"Obi-Wan Kenobi" : cible d’attaques racistes en ligne, Moses Ingram reçoit le soutien d’Ewan McGregor

Publié le 1 juin 2022 à 15h44, mis à jour le 3 juin 2022 à 17h43

Source : Sujet TF1 Info

L’actrice américaine, à l’affiche de la nouvelle série "Star Wars" sur Disney+, a révélé avoir reçu "des centaines" de messages racistes.
Une situation qui rappelle celle vécue par Kelly Marie Tran et John Boyega, héros de la prélogie Star Wars.
"Il y a plus de 20 millions d’espèces conscientes dans la galaxie Star Wars, ne choisissez pas d’être un raciste", a tweeté la franchise aujourd’hui détenue par Disney.

Elle est l’une des nouvelles méchantes de la saga. Une chasseuse de Jedi prénommée Reva, qui travaille auprès de Dark Vador dans la série Obi-Wan Kenobi. "Je ne pouvais pas dire non. Je veux dire… C’est Star Wars", racontait Moses Ingram en conférence de presse il y a quinze jours avec un large sourire aux lèvres. 

Son air était plus grave ce week-end au moment de mettre au jour les conséquences aussi néfastes qu’inattendues de son entrée dans l’univers créé par George Lucas. L’actrice américaine de 29 ans a dévoilé dans sa story Instagram quelques-uns des messages et commentaires racistes reçus depuis la diffusion des premiers épisodes le 27 mai.

Personne ne peut rien faire pour arrêter la haine
Moses Ingram

Dans sa story, elle raconte en avoir reçu "des centaines". Dont certains contenaient le "mot-N", comme l’appellent les médias américains. "Nigga" pour "nègre". "On ne peut rien y faire. Personne ne peut rien faire pour arrêter la haine", déclare-t-elle, pas résignée pour autant. 

Moses Ingram explique avoir été "dérangée" par ce sentiment qui lui disait "de se taire et d’encaisser". "Mais je ne suis pas faite comme ça", insiste-t-elle, remerciant ceux "qui se sont mobilisés pour elle dans les commentaires". "Et quant au reste, vous êtes bizarres", lâche-t-elle en riant.

Elle n’est malheureusement pas la première actrice à faire les frais du racisme éhonté de certains admirateurs de Star Wars. À la sortie du Réveil de la Force en 2015, le réalisateur J.J. Abrams est accusé par certains d’attiser "la haine anti-blanc" en confiant à l’acteur britannique d’origine nigériane John Boyega le rôle du Stormtrooper repenti Finn. "Va falloir vous y faire", martèle à l’époque le comédien alors que le hashtag #BlackStromtrooper se multiplie sur Twitter pour lui afficher son soutien.

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"Si vous n’aimez pas Star Wars ou ses personnages, prenez conscience qu’il y a des gens qui prennent des décisions et que harceler les acteurs ou les actrices n’y changera rien", tweete-t-il trois ans plus tard quand deux de ses partenaires de jeu se retrouvent à leur tour sous le feu des internautes. "Vous ne méritez pas la politesse lorsque votre attitude est aussi grossière. Même si vous avez payé pour votre place de cinéma !", insiste-t-il. 

Si Daisy Ridley est conspuée pour ses propos appelant à un meilleur contrôle des armes aux États-Unis, Kelly Marie Tran est elle insultée pour avoir mis en avant ses origines vietnamiennes.

Si vous la harcelez par messages, vous n’êtes pas des fans de "Star Wars" pour moi
Ewan McGregor

Les deux jeunes femmes abandonnent immédiatement les réseaux sociaux. Deux mois après avoir quitté Instagram, Kelly Marie Tran frappe fort dans le New York Times avec un texte dénonçant le racisme anti-asiatique dont elle est la cible depuis l'enfance. Mark Hamill, l’interprète de Luke Skywalker, fait partie des premiers à l’épauler. Ewan McGregor, qui incarne Obi-Wan Kenobi dans la série du même nom, en a fait de même pour Moses Ingram.

Dans une vidéo enregistrée dans sa voiture, l’acteur écossais remercie les fans d’avoir offert à la série le meilleur lancement pour une création originale Disney+. Puis il s’en prend à "cette partie de la fanbase qui a attaqué Moses Ingram en ligne et lui a envoyé les messages les plus atroces". Il loue sa partenaire "brillante" et assure que cette situation "le rend malade". 

"Nous soutenons Moses, nous l’aimons et si vous la harcelez par messages, vous n’êtes pas des fans de Star Wars pour moi. Il n’y a pas de place pour le racisme dans ce monde et je soutiens totalement Moses", conclut-il. Partagé par le compte officiel de la saga ce mercredi 1er juin, le clip a été déjà vu plus de 5,2 millions de fois sur Twitter.

La veille, le même compte avait déjà publié un premier communiqué semblable. "Nous sommes fiers d’accueillir Moses Ingram dans la famille Star Wars et excité que l’histoire de Reva se déploie. Si quiconque essaye de lui faire sentir qu’elle n’est pas la bienvenue, nous n’avons qu’une chose à dire : nous résistons. Il y a plus de 20 millions d’espèces conscientes dans la galaxie Star Wars, ne choisissez pas d’être un raciste", souligne le texte. 

Une prise de parole dont n’avaient pas bénéficié les prédécesseurs de l’actrice. Signe aussi que ces questions sont désormais gérées différemment chez Disney, nouvel antre de la diversité.


Delphine DE FREITAS

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