"Koh-Lanta : Le Feu Sacré"
Interview

Emin, déjà éliminé de "Koh-Lanta" : "J’avais écrit à tous les castings pendant 20 ans !"

Publié le 28 février 2023 à 23h23, mis à jour le 1 mars 2023 à 11h29
JT Perso

Source : Koh-Lanta

Le deuxième épisode de "Koh-Lanta : le feu sacré" a été fatal à Emin, le doyen belge de l’aventure.
Après plusieurs revirements de stratégies, l’équipe rouge a choisi de l’éliminer lors du conseil en raison de son âge.
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Quelle cruelle désillusion pour Emin ! Le doyen de Koh-Lanta : le feu sacré a été éliminé mardi soir à l’issue du deuxième épisode, victime d’une stratégie de dernière minute au sein de l’équipe des rouges. Un véritable crève-cœur pour le candidat belge de 56 ans qui avait présenté sa candidature sans interruption ces vingt dernières années. Directeur général opérationnel de Brussels Expo, ce self made man à la mentalité exemplaire refuse de s’enfermer dans les regrets, comme il l’a confié à TF1info.

Dans quel état d’esprit étiez-vous au moment de quitter "Koh-Lanta" ? 

J’étais déçu de ne pas aller plus loin… et de bonne humeur car lorsque l’aventure se termine, on sait qu’on va rejoindre ses proches ! Après, c'est triste, mais c’est le jeu. Il faut l’accepter.

Célia, elle, n’a toujours pas digéré… 

Je le sais et d’ailleurs, je l’appelle régulièrement pour lui remonter le moral et essayer de lui faire comprendre qu’elle doit être fière d’elle. Que sa famille doit être fière d’elle. Pour elle, comme pour moi, c’est déjà une fierté d’avoir été choisis parmi des milliers de candidats. Et ça fait de nous de vrais aventuriers de "Koh-Lanta", quoi qu’on en dise. 

On vous sent très positif… 

Je peux pleurer si vous voulez (Rires).

Lors des premiers votes, les gens ont tendance à se dire "on va éliminer le vieux"

Emin

Mais c’est quand même 20 ans d’attente qui s’effondrent en quelques jours. C’est terrible, non ? 

C’est terrible, vous avez tout à fait raison. Après avoir attendu autant de temps, je m’imaginais comme tous les aventuriers arriver à la réunification, puis à l’orientation, puis aux poteaux. Pour m’entraîner, j’avais même construit les clavettes avec les bonnes dimensions ! J’ai travaillé l’équilibre, l’apnée aussi… Après, je savais que pour les plus anciens comme moi, les deux premières semaines allaient être compliquées. Parce qu’au début, on ne se connaît pas vraiment et lors des premiers votes, les gens ont tendance à se dire "on va éliminer le vieux" ! 

Qu’auriez-vous pu dire ou faire pour convaincre les rouges de ne pas vous éliminer ? 

Le problème, c’est la stratégie mise en place au départ par Alex et dans laquelle je me suis laissé embarquer. Il ne voulait pas m’éliminer, il avait convaincu trois ou quatre personnes de voter contre Helena. Et comme je m’entendais bien avec tout le monde, je n’ai pas cherché à "vendre ma sauce" parce que ça pouvait être contre-productif. Quand j’ai finalement appris que tous les votes allaient se porter sur moi, la veille du conseil, j’ai été pris par le temps. 

Vous avez cherché en vain un collier d’immunité. Mais vous avez trouvé un double vote qui n’a pas servi à grand-chose…

Je suis tombé sur le plus mauvais lot ! Au lever du soleil, j’ai commencé à chercher parce que je ne voulais avoir aucun regret. Ça a duré plus de 12 heures et lorsque j’ai trouvé l’enveloppe, j’étais aux anges. Et puis en l’ouvrant, j’ai tout de suite déchanté parce que je savais que tout le monde voulait voter contre moi. Comme je me suis senti trahi par Alex, j’ai tenté de me raccrocher à Rudy. Il m’a promis que rien n’était joué, qu’il me dirait ce qu’il en était des votes juste avant le conseil. Mais il me l’a fait envers ! Moi, ce que j’espérais, c’est jouer ma place à la boule noire avec Christine par exemple. Sauf que tout était déjà décidé à l’avance…

Emin, vous avez postulé à Koh-Lanta pendant vingt ans. Vous souvenez-vous de votre toute première lettre à la production ? 

C’était une simple lettre, écrite à la main, dans laquelle j’avais collé une photo de moi en maillot de bain, sur ma terrasse. J’expliquais un peu qui j’étais, mon âge - j’avais 36 ans à l’époque – et pourquoi je voulais faire "Koh-Lanta". Je me rappelle que lorsque j’ai vu l’émission la première fois, je suis tombé amoureux de cette émission. Parce qu’il y a le dépaysement, le dépassement de soi, le challenge. C’est une aventure où tout le monde a une chance. Depuis ce jour-là, j’ai écrit sans interruption, même si depuis quelques années, des connaissances me disaient de laisser tomber, que j’étais trop vieux. Finalement j’y ai cru et la détermination a payé. 

Vous avez vraiment écrit une lettre par an ? 

J’ai écrit à tous les castings. Ça ne fait qu’une vingtaine de lettres, après tout. J’en ai gardé quelques copies dans un dossier à la maison.

Son fils après lui dans l'aventure ?

Être accepté après tout ce temps, ça devait être très émouvant, non ? 

C’est une impression incroyable. J’étais à la caisse du supermarché avec mon fils lorsque la production m’a appelé. Au début, ils m’ont fait un peu tourner en bourrique comme ils aiment faire en m’expliquant que c’était compliqué, etc. Je me suis dit que c’était mort et puis là, ils m’ont dit que c’était bon, que je partais à l’aventure. La personne qui m’a annoncé ça, je crois que ses oreilles sifflent encore tellement j’ai hurlé de joie. C’était une sensation de bien-être incroyable. En rentrant à la maison, j’ai annoncé la nouvelle à ma famille et tout le monde a sauté de joie. D’ailleurs je tiens à les remercier : ma femme, mon fils, ma fille… Ils n'ont jamais cessé de me soutenir, avant l’aventure, après, pendant la diffusion du premier épisode… Ils m’ont dit que je devais être fier de moi, que j’avais accompli quelque chose de fantastique.

Ce qui est dommage, c’est que grâce à votre job de directeur général opérationnel de Brussels Expo, vous aviez de sacrés atouts pour être un leader sur ce "Koh-Lanta"… 

Vous savez, j’ai commencé au bas de l’échelle à Brussels Expo. J’ai été ouvrier pendant 13 ans, puis j’ai rejoint le service informatique, puis j’ai évolué, je suis devenu directeur. J’aime le contact humain, je sais gérer des équipes. Je suis très observateur et lorsque je prends une décision en général, c’est la bonne. J’avais pas mal d’aptitudes pour performer dans cette aventure. Mais je n’ai pas eu l’occasion de le faire.

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Et si votre fils participait à "Koh-Lanta" pour "venger" son papa ?  

Mon fils vient d’être nommé pompier professionnel. C’est quelqu’un qui est très fort physiquement et psychiquement. S’il avait été à "Koh-Lanta" cette année, ça aurait été une autre affaire ! Mais il m’a laissé la place parce qu’il savait que j’en rêvais depuis toujours. Non seulement il m’a soutenu, il m’a aussi entraîné physiquement. Je lui souhaite du fond du cœur de pouvoir participer un jour. Vous imaginez ? Ce serait une belle histoire.


Jérôme VERMELIN

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