'âge de 91 ans, Jean-Louis Trintignant a eu une carrière aussi prolifique qu'exemplaire, que ce soit au théâtre ou au cinéma.
"J’ai tourné dans 130 films, il me semble, ça fait au moins cent de trop", confiait avec la modestie qui l'a toujours caractérisé, ce monument du cinéma français à Première en juillet 2018. S'il a tourné avec les plus grands, le comédien qui ne s'est jamais pris au sérieux a durablement marqué les esprits. Voici cinq films incontournables de sa filmographie.
"Et Dieu... créa la femme"
Alors qu'il débute au cinéma, Jean-Louis Trintignant accède à la célébrité en 1956 aux côtés de Brigitte Bardot dans Et Dieu… créa la femme, le mythique film de Roger Vadim. Il incarne l'amoureux transi de Juliette, la sensuelle Brigitte Bardot, qui fait tourner la tête de tous les hommes qu'elle croise. Si, au départ, le courant passe mal entre Trintignant et Bardot, ils finiront par tomber amoureux l'un de l'autre, au grand désespoir de Vadim, alors marié à la comédienne âgée de 21 ans. Leur liaison fait couler beaucoup d'encre et provoque l'explosion du couple Vadim-Bardot. Les deux comédiens vivront une passion jusqu'à ce que Brigitte Bardot trompe Trintignant avec Gilbert Bécaud.
"Un Homme et une femme"
En 1966, c'est la consécration pour Jean-Louis Trintignant avec Un homme et une femme de Claude Lelouch. Le film qui remporte la Palme d'or au Festival de Cannes ainsi que l'Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario original le propulse au rang de star internationale. Sur fond de "Chabadabada", cette histoire d'amour sur les planches de Deauville entre une scripte inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur et un coureur automobile dont la femme s’est suicidée, est devenue culte.
"Z"
Un an après avoir remporté l'Ours d'argent du meilleur acteur au Festival de Berlin pour L'Homme qui ment, Jean-Louis Trintignant brille à nouveau en 1969 dans Z, de Costa-Gavras pour lequel il obtient le prix d'interprétation masculine à Cannes. Alors que tout le monde s'attendait à ce qu’Yves Montant décroche la statuette, c'est Trintignant qui est sacré grâce à ce rôle d'un juge d'instruction flegmatique et consciencieux qui enquête sur l'assassinat d'un député progressiste dans un pays imaginaire en train de basculer dans la dictature.
"Le Conformiste"
C'est le rôle le plus ambigu de sa carrière. Le meilleur, selon le comédien. En 1971, Jean-Louis Trintignant revient en Italie avec Le Conformiste, de Bernardo Bertolucci. Dans ce film inspiré du roman d'Alberto Moravia publié en 1951, le comédien se glisse dans la peau d'un assassin, fasciste assumé et homosexuel refoulé. S'il est magistral à l'écran, en coulisses, il vit un terrible drame : le premier jour du tournage à Rome, sa fille Pauline décède brutalement alors qu'elle a à peine dix mois. "Je voulais tout arrêter, mais les assurances me l’ont interdit. Alors je l’ai tourné dans un état second", se souvient Trintignant.
"Amour"
En 2012, après dix ans d'absence au cinéma, il tourne sous la direction de Michael Haneke dans Amour, un drame intimiste et universel dans lequel il joue le rôle d'un octogénaire qui assiste à la lente agonie de son épouse. Immense succès public et critique, le film qui emporte la Palme d'or au Festival de Cannes ainsi que l'Oscar du meilleur film étranger, lui vaut le César du meilleur acteur. Il tournera à nouveau sous la direction du réalisateur autrichien quatre ans plus tard dans Happy end, aux côtés d'Isabelle Huppert.
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