RÉCIT - 31 août 1997, le jour où on a appris la mort de Lady Diana

Publié le 31 août 2022 à 11h17, mis à jour le 31 août 2022 à 15h23

Source : TF1 Info

25 ans après, sa disparition brutale reste en mémoire comme un des moments marquants du XXe siècle.
Victime d’un grave accident de voiture dans un tunnel parisien alors qu’elle tentait de fuir les paparazzis, la princesse de Galles a succombé à ses blessures à l’âge de 36 ans.
Retour très personnel sur les premières heures du drame qui a fait basculer la famille royale britannique et la planète dans l’effroi.

C’était un dimanche matin comme un autre. Le dernier avant la rentrée scolaire. J’ai 9 ans, ma sœur quatre de moins et notre rituel dominical se passe devant la télévision. Le temps de laisser souffler nos parents. Sauf que ce matin-là, en allumant le poste, pas de dessins animés, mais le visage d’une femme. Elle est grande, blonde aux cheveux courts et semble d’une grande douceur. Encore en pyjama, les yeux endormis, on ne prend pas vraiment conscience de l’ampleur de ce qui se joue à l’écran. Sans doute trop occupées à pester contre l’annulation de nos programmes habituels. Mais qui est donc cette Diana que le monde pleure subitement ?

La même stupéfaction sur les chaînes de télévision

Ce 31 août 1997, c’est le premier souvenir que j’aie eu de la princesse de Galles. L’un de ces jours où l’on sait exactement où l'on était, avec qui et ce que l’on faisait. Comme le 12 juillet 1998 ou le 11 septembre 2001. Ed Perkins n’était pas bien plus vieux que moi. "J’avais 11 ans, je me souviens que ma mère est entrée en courant dans ma chambre. Mes parents étaient très émus. Je me souviens qu’à la télévision, les jours suivants, on voyait des milliers de personnes dans les rues de Londres", raconte le réalisateur britannique qui signe avec The Princess un documentaire édifiant et fascinant sur Lady Di. Il se souvient s’être senti "confus", "ne comprenant pas pourquoi les gens étaient en deuil comme si c’était leur mère, leur sœur ou leur fille qui était morte".

Sur les chaînes du monde entier, la même stupéfaction au moment d’annoncer le décès de celle qui était sans doute le membre le plus populaire de la famille royale britannique. Mariée à 20 ans au prince Charles, mère à 21 puis 23 ans, elle a conquis les Britanniques avec sa simplicité et son grand cœur. "Nous avons reçu une information venant de Paris selon laquelle Diana, princesse de Galles, a été tuée dans un accident de voiture", déclare le journaliste présentateur de ITV. Le petit ami de Lady Di le milliardaire Dodi al-Fayed, et leur chauffeur, Henri Paul, figurent aussi parmi les victimes de ce violent crash en plein cœur de la capitale, sous le pont de l’Alma.

Jean-Pierre Chevènement est revenu en larmes et m’a dit : 'Malheureusement, elle est décédée'
Lord Jay, ancien ambassadeur britannique à Paris

Les agences de presse propagent l’information dans les rédactions à 4h41 du matin. Lord Jay a été parmi les premiers au courant. Ambassadeur du Royaume-Uni à Paris, il a été réveillé au milieu de la nuit et s’est précipité au chevet de la princesse à l’hôpital de la Salpêtrière. "Le ministre de l’Intérieur français Jean-Pierre Chevènement a été pris à part par une infirmière et il est revenu en larmes et m’a dit : ‘Malheureusement, elle est décédée'", explique-t-il à la BBC. C’est lui qui a immédiatement appelé Robin Janvrin, le secrétaire privé de la reine Elizabeth II, pour lui transmettre la nouvelle.

La souveraine se trouvait dans son château de Balmoral, en Écosse, où son fils Charles et ses petits-fils William et Harry passaient quelques jours de vacances. Moins d’une heure après le décès de Diana, la reine d’Angleterre et l’héritier du trône font savoir dans un communiqué qu’ils sont "profondément choqués et anéantis" par la disparition de la jeune femme, officiellement privée de son titre d’altesse royale depuis son divorce deux ans plus tôt. Puis il a fallu en parler aux deux adolescents, âgés de 15 et 12 ans. "L’une des choses les plus difficiles pour un parent, c’est de dire à vos enfants que l’autre parent est mort. Comment est-ce que vous gérez ça ? Je ne sais pas. Mais il était là pour nous", dira le cadet dans un documentaire de la BBC en 2017.

Protéger William et Harry à tout prix

"Il était celui qui restait et il a fait de son mieux pour s’assurer qu’on soit protégés et entourés. Mais vous savez, il était, lui aussi, dans le même processus de deuil", reconnaîtra Harry. William confiera lui s’être senti "complètement anesthésié, désorienté et étourdi". "Vous vous sentez vraiment perdu et vous vous demandez sans cesse : 'Pourquoi moi ?' Tout le temps. 'Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça nous arrive à nous ?'", lancera-t-il face caméra. Pour préserver ses petits-enfants, Elizabeth II crée un cocon autour d’eux dans sa propriété écossaise, allant même jusqu’à cacher les journaux pour qu’ils ne se rendent pas compte de l’onde de choc mondiale provoquée par le décès de leur mère.

"À l’époque, évidemment, il n’y avait pas de smartphones donc vous ne pouviez pas vous informer comme aujourd'hui et heureusement qu’à l’époque, pour être honnête, nous avons pu faire notre deuil en privé et être loin de tout le monde. Nous n’avions aucune idée que la réaction à sa mort serait si énorme", admettra William dans le même documentaire. Six jours plus tard, lors des funérailles, les deux frères marchent derrière le cercueil de leur mère devant des anonymes en larmes. La reine d’Angleterre est elle vilipendée pour être restée silencieuse. Son adresse à la Nation du 5 septembre, la veille des obsèques, la deuxième seulement de son règne, restera dans l’Histoire. 

La mort de la princesse Diana sera immortalisée au cinéma par Stephen Frears dans The Queen, qui relate les heures de la reine ayant suivi le drame. La pop culture retiendra aussi la chanson "Candle in the wind". Écrite en l’honneur de Marilyn Monroe en 1973, elle sera modifiée par Elton John qui l’interprétera lors du dernier adieu à son amie à l'abbaye de Westminster. La chanson reste à ce jour la plus vendue de l’histoire des charts britanniques.


Delphine DE FREITAS

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