On a lu "Le Papyrus de César", le nouvel album d'Astérix

par Jennifer LESIEUR
Publié le 23 octobre 2015 à 14h17
On a lu "Le Papyrus de César", le nouvel album d'Astérix

BD – Le 36e album d'Astérix est sorti jeudi 22 octobre avec un tirage record de 2 millions d'exemplaires en français, plus 4 millions traduits dans 20 langues. Les auteurs Jean-Yves Ferri et Didier Conrad ont repris les personnages créés par Goscinny et Uderzo en 1959 pour une histoire amusante, sans plus.

On a beau en tirer des films à gros budget, c'est sur papier qu'Astérix se savoure le mieux. Avec ses premières pages et son banquet final inchangés depuis 50 ans, qui donnent l'impression qu'Astérix ne vieillit pas, et son lecteur non plus. En 2013, Albert Uderzo, aujourd'hui âgé de 88 ans, avait confié la suite des aventures de ses Gaulois au scénariste Jean-Yves Ferri et au dessinateur Didier Conrad. Les deux compères avaient sorti un Astérix chez les Pictes d'assez bonne facture, où le trait est strictement identique à celui d'Uderzo, et les jeux de mots le plus proches possibles de l'esprit de Goscinny. Ils reviennent aujourd'hui avec ce Papyrus de César, dont 2 millions d'exemplaires ont envahi les librairies françaises.

Une histoire de best-sellers et de scoops dans l'antiquité

L'histoire est simple : Bonus Promoplus, le conseiller de César, a convaincu l'empereur romain de retirer un chapitre de ses mémoires, les Commentaires sur la guerre des Gaules. Ce chapitre précise qu'il n'a jamais pu conquérir un certain village d'irréductibles gaulois. Mauvaise com', selon Promoplus. Le papyrus censuré est donc saisi, mais un scribe numide (le "nègre littéraire" antique, premier gag) parvient à s'enfuir avec une copie. Doublepolémix, un colporteur de Lutèce (journaliste parisien, en français moderne), met la main dessus, persuadé de détenir un "canalis" (un scoop). Les légions de César partent à sa recherche, ce qui ne sera pas sans mal puisque Doublepolémix trouve refuge chez Astérix...

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Les 48 pages se lisent d'une traite, avec le sourire : les gags sont réguliers, grand public, avec beaucoup de références contemporaines, notamment aux communications et à Twitter. Or certains jeux de mots doivent être expliqués à l'aide d'un astérisque (!), alors qu'un Pixar n'a jamais eu besoin de sous-titres pour pointer son humour. Astérix est un monument qu'on ne modifie pas comme ça, et même un scénariste aussi brillant que Jean-Yves Ferri a dû faire face à un cahier des charges implicite. Le Papyrus de César ne révolutionne pas grand-chose, et c'est justement ce qui permet à Astérix de garder sa formidable longévité.

>> Le Papyrus de César, de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, éditions Albert René, 48 p., 9,95 euros.


Jennifer LESIEUR

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