Parquet Courts, le groupe qui nous fait oublier les Strokes

par Sabine BOUCHOUL
Publié le 28 mars 2016 à 17h35
Parquet Courts, le groupe qui nous fait oublier les Strokes

ON ADORE - Non, le rock n'est pas mort. Parquet Courts le prouve. Les Américains invoquent les fantômes des glorieuses années passées pour proposer un son post-punk séduisant. On monte le son, on pousse les meubles et on sort les guitares.

Des riffs rugueux, des chansons joliment désuètes et un rock délicieusement urbain. Voilà quelques années déjà que Parquet Courts crache ses états d'âme sur des mélodies faussement nonchalantes. Les New-yorkais sortent le quatrième album, Human Performance, le 8 avril. Qui sont ses garçons qui ont la ferme intention de démontrer que non, le rock n'est pas mort ? 

► Un joyeux bordel rock
Si dans leur bio, les membres de Parquet Courts affirment qu'ils sont un groupe de rock de Brooklyn, en vérité ils viennent du Texas. Reste qu'ils ont bien assimilé et digéré l'influence des grands rockeurs new-yorkais, de Lou Reed à The Strokes en passant par Sonic Youth. Les deux membres fondateurs du groupe, Andrew Savage et Austin Brown, se rencontrent sur les bancs de la fac et ils ont cette même passion pour le rock. Sec, expéditif, faussement désabusé. Chez Parquet Courts, on s'amuse aussi à mélanger les genres. On oscille entre le garage et le punk sans jamais oublier les origines texanes : le blues du sud. Evidemment, ça donne un joyeux bordel rock n'roll sans limite. On ne se refuse rien, même pas la sortie de route pop.

► Des jeunes gens modernes
Si c'est le rock d'un autre temps qui fait vibrer les quatre garçons de Parquets Courts, en revanche, ils ont la tête et les pieds bien ancrés dans l'époque moderne. Leur musique respire l'urgence et dépeint les maux de la vie des jeunes d'aujourd'hui : l'anxiété, les tensions, les problèmes existentiels (mentaux, sociaux ou physiques d'ailleurs) sont les thèmes principaux abordés par le groupe chanté par la voix traînante, comme lassée, d'Austin Brown. Le tout sur des mélodies fiévreuses en jouant les garçons nonchalants et exaspérés. Tiens, ça nous rappelle la grande époque des Strokes, non ?

► Velvet Underground es-tu là ?
Malgré sa brève existence, le Velvet Underground a considérablement influencé des générations de rockeurs. Le fantôme de Lou Reed plane au-dessus des quatre albums de Parquet Courts. L'esprit de la formation mythique des seventies est là et se matérialise notamment dans la façon de chanter d'Austin Brown, ainsi que dans l'atmosphère électrique des titres. L'autre influence majeure du quatuor, c'est Sonic Youth. D'ailleurs, en 2014, Thurston Moore, leur guitariste, avait partagé quelques dates avec ses jeunes disciples. Sur le nouvel album, Parquet Courts continuent à invoquer les fantômes de la Grosse Pomme, notamment celui d'Elvis Costello, comme le prouve le single "Berlin Got Blurry", délicieusement remuant. 
 
Le groupe sera en concert à la Gaîté Lyrique (Paris) le 27 juin prochain.

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Sabine BOUCHOUL

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