INTERVIEW – Juge du concours de danse de TF1 tous les vendredis, le premier danseur de l’Opéra de Paris fait pour LCI un premier bilan de cette expérience qui lui a apporté son lot de jolies surprises. Une aventure qu'il mène de front avec un nouveau spectacle, "sans doute le plus difficile qu'il ait jamais fait".
Il se "laisser porter par l'instant". Chaque vendredi, François Alu prend place dans son fauteuil de juge de "Danse avec les stars" comme s'il allait au spectacle. Précis, drôle et toujours bienveillant, le premier danseur de l'Opéra de Paris a pris ses marques avec une facilité déconcertante dans la saison 11 du concours de danse de TF1.
S'il essaie de "ne pas penser aux 4 millions de personnes qui les regardent" à la télévision, il a "quand même conscience que c'est une émission et qu'il ne faut pas s'éterniser" au moment de parler aux candidats. "C’est la partie la plus difficile parce que comme vous l'avez remarqué, je suis un petit peu volubile", s'amuse-t-il à l'autre bout du fil. C'est avec la même passion qu'il a nous parlé de "DALS", de l'enfant qu'il était et de son nouveau seul en scène.
À mi-saison, quel bilan tirez-vous de votre participation "Danse avec les stars" ?
Je ne m’attendais absolument pas à cette expérience. Je ne pensais pas réagir comme ça. J’ai connu des moments d’émotion très forts, des rires, des échanges très intéressants avec les autres juges, les candidats et le staff. "DALS", c’est vraiment une grande famille. Je suis très heureux qu’ils m’aient réservé un accueil aussi chaleureux. Si j’ai voulu participer à cette émission, c’était pour grandir, me challenger et satisfaire ma curiosité insatiable. J’apprends vraiment beaucoup, y compris sur les danses latines et standards dont je ne suis pas du tout un expert.
On vous sent très à l’aise dans votre rôle de juge. On dirait que vous avez fait ça toute votre vie…
(Il rit). J’ai été juge lors des trois concours qui existent à l’Opéra de Paris, je pense que ça m’a apporté un certain bagage. Et puis je me juge depuis mes débuts de danseur, il y a 18 ans. J’étais très dur avec moi-même avant de rencontrer ma psy. Depuis, mon côté brutal essaie de s’entendre avec ma partie plus douce. "DALS" m’a appris à mieux gérer la passion. Je m’efforce d’appliquer la technique du sandwich : toujours commencer par un point positif mais honnête, aller taquiner là où ça ne va pas en apportant une solution puis essayer de finir sur une nouvelle note positive pour encourager. Nous les juges, on est assis et on se permet de dire ce qui ne va pas alors que les danseurs sont à vif après leur prestation. Je n’ai pas oublié ce sentiment. J’essaie de ne pas reproduire ce que j'ai pu connaître.
Vous êtes un juge aussi didactique que bienveillant avec les couples, d’autant plus que vous ne maîtrisez pas la majorité des danses. Vous êtes aussi en apprentissage total.
Exactement. J’appréhende la danse de manière peut-être plus imagée mais j’arrive à voir la qualité de mouvement et d’exécution, l’implication, l’incarnation du rôle. Maintenant, j’arrive aussi à noter le cadre, le rebond dans le jive, le fait de ne pas attaquer par le talon dans la plupart des danses… Quelques petits trucs viennent ! J’essaie de donner un parfum général au candidat. Si les pieds ne sont pas complètement serrés à un instant T, ce n’est pas grave. "DALS" c’est de la danse bien sûr. Mais pour moi, ça reste un spectacle.
Les danseurs que j’ai rencontrés sur "DALS" sont des artistes exceptionnels, ils vont nourrir ma danse techniquement et humainement
François Alu
Bilal Hassani et Jordan Mouillerac semblent filer vers la victoire, cette saison est déjà pliée ?
Je n’ai pas l’impression, non. Bilal et Jordan font un travail superbe, ils sont toujours surprenants et ont de très bonnes notes. Mais ce ne sont pas les seuls. Ils ont tous un petit coffre-fort. Certains l’ont sorti avant d’autres et ont pris un peu d’avance. Je me laisse vraiment la place à la surprise. Pour moi, la compétition est loin d’être finie. J’adore les outsiders. À chaque prime, j’essaie d’effacer le précédent et je prends ma place pour le spectacle.
