VIDÉO - Théo Curin, dans "Handi Gang" sur TF1 : "Je n'en ai jamais eu marre de mon handicap"

Publié le 29 avril 2022 à 15h00, mis à jour le 2 mai 2022 à 15h15

Source : TF1 Info

Dans "Handi Gang", la fiction de Stéphanie Pillonca diffusée ce lundi 2 mai sur TF1 (21h10), il joue un ado handicapé en pleine crise d'adolescence.
Un rôle en or pour le nageur paralympique, amputé des quatre membres à 6 ans, qui a toujours rêvé de devenir comédien sans jamais oser y croire.
Pour TF1info, ce battant de 22 ans revient sur ce nouveau challenge artistique.

Il a fait de sa différence sa plus grande force. Amputé des deux bras et des deux jambes à l'âge de 6 ans à cause d'une méningite foudroyante, Théo Curin est le héros de Handi Gang, ce lundi sur TF1 à 21h10. Après avoir traversé à la nage le lac Titicaca en novembre dernier, le jeune sportif se lance aujourd'hui un autre genre de défi : tenir un premier rôle en prime time sur une grande chaîne. 

Dans la fiction réalisée par Stéphanie Pillonca, le nageur paralympique, vice-champion du monde de natation handisport par deux fois, joue le rôle de Sam, un ado sans histoire qui vit avec sa mère (Alessandra Sublet), qui l'élève seule. L’arrivée de Vincent, un nouveau camarade, lui fait prendre conscience des injustices dont sont victimes les handicapés. Avec sa bande de copains – Nina, une jeune autiste asperger, Tom, un malentendant et Léandre, un non-voyant – il décide créer un gang pour dénoncer le manque d’accessibilité et de considération qu’ils subissent au quotidien. 

Je n'ai jamais eu de crise d'adolescence
Théo Curin

Handigang est une fiction forte sur le handicap. Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce projet ? 

C'est l'histoire qui m'a séduit. Avant de parler de handicap, Handigang est surtout une fiction qui parle de l'adolescence. Je trouvais ça intéressant pour mon premier rôle de jouer une crise d'ado parce que moi je n'en ai pas eu. C'était une façon de rattraper mon retard !

C'est important de parler du handicap en dédramatisant les choses ? 

Oui, bien sûr, c'est important de dédramatiser un peu la situation, même si on parle de choses qui ne sont pas toujours faciles. Même si Sam en a un peu marre de son handicap à certains moments, on n'est pas dans le pathos. On est dans quelque chose de très gai et qui fait du bien. 

Vous en avez déjà eu marre de votre handicap ? 

Non, je n'ai jamais eu marre de mon handicap. Les seuls moments où ça a été un peu plus difficile, c'était au tout début avec le regard des autres. Moi, j'en ai beaucoup souffert quand je suis tombé malade. Mais à partir du moment où j'ai réussi à en faire abstraction, j'ai complètement kiffé ma vie. Je sais que les gens me regardent quand je marche dans la rue, mais ça ne me blesse plus, car j'ai compris que le regard des autres, c'était humain. Et il n'y a pas forcément de jugement. 

Je ne veux pas que les gens me voient comme le porte-parole des handicapés
Théo Curin

Handi Gang est aussi un film sur la différence, quelle qu'elle soit, non ?

Oui, c'est ça. Le film parle de la différence au sens large, c'est aussi pour ça que je l'ai accepté. Parce que moi, je ne veux pas que les gens me voient comme le porte-parole des handicapés. Je trouve ça horrible de catégoriser les gens. Si on forme une seule équipe, l'équipe des différents, c'est beaucoup plus sympa. 

Alessandra Sublet fait également ses premiers pas de comédienne.  Quelle partenaire a-t-elle été ? 

Ça a été une maman de fiction de rêve. Ça a été une force de commencer ensemble parce qu'il n'y avait pas de pression. Je pense que quand on a un premier rôle et qu'on donne la réplique à quelqu'un qui joue depuis des années, ça peut être un peu déstabilisant, car on peut sentir nul ou un peu en dessous. Là, avec Alessandra, on s'est entraînés ensemble et on s'est serré les coudes. 

Comment on passe de champion handisport à acteur ? C'était un rêve au départ ? 

C'est une opportunité qui s'est présentée à moi, mais oui, c'était aussi un rêve inaccessible. Jamais de la vie, je n'aurais pensé devenir acteur un jour et décrocher un premier rôle en prime sur TF1. C'est complètement fou ! Moi, je viens de la campagne et mes parents n'avaient pas les moyens de m'offrir des cours de théâtre. Donc c'est aussi une revanche quelque part, mais surtout une belle fierté.

Même si je suis souriant et que j'ai la banane 23 heures 59 sur 24, parfois il y a des petits bobos et ça fait mal
Théo Curin

Vous êtes également un nageur professionnel. L'eau, ça a été une renaissance ?

Oui, c'est ça. Quand je nage, moi, j'ai plus de prothèses. Et même si je suis souriant et que j'ai la banane 23 heures 59 sur 24, parfois il y a des petits bobos et ça fait mal. Alors que dans l'eau, quand j'enlève mes prothèses, je me déplace comme n'importe qui. Et c'est ça qui est complètement dingue. 

Quand on est amputés des quatre membres à 6 ans, ça force à devenir un battant ?

Forcément, quand il nous arrive un pépin, quel qu'il soit, ça forge le caractère. Ça, nous rend plus forts et surtout, on se rend compte de la chance qu'on a de vivre. Moi, quand je suis sorti de l'hôpital, je me suis fait cette promesse de tout vivre à 100.000 pour cent. 

Quand on vous voit, on se dit que le handicap peut être un moteur…

Exactement. En fait, quelle que soit la différence, ça doit nous nous rendre plus forts, plus beaux. Indestructibles quoi !

La fiction sera suivie du documentaire Théo Curin : ma différence, ma force, à 23 heures sur TF1.


Rania HOBALLAH

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