Élodie éliminée de "Koh-Lanta" : "Avant l'émission, j'ai été touchée par un cancer du sein"

C'est une élimination difficile à encaisser. Après avoir tiré trois boules noires, Élodie n'avait jamais pu faire ses épreuves durant les premiers épisodes de "Koh-Lanta : le feu sacré". Hélas ! Mardi soir, elle est arrivée dernière de l'épreuve individuelle éliminatoire de l'épisode 4, échouant d'un cheveu face à Christine. Un terrible coup du sort pour cette responsable marketing de 35 ans qui nous explique avoir combattu un cancer du sein pour participer à l'émission.

À la fin de l’épreuve, vous dites à Denis Brogniart que c’est la pire des éliminations. Vous le pensez toujours ? 

Oui et c’est même le pire échec de ma vie. Et pourtant j’ai déjà vécu beaucoup de choses ! "Koh-Lanta", c’était mon rêve, je voulais performer. Je n’ai pas pu le faire plusieurs fois de suite à cause des boules. Et la seule épreuve à laquelle je finis par participer, je contre-performe. Je n’ai toujours pas fait mon deuil, en toute honnêteté. 

Vous n’en voulez qu’à vous-même ? 

Bien sûr ! Comme dans tout jeu il y a un gagnant et un perdant. Et sur celui-là, j’ai perdu. Je n’en veux donc à personne. Je crois aussi que j’aurais bien mieux pris cette élimination directe si j’avais pu faire mes preuves avant. Or ça n’a pas été le cas et ça amplifie ce sentiment d’échec. 

Est-ce que vous ne vous êtes pas mis trop de pression sur cette épreuve ? 

J’avais deux voix dans ma tête. D’un côté je me disais que c’était une épreuve individuelle, que j’allais tout donner. D’un autre je ne pouvais pas m’arrêter de penser que ce "Koh-Lanta" n’était pas pour moi.

Les candidats de "Koh-Lanta" ne savent pas toujours faire du feu. Vous étiez-vous préparée avant de partir ? 

Vous allez rigoler mais je m’étais préparée ! Avant le tournage, je suis partie à Zanzibar et là-bas je suis allée à la rencontre d’une tribu locale qui m’a montré comment faire du feu. Bon je vous avoue que je n’ai jamais réussi à avoir une braise, mais en tout cas il y avait de la fumée ! Ce qu’on ne voit pas dans l’émission, c’est qu’avant que Martin allume le feu, j’aide Emin et Julie au niveau des combustibles. Aussi bizarre que ça puisse paraître, j’étais entrainée. Après il y a plein d’autres facteurs qui entrent en compte. Le vent, la chance… Moi j’ai fait un feu qui pouvait durer sur la longueur. Or celui de Christine était beaucoup plus agressif. 

Avant le départ, Helena souligne votre manque de confiance et vous encourage à vous battre pour la suite. Elle vous a bien cerné ? 

Oui, c’est vrai que je manque de confiance en moi. Mais si c’est le cas, c’est à cause de différents événements qui m’ont fait perdre cette confiance. Juste avant de rentrer dans l’aventure, j’ai été touchée par la maladie, par un cancer du sein. Quand on croque la vie à pleines dents, qu’on a une hygiène de vie saine, qu’on enchaîne les cours de sport et qu’on essaie de faire du bien autour de soi et qu’on apprend qu’on est touché par ça… On ne comprend pas. On se demande si la vie a un message à vous faire passer. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Après si j’ai été prise parmi 40.000 personnes, c’est que je peux avoir confiance en moi. Ça m’a regonflé le moral. Et puis finalement le fait de ne pas pouvoir prouver ce que je valais, de ne pas pouvoir montrer mon côté battante, j’ai reperdu confiance en moi.

Où en êtes-vous aujourd’hui de votre combat contre la maladie ? 

Je peux dire que je suis en rémission. Mais toujours en traitement. J’ai un médicament à prendre pendant cinq ans et je fais des contrôles assez réguliers, tous les six mois. J’ai eu la chance que mon cancer soit détecté très tôt. Mais j’ai quand même dû me faire opérer, puis suivre une radiothérapie en plein pendant les castings de l’émission. Et j’ai eu la chance de ne pas être contrainte à suivre une chimiothérapie car tout avait été éradiqué. Mais je dois toujours faire attention. Et c’est seulement dans cinq ans qu’on pourrait dire que tout ça est terminé.

Est-ce que votre état de santé a eu des conséquences sur le tournage de "Koh-Lanta" ? 

J’ai toujours été bien. Je me suis fait opérer de ma tumeur en décembre 2021, j’ai repris le sport trois jours plus tard et j’ai postulé à "Koh-Lanta" deux semaines après avec l’avis favorable des médecins. Le cancer du sein n’a rien changé à ma vie sinon au niveau moral. Je ne me suis jamais sentie malade et je pense que les producteurs de l’émission l’ont bien vu. J’ai toujours été transparente avec eux.

Vous ne parliez pas de votre cancer dans le portrait diffusé en début d’émission. C’est important pour vous de le faire maintenant ? 

C’est quelque chose qu’on n’a pas vu à l’écran. Mais je voulais aussi être porteuse d’un message d’espoir pour toutes les personnes qui sont touchées de près ou de loin par la maladie. Et j’en profite aujourd’hui grâce à vous.

Ce n’est pas la première épreuve que vous devez affronter puisqu’auparavant, vous avez dû renoncer à une carrière de chanteuse d’opéra. Que s’est-il passé ? 

J’ai suivi une formation de chant classique pendant dix ans et je voulais poursuivre en m’inscrivant au Conservatoire car j’ai toujours été passionnée par l’opéra. Malheureusement j’ai dû subir une opération des cordes vocales qui m’a empêché d’aller plus loin. Mais comme je suis une battante, j’ai réussi à mettre en place un projet musical pour sortir mes propres chansons. C’est dans un registre pop à la française et je suis fière de dire que bientôt, j’espère que vous allez pouvoir écouter mes musiques à la radio !

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