On a déjà pris nos places pour le vôtre, "Complètement jetés", un seul en scène qui semble mêler danse et théâtre. À quoi va ressembler cette œuvre ?
C’est un spectacle particulier, sans doute le plus difficile que j’ai jamais fait. C’est une co-création avec Samuel Murez qui contient 15 solos de danse avec du classique, du contemporain et du hip hop. Je suis seul pendant 1h20, une durée qui rassemble habituellement 7, 8 ou 10 danseurs. Je joue 12 personnages. Parfois, je danse et je parle en même temps. C’est éreintant, intense et dense. Dans la vie, j’aime vibrer et partager. Et là, on est en plein dedans.
Qu’avez-vous souhaité mettre en scène ?
L’identité est le fil rouge du spectacle, qui une invitation à accepter nos paradoxes, nos pulsions et nos envies. J’aime beaucoup le fait de briser le "qu’en dira-t-on". On est dans une société où se demande de plus en plus ce que pensent les autres, si on va avoir un like, un commentaire… Je veux qu’on puisse s’assumer même si ça déplaît. C’est un spectacle très drôle aussi, parce que j’aime beaucoup rire, mais il y a des moments de tristesse, de peur, où je me livre. C’est un portrait qui comprend une part de réalité mais aussi une grande part de fiction et d’onirisme.
Que penserait le jeune François, qui à 9 ans a découvert Patrick Dupont sur une VHS, du François de 27 ans qui s’apprête à présenter son seul en scène ?
C’est une question que ma psy m’a posée et que je me pose régulièrement. Quand j’étais plus jeune, on m’a longtemps dit que j’étais stupide. Je me disais que jamais je n’arriverais à apprendre un texte en entier. Quand j’apprenais mes poésies enfant, je mettais même le cahier sous l’oreiller pour être sûr de m’en souvenir. L’école de danse, ce n’était pas évident. Là, je me dis que j’ai réussi à briser ces croyances erronées qui étaient profondément ancrées en moi. C’est grâce à ces névroses que j’ai ouvert des bouquins, que je me suis cultivé et que j’ai cette niaque. Quelque part, je suis reconnaissant à mes détracteurs de m’avoir fait vivre ça. Ça a attisé ma flamme. Mais il y a une part de souffrance aussi. Le petit François doit être assez content et fier. Je peux lui dire : "On ne s’est pas trop mal débrouillé mon gars. Il reste encore beaucoup à régler, je ne suis pas du tout arrivé là où je voulais arriver encore. Mais on a une vie pleine de saveurs très différentes et de rencontres incroyables". Je me sens très heureux, je resigne quand il faut.
Votre expérience dans "Danse avec les stars" va-t-elle nourrir votre danse, qui est déjà beaucoup plus riche que ce qu’on peut voir à l’Opéra ?
Oui, complètement. Parfois, je demande à Chris Marques et Denitsa Ikonomova de me montrer quelques pas pendant les coupures pub. Il y a des combinaisons magnifiques, une énergie folle et une vraie sensibilité. Les danseurs que j’ai rencontrés sur cette émission sont des artistes exceptionnels, ils vont nourrir ma danse techniquement et humainement. Quand on danse, on pense aussi donc de nouvelles choses vont sortir très certainement.
Il n’est pas rare que les juges dansent avec les finalistes de "Danse avec les stars". On peut s’attendre à vous voir sur le parquet du studio 217 ?
Il me semble bien, oui (il rit). Je ne vous cache pas que j’appréhende un peu, en particulier le moment où il faudra créer la chorégraphie parce que ça me prend un peu de temps habituellement. Heureusement, le danseur professionnel y mettra sa patte aussi. Et puis il faudra répéter. Tout ça en une semaine, je ne l’ai jamais fait ! Ce sera un nouvel exercice. J’essaie de ne pas trop y penser pour l’instant (il rit).
Et le retour à l’Opéra de Paris, c’est pour quand ?
J’ai pris un congé de six mois qui prend fin en décembre. À ce moment-là, j’irai voir la direction générale pour discuter de la suite. Alexandre Neef et Martin Ajdari font un travail remarquable et font preuve d’une grande résilience malgré l’épreuve du Covid.
>> "Danse avec les stars" - tous les vendredis à 21h05 sur TF1
>> "Complètement jetés !" - au Trianon à Paris les 8 et 14 novembre
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