Visage incontournable des médias français, Philippe Tesson est décédé chez lui ce mercredi à Paris.Ce passionné de politique, de littérature et de théâtre était le père de l’écrivain voyageur Sylvain Tesson.
C’est une figure du monde des médias qui nous a quitté. Le journaliste Philippe Tesson est décédé chez lui dans la soirée du mercredi 1er février "paisiblement entouré de ses enfants", annonce sa famille au Figaro. Il était âgé de 94 ans. Fondateur du Quotidien de Paris en 1974, ce passionné de politique, de littérature et de théâtre était un habitué des studios de radio et des plateaux de télévision. Il était le père de l’écrivain Sylvain Tesson, de la dramaturge Stéphanie Tesson et de la journaliste Daphné Tesson.
L'annonce de la disparition de cet esprit libre suscite de nombreuses réactions, aussi bien de ses confrères que de la classe politique...
Très attristé par la disparition de Philippe Tesson, esprit libre, passionné de théâtre, plume acérée, plein d’humour et de tendresse. J’adresse toutes mes condoléances et mon amitié à sa famille et particulièrement à son fils Sylvain Tesson. — Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) February 2, 2023
Sa liberté exigeante et élégante fut un modèle, comme son panache. La disparition de Philippe Tesson est une perte immense d’intelligence, d’érudition et d’indépendance d’esprit. Je me suis tant abreuvé, plus jeune, du Quotidien de Paris et de ses analyses si justes. 1/2 pic.twitter.com/mbcC8skSLH — David Lisnard (@davidlisnard) February 2, 2023
Légèreté, élégance et sens critique. Philippe Tesson fut mon premier patron au début de ma carrière journalistique. Il me manquera. pic.twitter.com/kMSEqs5Cdt — Eric Zemmour (@ZemmourEric) February 2, 2023
Un homme d'esprit s'en va,a notre vive tristesse.Philippe Tesson?Il y avait tout chez lui:liberté de penser,multiple culture et humour,courage et initiative,charme et éloquence.Des générations de journalistes lui doivent leur carrière .Il était impossible de ne pas l'aimer. — Philippe Labro (@philippelabro) February 2, 2023
Mort de Philippe Tesson. Directeur de « Combat », créateur du « Quotidien de Paris », journaliste et polémiste aux talents multiples. Follement amoureux de toutes les formes de théatre. Un ami délicieux et délicat. Très triste. — Namias Robert (@NamiasRobert) February 2, 2023
Né en 1928 à Wassigny, dans l’Aisne, Philippe Tesson grandit sous l’occupation allemande. Son père, huissier, est arrêté sous ses yeux par les Nazis lorsqu’il réquisitionne leur maison pour y loger des officiers. Durant ses études d'histoire et de philosophie, le futur journaliste rédigera une thèse sur le romantisme allemand et les sources littéraires du nazisme. Diplômé de Sciences Po, il débute ensuite sa carrière professionnelle à l’Assemblée nationale, où il officie en tant que secrétaire des débats parlementaires.
C’est en 1960 qu’il embrasse le métier de journaliste en devenant rédacteur en chef de Combat, le titre clandestin né durant la Deuxième Guerre mondiale sous l'impulsion d'Albert Camus. Un rôle qu’il occupe durant 14 ans avant de fonder Le Quotidien de Paris, un journal polémique, ouvert à toutes les tendances, qui se décline en plusieurs versions professionnelles. Le Quotidien du médecin, Le Quotidien du pharmacien, Le Quotidien du maire… Le groupe, qui comptera plus de 500 salariés, cesse ses activités en 1994 pour des raisons financières.
Une verve qui fait mouche
Déjà chroniqueur littéraire et théâtral au Figaro, dans Le Canard Enchaîné ou encore dans "Le Masque et La Plume", sur France Inter, Philippe Tesson rebondit à la télévision grâce à sa verve et son enthousiasme, assumant non sans malice le rôle du réac de service. De 1997 à 2004, il est un visage incontournable de l’émission de Thierry Ardisson, "Rive droite / Rive gauche" où ses joutes verbales avec Serge July de Libération font le bonheur des téléspectateurs de Paris Première. On l’entend également chez Laurent Ruquier et Jean-Marc Morandini sur Europe 1, de nouveau sur Paris Première dans "Ça balance à Paris"….
Infatigable, Philippe Tesson avait racheté le théâtre de Poche-Montparnasse, dont il assurait la programmation depuis 2013 avec sa fille, la dramaturge Stéphanie Tesson. Ces derniers mois, il officiait encore au sein du jury du Prix Interallié, aux côtés de Jean-Marie Rouart, Jean-Christophe Ruffin ou encore Florian Zeller. Lui-même n’avait que peu publié, avec à son actif, un livre sur le Général de Gaulle. Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1987, il avait été promu officier en 2009.
"J'ai absolument besoin d'entreprendre", expliquait-il en 2019 dans un entretien croisé avec son fils, l’écrivain Sylvain Tesson, publiée par L’Express. "Si je fais de la presse, j'ai besoin de créer des journaux (c'est ce que j'ai fait dans la vie) ; si je fais du théâtre, j'ai besoin d'avoir une salle et une activité relative au théâtre. Si je suis à la campagne, il faut que j'aie des bêtes, que je voie les cultures, que j'aie des activités."
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