Fan inconditionnel de l'émission depuis son lancement il y a dix ans, il a enfin découvert le plateau par lui-même.Le jeune homme de 20 ans originaire de l'Essonne a offert un moment solaire aux coachs et aux téléspectateurs ce samedi avec une reprise de "Beggin", le tube de Madcon.Rencontre avec un talent dont on a sans doute pas fini d'entendre parler.
Sa vocation d’infirmier est "une évidence". Mais une fois sur scène, "il ne voit plus rien d’autre". Après quatre tentatives infructueuses, Lleeroy participe enfin à l'émission dont il a toujours rêvé. Son audition à l'aveugle, diffusée ce samedi 12 mars sur TF1, est déjà entrée dans l'histoire de "The Voice". Car jamais les coachs ne demandent aux talent de chanter une deuxième fois le titre qu'ils viennent d'interpréter. Sa personnalité solaire et son groove communicatif ont fait danser l'ensemble du plateau. Et nous avec. Au bout du fil, le jeune homme de 20 ans qui adore changer de coupe de cheveux est tout aussi solaire. Rencontre.
Reprendre "Beggin", c’était un appel aux coachs pour les supplier de se retourner ?
C'est une chanson qui envoie du lourd et qui dit "I'm begging you", "je vous en supplie". C’était vraiment un appel à l’aide, "retournez-vous s’il vous plaît". Il y avait une certaine urgence. Au moment où je suis monté sur scène, j’ai su que je ne voulais pas la quitter. Je me suis rendu compte que c’était vraiment ce que je voulais faire et rien d’autre. Je voulais qu’ils se retournent pour pouvoir partager ce que je fais.
Ça fait quatre ans que vous passez les castings de l’émission sans arriver jusqu’aux auditions à l’aveugle. Qu’est-ce qui a fait la différence cette fois-ci selon vous ?
Cette année, je pense que j'ai trouvé mon identité vocale. J’ai travaillé, travaillé, travaillé.
Vous avez regardé toutes les saisons de "The Voice" et vous dites être capable de reconnaître "tous les talents les yeux fermés". C’est quoi votre secret pour rester concentré juste avant de monter sur scène, alors que c’est un endroit que vous avez sans doute fantasmé des centaines de fois ?
Je n'ai pas vraiment de secret pour rester concentré. Je suis un grand stressé. Avant de monter sur scène, j'étais tout tremblant. Mais je me suis imaginé ma mère me faire son petit speech, me disant d’arrêter et de vivre ma vie. J’ai avancé, j’ai pris le micro et j’ai soufflé un bon coup.
Votre mère Magali, c’est votre meilleure alliée anti-stress ?
Oui vraiment, il n’y a pas mieux ! Elle me connaît par cœur, elle a les mots qu’il faut. Parfois, elle ne fait que me regarder et ça suffit. Elle a la solution pour chaque situation.
Quand j’ai entendu Amel Bent parler et quand j’ai vu les yeux qu’elle posait sur moi, c’était obligatoire que j’aille chez elle
Lleeroy
Vous êtes sans doute le premier talent à faire deux fois de suite son audition à la demande des coachs. Sur le plateau ça dansait, en coulisses aussi. Ce deuxième passage, c’était la cerise sur le gâteau ?
J’étais comblé de bonheur ! Le fait de chanter et que les gens apprécient ce que je fais, ça fait déjà un bien fou. Mais là… Les coachs, la régie, Nikos… J’étais heureux. Je suis beaucoup plus détendu la deuxième fois que je chante et je pense que ça se voit.
Vous avez créé un autre instant magique avec les coachs en family room. Comment vous avez vécu ce moment fou ?
Il y a eu 10.000 émotions en même temps. Sur scène, je me demande s’ils vont se retourner. Je suis soulagé quand ça se produit. Quand ils parlent, c’était limite si je n’entends pas ce qu’ils me disent. Je suis dans le flou total, je n’arrive pas à réaliser. On me redemande de chanter, je suis hyper content. Les coachs me rejoignent avec ma famille, puis le cousin de ma mère, qui assure la sécurité du plateau, arrive. Je me suis dit : "Mais c’est pas possible ? Ça va s’arrêter quand ?" C’était vraiment de la joie, de la joie et encore de la joie. Incroyable !
