Harvey Weinstein "n’est ni Brad Pitt, ni George Clooney" : la drôle de défense de son avocat au procès

Publié le 25 octobre 2022 à 11h25

Source : TF1 Info

Le deuxième procès du producteur Harvey Weinstein vient d’entrer dans sa deuxième semaine à Los Angeles.
Lundi, son avocat Mark Werksman s’est adressé aux membres du jury populaire qui devront décider de son sort.
Dans un discours stupéfiant, il a estimé que son client avait simplement profité de la "promotion canapé".

Le mouvement MeToo ? Pour lui, c’est "une étoile filante". Ténor du barreau de Californie, l’avocat Mark Werksman a sorti le grand jeu pour défendre, ce lundi 24 octobre, Harvey Weinstein face aux jurés qui se prononceront sur la culpabilité du producteur à l’issue du procès qui vient de s’ouvrir à Los Angeles. Après avoir dénoncé la semaine dernière les "conditions médiévales" dans lesquelles son client est incarcéré avant et après les audiences, il a donné le ton de sa défense : coriace et sans limites.

D’après lui, la cour doit se préparer à "un déluge d’accusations fausses et impossibles à prouver" de la part de femmes qui ont toutes eu des rapports sexuels consentis avec l’ancien patron de Miramax et qui, des années après, auraient honte et mentiraient sur la réalité des faits. Pour Mark Werksman, l’innocence de ce dernier s’expliquerait par une raison toute simple…

Le sexe était une marchandise pour les hommes riches et puissants comme mon client
L'avocat Mark Werksman

"Regardez mon client !", a-t-il lancé en désignant Harvey Weinstein, 71 ans, assis dans un fauteuil roulant, et amaigri depuis qu’il purge une peine de 23 ans de prison consécutive à sa première condamnation pour viol et agression sexuelle, à New York, au printemps 2020. "Ce n’est ni Brad Pitt, ni George Clooney. Vous pensez que ces femmes magnifiques auraient couché avec lui parce qu’il est sexy ? Non, c’est parce qu’il est puissant."

Sûr de lui, l’avocat a ensuite expliqué que Hollywood a beaucoup changé depuis l’époque où l’accusé collectionnait les Oscars. "Le sexe était une marchandise pour les hommes riches et puissants comme mon client", a-t-il plaidé à propos de la "promotion canapé", également décrite comme du "sexe transactionnel". "Ce n’était peut-être pas agréable, et désormais embarrassant. Mais tout le monde le faisait. Il le faisait. Elles le faisaient".

Balayant la révolution engendrée partout dans le monde par le mouvement MeToo, Mark Werksman a argué qu’il ne s’agissait que d’un mauvais film qui a transformé Harvey Weinstein en "Tchernobyl de Hollywood", le producteur héritant du rôle du "méchant radioactif". Selon lui, le procès qui vient de s’ouvrir en serait la suite, les prétendues victimes de son client "jouant le rôle des demoiselles en détresse face à la bête."

Un peu plus tôt dans la journée, le procureur de Los Angeles avait livré une description bien différente de l’accusé, le présentant comme un "prédateur en série qui a utilisé ses rendez-vous d’affaires comme une couverture pour agresser sexuellement des femmes pendant plusieurs décennies". Neuf femmes doivent témoigner durant le procès qui devrait durer près de deux mois. S’il est reconnu coupable, Harvey Weinstein risque jusqu’à 140 ans de prison.


Jérôme VERMELIN

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