Deux mois après la mort d’Elizabeth II, la série événement de Netflix qui romance sa vie revient le 9 novembre avec de nouveaux épisodes.Ces dix chapitres inédits mettent en scène une famille royale bousculée par l’opinion publique et leurs troubles personnels dans les années 90.Une fiction d’une grande qualité, portée par une écriture toujours aussi fine et un casting renouvelé d’exception.
"Non pertinente, vieille, chère et déconnectée". Nous sommes en 1991 et la presse britannique n’est pas tendre avec sa reine que beaucoup voient céder sa place sur le trône. La décennie ne le sera pas beaucoup plus avec les Windsor. Aussi redoutée qu’attendue, la saison 5 de The Crown s’attaque à une période des plus compliquées pour la famille royale britannique. Entre désamour de la population, mise en cause de la monarchie et drames personnels étalés sur la place publique.
Divorces en série
Disponible le 9 novembre sur Netflix, cette nouvelle salve d’épisodes s’ouvre par un retour en arrière. Elizabeth II, jouée par Claire Foy, baptise le Britannia. Navire emblématique des Windsor, ce yacht royal a sillonné les mers pendant 44 ans. Désormais incarnée par Imelda Staunton, la reine en parle comme de sa demeure préférée devant Balmoral, le château écossais où la vraie souveraine est décédée le 8 septembre dernier à l’âge de 96 ans. Le sort de cette maison flottante servira de fil rouge à la saison, comme un symbole du délitement de la famille royale.
Deux mois après la mort d’Elizabeth II, l’émotion est vive en découvrant son double de fiction s’inquiéter de sa santé lors d’une visite de routine de son médecin. Le créateur de la série Peter Morgan dresse le portrait touchant d’une souveraine rattrapée par ses émotions. En témoignent les nombreuses scènes où Imelda Staunton, royale, ne dit mot, mais exprime tout dans son regard empli de larmes.
Dans cette saison peut-être plus que les autres, tout n’est qu’une histoire de connexion, de déconnexion et de reconnexion entre les différents protagonistes. Car la décennie 1990, c’est d’abord l’annus horribilis de 1992 avec l’incendie du château de Windsor et les divorces des trois aînés de la reine. Celui du prince Charles et Diana, surnommé "la guerre des Galles" par les tabloïds, occupe une large place à l'écran, faisant passer la princesse de Galles de figurante à premier rôle de sa tragédie.
Elizabeth Debicki, merveilleuse Diana
À la fois pleine de candeur et déterminée à reprendre son destin en main, Elizabeth Debicki succède à merveille à la bluffante Emma Corrin dans le rôle de Lady Di. D’une ressemblance saisissante avec la princesse, l’actrice australienne donne à sa Diana une force tranquille qu’on prend plaisir à voir se déployer. Même si l’on connaît l’issue. Difficile en revanche pour l’excellent Dominic West de passer après Josh O’Connor, troublant de mimétisme dans son interprétation du prince Charles lors des deux saisons précédentes. Le héros de The Affair peine à convaincre malgré un jeu intense.
Vivement critiquée outre-Manche avant même sa sortie, la saison 5 de The Crown rejoue certains des scandales les plus intimes des Windsor. D’une conversation entre Charles et Camilla dans laquelle le futur roi affirme vouloir être réincarné en tampon hygiénique de sa maîtresse à l’interview choc de Diana à la BBC en 1995. Si le coup de téléphone est diffusé dans son intégralité, le récit autour de l’entretien s’attache davantage à évoquer la manière dont le journaliste Martin Bashir a manipulé l’entourage de la princesse pour pouvoir l’interroger.
Un épisode poignant dédié à la famille Al-Fayed
The Crown ne semble d’ailleurs jamais plus pertinente que quand elle s’éloigne de la famille royale pour mieux évoquer son aura et dépeindre l’époque. Le meilleur épisode de la saison 4 romançait le destin de Michael Fagan, condamné pour s’être introduit dans la chambre de la reine à Buckingham. Le meilleur de la saison 5 pourrait bien être celui consacré à la famille Al-Fayed, racontant comment le milliardaire Mohamed a construit sa fortune et a tout tenté pour se rapprocher des Windsor. Poignant et inattendu. L’intrigue s’arrête d’ailleurs à l’été 1997, alors que Diana prépare sa valise pour rejoindre le clan égyptien sur la Côte d’Azur.
Certes inspirée de faits réels, The Crown n’est pas un documentaire et continue à offrir sa propre version de ce qui s’est joué en coulisses. Certains comme l’actrice Judi Dench dénonceront "un sensationnalisme grossier" et vilipenderont une forme d’opportunisme au nom de la création. D’autres suivront avec bonheur cette famille dysfonctionnelle dans ce feuilleton passionnant aux airs de soap opera historique.
À contre-courant de cette vague colérique, le journaliste spécialiste de la royauté Omid Scobie assure lui que "la majorité des scandales de la saison ont une même source : la réalité". "La famille royale et les médias n’ont personne d’autre à blâmer qu’eux-mêmes pour The Crown", insiste-t-il dans un edito. Nul doute que de nombreuses dents grinceront à Buckingham à la vue de ces dix nouveaux épisodes qui seront suivis par une saison 6 d'autant plus scrutée qu'elle emmènera le public 25 ans en arrière, au moment de la mort de Diana à Paris.
>> The Crown – saison 5 dès le 9 novembre sur Netflix, saisons 1 à 4 déjà disponibles
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