On a cru à une "Essonne-connexion" entre Marc Lavoine et vous, mais vous avez rejoint l’équipe d’Amel Bent. Pourquoi ?
(Il rit). Je n’avais pas de choix prédéfini. J’avais en tête Florent Pagny parce que c’est un artiste que ma mère a toujours aimé. Je suis bercé avec sa musique depuis tout petit. J’avais envie d’aller chez tout le monde mais quand j’ai entendu Amel Bent parler et quand j’ai vu les yeux qu’elle posait sur moi, c’était obligatoire que j’aille chez elle. Elle me regardait avec des yeux d’amour, ils brillaient.
J’ai vu pas mal de choses ces deux dernières années qui se sont sans doute ancrées dans ma voix et dans ma façon d’interpréter. On me répète souvent que j’ai un certain vécu quand je chante
Lleeroy
Amel Bent a adoré votre groove mais a regretté que la chanson ne permette "pas d’en savoir beaucoup sur votre spectre vocal et vos capacités". Elle est capable de quoi votre voix ?
(Il réfléchit) Je ne sais pas vraiment. On a l’habitude de me caractériser comme le soulman, celui qui fait des vibes. Mais je ne me limite absolument pas qu’à ça. J’adore provoquer de l’émotion mais j’aime aussi les chansons qui envoient. Je ne peux pas monter, monter, monter dans les aigus mais je ne saurais pas définir ma voix non plus…
Vous êtes étudiant infirmier le jour, aide-soignant la nuit. Vous chantez aussi sur TikTok où vos vidéos ont été likées plus de 1,2 million de fois. Vos journées font donc plus de 24h ?
Vous n’êtes pas la première à me poser cette question (il rit). J’ai un sommeil très léger mais tout est question d’organisation. Je suis obligé de me donner à 100% à l’école parce que je veux mon diplôme. Je travaille très régulièrement en tant qu’aide-soignant parce qu’il faut bien que j’aie des sous. Quant à TikTok, c’est comme une story privée. C'est de l'instantané. Je chante dans mon salon, en allant au travail… J’ai une bonne communauté qui apprécie ce que je fais.
En quoi votre quotidien dans le milieu hospitalier influence-t-il vos choix artistiques ? J’imagine que ces deux dernières années vous ont fait revoir vos perspectives…
Je ne pense pas que ces deux années m’aient artistiquement changé. Mais j’ai vu pas mal de choses qui se sont sans doute ancrées dans ma voix et dans ma façon d’interpréter. On me répète souvent que j’ai un certain vécu quand je chante. On est obligé de grandir assez vite avec ce genre de corps de métier.
Lire aussi
Kilian, une créature chimérique dans "The Voice" : "Tant mieux si j’ai troublé les coachs"
Sur TikTok, vous reprenez aussi bien Florent Pagny que Gims. Quelles sont vos influences musicales ?
Je suis vraiment éclectique, de John Legend à Amy Winehouse en passant par Jessie J. En France, j’ai énormément écouté Florent Pagny mais aussi la voix cassée de Léa Castel, Sexion d’Assaut, Gims. J’aime aussi Stromae.
Marc Lavoine dit que "vous ne pouvez pas aller en-dessous" de ce que vous avez fait aux auditions à l’aveugle. Vous nous préparez quoi les battles ?
Il croit en moi, ça me fait vraiment plaisir ! Comme Amel n’a pas pu voir tout mon spectre vocal, je vais essayer de leur faire découvrir aussi.
Et niveau capillaire, il y aura du changement aussi ?
Bien évidemment, cela va de soi (il rit) !
Vous parlez de "The Voice" comme d’un "rêve d’enfant". Votre rêve d’adulte, c’est d’aller au bout et de remporter la saison ?
Je pense que c’est le rêve de chaque candidat. On espère avoir ce trophée en main. Maintenant, mon rêve c'était vraiment que les coachs se retournent. Il s’est déjà réalisé, le reste ce n’est que du plus. Je vais me donner à fond. Et je pense qu’une fois mon diplôme obtenu, je vais me lancer dans la musique.