Alexandre éliminé de Koh-Lanta : "Je pensais qu’on s’était mis d’accord pour sortir Rudy !"

Échec et mat pour Alexandre, le stratège autoproclamé de "Koh-Lanta : le feu sacré". Au terme d’un épisode où les rouges ont enchaîné les défaites et les tensions, le conseil a été fatal au Normand, responsable logistique dans le civil. Il pensait faire éliminer le roublard Rudy ? Il s’est retrouvé en balance avec l’explosive Elodie. Il espérait obtenir la protection de Tania, détentrice du "feu sacré" ? Elle a préféré le donner à la discrète Christine… Malgré la déconvenue, cet autodidacte enthousiaste préfère retenir le positif de son aventure aux Philippines.

Au moment de votre élimination, Denis Brogniart dit que vous avez l’air "abasourdi". Il avait vu juste ? 

Plutôt, oui.  J’avais entendu mon nom sortir à la fin de la journée, mais je ne pensais pas que j’allais être éliminé. Au moment du départ camp, je pensais que ça allait être Élodie. Et finalement ça s’est joué à un vote entre elle et moi, donc je n’étais pas si loin…

Tout au long de l’épisode, on a l’impression que les membres de l’équipe rouges changent de stratégies toutes les dix minutes. C’était vraiment comme ça ? 

Ah oui, c’était de la folie ! Moi, ce jour-là, je m’étais mis d’accord avec Anne-Sophie, Christine et Élodie pour faire sortir Rudy. Et j’avais décidé d’en rester là et de me montrer discret, de faire mes activités comme si de rien n’était. Pour ne pas insister sur le côté stratège que j’affichais depuis le début.

Ce qui s’est révélé une erreur stratégique…

Dans mon idée, quand on se met d’accord sur un plan, on fonce. Et j’étais convaincu que ces gens-là allaient le respecter. Mais vous avez raison, c’était peut-être une erreur stratégique de ne pas avoir suivi de plus près le déroulement de cette journée-là. 

Avez-vous songé demander le talisman du feu secret à Tania ? 

J’y ai pensé. Je lui fais d’ailleurs comprendre que je pourrais être en danger. Mais pas au point de la supplier. Je préférais la mettre sur la piste, plutôt que d’y aller de façon frontale. J’ai essayé d’y aller délicatement, comme je sais faire. Mais son choix ne s’est pas porté sur moi.

Est-ce que les rouges se sont vus trop beaux ? 

On a beaucoup de réussite dans les premiers jeux alors que l’équipe jaune était bien mieux taillée au niveau sportif. Ensuite oui, on s’est peut-être vu trop beaux. Ce qui est sûr, c’est qu’après la raclée qu’on prend à la fin de l’épisode précédent, on n’a pas su réagir. Ça montre aussi que même en ayant sorti Emin, au motif qu’il n’était pas très sportif, on se prend des volées après… Ce qui nous manque, c’est la cohésion d’équipe. Dans les épreuves, comme dans les stratégies, ça partait dans tous les sens ! 

Vous avez évoqué Emin. Est-ce que c’était une erreur d’éliminer le doyen, quelqu’un qui aurait pu apporter un peu de sagesse à cette équipe ? 

Ah clairement ! D’ailleurs ce n’était pas mon choix. J’ai tout fait pour le protéger, quitte à me mettre en avant. Pour moi, c'est quelqu’un qui m’aurait apporté beaucoup dans l’aventure. J’ai lutté jusqu’au bout, mais je n’ai pas réussi.

Celui qui s’en sort bien, c’est Rudy. Vous qui aimez la stratégie, vous reconnaissez qu’il est fort ? 

(Rires) Il a été très bon. Moi, je voulais faire de la stratégie avec de gros mouvements, des trucs inattendus, un peu drôles. Alors que lui est plus dans l’opportunisme de la situation. Mais c’est intelligent de sa part.

En trois épisodes, on n’a pas eu vraiment le temps de vous connaître. De votre portrait, on sait juste que vous êtes entré très jeune dans la vie active. Que recherchiez-vous en participant à "Koh-Lanta" ? 

C’était un petit défi personnel. On m’a beaucoup critiqué sur mon choix de quitter l’école à 17 ans. J’étais un élève dans la moyenne, j’avais un potentiel. Mais je m’ennuyais terriblement en classe. Lorsque j’ai arrêté, j’ai encaissé pas mal de commentaires négatifs de ma famille, de mes proches. On s’est un peu fâché. Finalement, je crois que j’ai prouvé de quoi j’étais capable dans la vie professionnelle. Et "Koh-Lanta", c’était l’occasion de montrer que j’avais beau être le petit gars qui vient de l’usine, j’étais capable de manipuler des médecins, des gens comme ça. J’avais envie d’animer, de faire bouger les lignes. J’ai échoué mais si c’était à refaire, je ne changerais rien. 

Emin avait tenté sa chance à 20 reprises. Et vous ? 

Cinq fois ! Les quatre premières, je n’avais jamais eu aucune nouvelle. Même pas le moindre coup de téléphone. Autant dire que je m’étais pas mal remis en question. Je regardais chaque épisode pour analyser, essayer de comprendre comme ça pouvait se passer… C’est du boulot pour essayer de sortir du lot et réussir à faire partie des 20 sur 40.000 ! Si bien que c'était une grande fierté lorsqu'on m'a appelé.

On a beau se préparer à cette aventure pendant des années, est-ce plus dur qu’on l’imagine devant sa télé ? 

Je me suis étonné. Je n’ai pas ressenti trop la faim, par exemple. Le seul truc qui était dur, c’était le manque de mes enfants. Mon fils de 4 ans et ma fille qui avait à peine un mois. Quand l’aventure démarre, vous êtes déjà parti de chez vous pendant une semaine. Et lorsque vous découvrez le premier épisode, nous sommes déjà sans nouvelles de nos proches depuis un petit moment. Pour le reste, je me suis amusé comme un gamin !

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