"She-Hulk : avocate" : la très bonne surprise estivale de Marvel

Publié le 17 août 2022 à 15h00

Source : Sujet TF1 Info

Jennifer Walters, la cousine de Bruce Banner, apprend à vivre avec son alter-ego dans sa propre série dès le 18 août sur Disney+.
Un Hulk au féminin puissant et drôle qui tacle le sexisme comme personne dans une comédie judiciaire délurée.
La scénariste Jessica Gao et la réalisatrice Kat Coiro décryptent pour nous cette super-héroïne qui est bien plus qu’une simple dure à cuire.

Son arrivée chez Marvel risque de faire du bruit. Pas seulement parce qu’elle mesure près de deux mètres. Brillante avocate au barreau de New York, Jennifer Walters voit son destin basculer quand elle hérite des mêmes pouvoirs que son cousin Bruce Banner. Celle qui dédie sa vie à aider les autres se retrouve bien malgré elle érigée en super-héroïne que les médias vont vite surnommer She-Hulk. Les premières images de la série qui lui est consacrée, disponible dès le 18 août sur Disney+, en avaient laissé plus d’un perplexes. Des doutes balayés dès le premier des quatre épisodes présentés à la presse.

Sa force ? Un format court et efficace, qui suit Jennifer Walters dans son métier d’avocate. Du bureau de son nouveau cabinet spécialisé dans les affaires super-humaines à la salle de tribunal. À chaque épisode son dossier, toujours traité avec énormément d’humour. Un peu comme si New York : Section criminelle rencontrait les plus populaires des sitcoms américaines, le twist Marvel en plus. "C’est la première fois que Marvel s’essaie aux comédies judiciaires de 30 minutes mais la série s’intègre pleinement au MCU (l'univers cinématographique de Marvel : ndlr)", souligne pour TF1info Kat Coiro, réalisatrice de six des neufs épisodes de la saison. En témoigne la présence du Bruce Banner de Mark Ruffalo, expert ès-Hulk qui sert d’emblée de coach à She-Hulk. 

Une "bouffée d'air frais" face aux super-héros "torturés"

Super-héroïne décomplexée, elle n’hésite pas à jouer avec le public à qui elle s’adresse directement. Comme elle le faisait déjà dans les comics, où elle brise le quatrième mur depuis sa première apparition en 1980. "C’était emblématique. Je n’aurais pas voulu faire de série sans cet aspect d’elle", admet la scénariste et productrice exécutive Jessica Gao. Elle nous parle du personnage comme d’une "bouffée d’air frais" dans un univers de comics où "beaucoup de super-héros ont tendance à être très, très dramatiques". "Il y a beaucoup d’hommes torturés", sourit-elle. "Avec elle, il y avait toujours ce ton léger. Elle s’amusait de la situation même si elle sauvait la situation, la ville et parfois l’univers. Beaucoup réagissent comme ça face aux traumatismes et aux situations graves, en les traitant avec humour", assure-t-elle. 

Percutante, drôle et engagée, Tatiana Maslany incarne à la perfection Jennifer Walters alias She-Hulk dans la série Marvel.
Percutante, drôle et engagée, Tatiana Maslany incarne à la perfection Jennifer Walters alias She-Hulk dans la série Marvel. - Marvel Studios

"Dans les films d’action, les scénaristes masculins adorent écrire une femme badass, une dure à cuire, sans aucun autre trait de personnalité. Sauf que badass, ce n’est pas un trait de personnalité. C’était important que Jennifer soit tellement de choses différentes, qu’elle puisse changer d’avis d’épisode en épisode. Nous ne sommes pas qu’une seule chose chaque seconde de la journée", insiste Jessica Gao. Car derrière les muscles verts surdimensionnés de She-Hulk, se cache avant tout une jeune femme d’une trentaine d’années à qui il n’a jamais été aussi simple de s’identifier. Entre quête d'identité et prise de confiance en soi.

"Ce que j’adore dans la série, c’est que vous avez tous les éléments des productions Marvel comme les énormes décors. Mais vous voyez aussi She-Hulk tenter de trouver l’amour sur les applications de rencontres ou aider son père à porter des affaires dans le garage. Tous ces petits moments doux m'ont plu", note son interprète Tatiana Maslany en conférence de presse virtuelle. Géante et verte la plupart du temps à l'écran, la star de la série Orphan Black a vécu un tournage particulier. "À chaque fois qu’elle était She-Hulk, elle portait une combinaison de motion capture avec des points sur le visage", nous raconte Kat Coiro. 

L'excès de colère, un droit à géométrie variable

Trop apprêtée, pas assez monstrueuse… L’apparence du personnage a été conspuée en ligne avant même la diffusion du premier épisode. "Il y a eu beaucoup de discussions sur son corps. Nous nous sommes inspirés d’athlètes olympiques et non de bodybuilders. Mais je crois que si on avait choisi l’autre option, on aurait fait face aux mêmes critiques. Je crois que c’est très difficile de gagner quand il s’agit des corps des femmes ", notait la réalisatrice citée par The Hollywood Reporter. Et si c’était ça, le cœur de la série ? 

Marvel Studios

Créée numériquement, She-Hulk s’attaque à des problématiques bien réelles, s'en prenant au sexisme et à la masculinité toxique avec force. Et toujours le même trait d'esprit. "Je suis très douée pour contrôler ma colère. Je le fais tout le temps. Quand on glousse dans mon dos dans la rue, quand des hommes incompétents m’expliquent mon propre domaine d’expertise. Si je ne me contrôlais pas, on me dirait que je suis émotive, difficile ou qu’on pourrait me tuer. Je suis une experte dans le contrôle de la colère parce que je le fais infiniment plus que toi", lance-t-elle à Hulk.

"C’est l’un des thèmes majeurs de la série", acquiesce Jessica Gao, qui était entourée essentiellement de femmes en salle d’écriture. "Nous avons beaucoup parlé de ça, du fait que les femmes sont conditionnées culturellement depuis l’enfance à savoir mieux contrôler leurs émotions que ce qu’on attend des garçons", se souvient-elle. "Nous avons tout à fait exploré les différents niveaux de rage qui sont acceptables pour les femmes par rapport aux hommes", poursuit Kat Coiro, convoquant l’image de ces "super-héros masculins dont la rage monte en flèche". "Que se passe-t-il quand She-Hulk se met en colère ? Vous le verrez dans les prochains épisodes", tease-t-elle dans un grand éclat de rire. Si la suite de la série est à la hauteur des quatre premiers épisodes, la route s'annonce des plus réjouissantes. De quoi donner très envie de retrouver Jennifer Walters et son alter-ego dans les prochains films Avengers annoncés pour 2025.


Delphine DE FREITAS

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