"On n'est pas couché" : Mireille Mathieu fait condamner France Télévisions

par Amandine REBOURG
Publié le 8 décembre 2014 à 16h58
"On n'est pas couché" : Mireille Mathieu fait condamner France Télévisions

JUSTICE - Mireille Mathieu a gagné son procès et a fait condamner France Télévisions en diffamation pour des propos diffusés en septembre 2012 dans l'émission de Laurent Ruquier "On n'est pas couché", relatifs aux déclarations de la chanteuse à la télévision russe sur les Pussy Riot.

Mireille Mathieu a gagné son procès. La chanteuse a fait condamner France Télévisions pour diffamation, et le groupe audiovisuel ainsi que Rémy Pfimlin, son PDG ont été condamné mercredi 3 décembre, à lui verser 5.000 euros de dommages et intérêts et 4.000 euros pour les frais de justice. Elle demandait au total 100.000 euros de dommages et intérêts.

A l'origine du procès, des réactions dans l'émission de France 2 à des déclarations de la chanteuse à la télévision russe au sujet de la condamnation des Pussy Riot à deux ans de camp de travail pour une "prière punk" contre le président russe Vladimir Poutine. Mireille Mathieu avait été raillée, sur la base de propos diffusés par la télévision russe, dans lesquels elle jugeait ces "jeunes filles un peu inconscientes" et qualifiait de "sacrilège" le fait d'avoir d'avoir choisi la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou pour protester.

Laurent Ruquier a persévéré "dans son entreprise de dénigrement"

La chanteuse avait ensuite expliqué dans un communiqué que son interview avait été coupée au montage, ce qu'avait reconnu la télévision russe, et qu'elle avait aussi réclamé l'indulgence à l'égard des Pussy Riot en déclarant: "Mais étant femme, artiste et chrétienne, je souhaite la clémence". Un communiqué qui était tombé après l'enregistrement de l'émission de Laurent Ruquier.

La justice a estimé que l'animateur et ses chroniqueurs n'en ont pas tenu compte. Les juges soulignent que les propos tenus dans les émissions des 8, 22 et 29 septembre 2012 l'ont été "avec la plus grande légèreté et une absence caractérisée de prudence dans l'expression". S'y ajoute "une évidente malveillance à l'encontre de Mireille Mathieu, dans le but de la discréditer aux yeux du public, et ce au mépris de la vérité au moyen d'une dénaturation des faits qui ne saurait aucunement être légitimée par un droit à l'humour" invoqué en défense.

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Le 22 septembre, l'émission a, par la voix de Laurent Ruquier, "délibérément choisi d'alimenter à nouveau la polémique, en déclarant une nouvelle fois et sans nécessité aucune que Mireille Mathieu 'a chanté pour Kadhafi'", a estimé le tribunal. Et ce alors qu'elle n'a jamais chanté "pour" l'ex-dirigeant libyen, "mais qu'elle lui a été uniquement présentée par Vladimir Poutine" en marge d'un concert donné par elle.

Laurent Ruquier a persévéré "dans son entreprise de dénigrement", souligne le tribunal. Il fustige "la désinformation systématique et la dénaturation des faits présentés aux téléspectateurs par les animateurs", notamment dans les propos du chroniqueur Aymeric Caron, "formulés de manière tendancieuse pour accréditer la proximité de Mireille Mathieu avec les régimes totalitaires". Le tribunal a ordonné la publication d'un communiqué judiciaire dans deux titres du choix de Mireille Mathieu.


Amandine REBOURG

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