INTERVIEW - Talent parmi les plus marquants de l’émission, la finaliste de la saison 4 a bouleversé les coachs de l’édition All Stars avec une interprétation aussi douce que puissante. Elle explique à LCI pourquoi elle a accepté de se prêter au jeu des auditions à l’aveugle une deuxième fois.
Il y a des voix qui ne laissent pas indemnes. La sienne en fait partie. Il n’a d’ailleurs pas fallu plus de quelques secondes à Florent Pagny pour la reconnaître. En larmes, le coach de The Voice a retrouvé Anne Sila qu’il avait accompagnée en finale lors de la saison 4, il y a six ans.
Une artiste singulière que Patrick Fiori qualifie de "martienne", Jenifer de "perturbante". La jeune chanteuse de 31 ans a fait se retourner les cinq fauteuils lors de son audition à l’aveugle de l’édition All Stars du concours de chant de TF1 ce samedi 11 septembre. Des retrouvailles qu’elle appréhendait un peu, mais qui sonnent comme un nouveau départ pour celle qui prépare actuellement son troisième album. Rencontre.
Vous avez repris Je reviens te chercher de Gilbert Bécaud. Mais qu’êtes-vous venue chercher en retentant l’aventure "The Voice" ?
Un petit peu de moi, un petit peu de la musique, un petit peu Florent peut-être et surtout le public. Ça fait du bien retrouver tout le monde et ce petit shot d’adrénaline.
Quelle a été votre première réaction quand la production vous a appelée en vous proposant de participer à cette saison All Stars totalement inédite ?
Je leur ai dit qu’ils étaient fous, comme d’habitude (elle rit). Puis je crois que j’ai dit quelque chose comme : "Franchement, je veux bien y réfléchir, mais je ne pense pas que je sois capable d’oser". Je me suis dit que ce serait génial de regarder, mais sans y être (elle rit). Et finalement je me suis fait avoir, comme à chaque fois. On voit ça comme un jeu, donc l’envie de jouer et de chanter a pris le dessus. On a aussi beaucoup de chance de faire de la musique avec des gens exceptionnels, de rencontrer des artistes différents. C’est ça qui, à chaque fois, gagne sur mon angoisse.
Votre angoisse avant de monter sur scène justement, était-elle la même que lors de votre toute première audition à l’aveugle ?
Oh non, c’était pire ! Il faudrait demander aux autres talents, mais j’ai l’impression que je ne suis pas la seule. Je m’étais dit que cette fois, j’allais profiter de l’expérience. Je l’ai fait plus qu’avant mais l’angoisse était décuplée. Je me suis dit : "Mais pourquoi je refais cette émission ? Je suis cinglée. Qu’est-ce que je fais là ?". Et puis on y retourne ! (elle rit).
J’ai l’impression d’aller dans un parc d’attractions pour la deuxième fois
Anne Sila
Vous parlez avec émotion de "The Voice" comme d’une sorte de remède qui vous a "maintenue en vie". Seriez-vous la même aujourd’hui sans votre passage dans l’émission ?
C’est sûr que non. Évidemment, il n’y a pas que l’émission qui m’a sauvé la vie, mais elle est tombée à un moment où j’avais besoin que l’adrénaline soit si forte que je n’aurai pas vraiment le temps de réfléchir. On était obligé d’enchaîner, d’apprendre, il y avait les directs, les interviews… Je pense que j’avais besoin d’une structure qui m’empêchait un peu de penser et je l’ai eue.
Zazie a exprimé des regrets de ne pas avoir pu vous sélectionner lors des auditions à l’aveugle en saison 4. Mais votre choix se porte comme une évidence vers Florent Pagny. Quel lien entretenez-vous avec lui ?
J’ai été très touchée par ce qu’a dit Zazie. C’est important pour nous que des artistes aussi confirmés tiennent ce genre de propos. Et après, Florent, c’est Florent (elle rit). Je ne peux pas continuer sans lui. Il a un côté très humble et très droit qui m’aide beaucoup dans ce milieu de la musique, des paillettes. On peut vite s’y perdre. Ce que j’aime beaucoup chez Florent, c’est qu’il pense ce qu’il dit et il dit ce qu’il pense. Il est très bienveillant. Si j’ai une question, il prendra toujours le temps pour qu’on en discute. Après autant de temps et avec la carrière qu’il a, c’est admirable d’être dans une telle démarche.
Le seul regret de Florent Pagny dans "The Voice", c’est "cette putain de finale" perdue avec vous. L’objectif de cette saison, c’est plus que jamais le trophée ?
Je ne vais pas dire non, parce que j’ai envie d’aller au bout. Mais je suis du genre à avoir peur de tout, de perdre et de gagner. J’ai l’impression d’aller dans un parc d’attractions pour la deuxième fois. La première fois, j’avais très peur sans savoir ce qui allait se passer. Là, j’ai toujours aussi peur même si je connais la machine. Mais mon objectif, c’est vraiment d’en profiter un peu plus.
Finaliste de la saison 4, vous avez sorti deux albums, participé à une comédie musicale et prêté votre voix à Nala dans Le Roi Lion. On vous a aussi vue dans la série Falco sur TF1. Quel bilan tirez-vous de ces six dernières années ?
Ça n’a pas été facile tous les jours. Ça n’a pas été très fluide pour moi. J’ai eu énormément de chance, on m’a proposé des projets incroyables. J’ai aussi fait de très belles rencontres. Je crois que là je vais beaucoup mieux, et ce sera plus agréable pour moi d’avancer.
Vous venez de signer chez le label Play Two. Sur Instagram, on a l’impression que vous avez tout rebooté cet été en postant avec une série de 9 carrés blancs. C’est le moyen de marquer un nouveau départ ?
J’ai un peu craqué, les gens n’avaient pas compris ce que j’avais fait (elle rit). J’ai fait beaucoup de chemin ces dernières années, dans ma tête aussi. Je ne vais pas écrire un livre là-dessus demain donc je me suis demandé comment dire au public que je tournais une page et comment la tourner pour moi aussi. Ranger son Insta, c’est un peu comme ranger sa chambre (elle rit).
Ce changement se reflètera-t-il aussi en musique ?
Oui, je veux proposer quelque chose de différent. Mon rêve depuis longtemps, c’est de mélanger le styles de musique par lesquels je suis passée. Et donc d’avoir un album qui présenterait des chansons pop, en anglais, mais aussi en français, mon côté jazz aussi. Il y aura peut-être un peu de violoncelle également. J’essaie de regrouper tout ça et d’en faire un joyeux petit plat. Je n’ai pas encore de date de sortie, mais ça ne saurait tarder, j’espère !
À la fin de sa chanson, Gilbert Bécaud parle d'"un taxi qui est en bas et qui attend". Où peut-on vous souhaiter qu’il vous emmène pour la suite de votre carrière ?
(Elle réfléchit) À New York ? Ou peut-être à la fête de sortie d’un album qui mixe tout. Ce serait bien.
>> "The Voice All Stars", tous les samedis à 21h05 sur TF1 - toutes les vidéos sur le site officiel de l'émission
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